••••Le roman policier de type whodunit, mystère en chambre close, etc. n'a pas attendu le XXIème siècle pour intéresser les auteurs de science-fiction. Qu'on pense à Asimov, Philip K. Dick ou encore à Poul Anderson pastichant Sir Arthur Conan Doyle, voire plus récemment les enquêtes de Greg Mandel. Sans oublier le Voleur quantique [Pour en savoir +], bref l'enquête policière ou le roman criminel, a très tôt été « upgradée » en une version SF™, tout à fait compatible avec les standards imaginés par Allan Edgar Poe.
Ainsi les auteurs qui restent dans la veine traditionnelle, et ceux qui extrapolent un futur plus ou moins proche, des univers parallèles ou des planètes lointaines, ont-ils les mêmes préoccupations : donner l'impression que les lecteurs peuvent eux aussi, à l'instar du ou des enquêteurs, découvrir le ou les auteurs des crimes commis. En outre, rétrospectivement, l'enquête doit rester suffisamment solide pour continuer à faire illusion, même après sa résolution.
Le lecteur, dans le cas de d'un « kilafé » made in SF, doit toutefois se voir confier les clés du royaume (futur et planètes plus ou moins lointains, plurivers, uchronie, etc.), inventé par l'auteur afin d'en saisir les possibilités. Un aspect qui doit aussi ménager ce qu'on est en droit d'attendre de la science-fiction, à savoir le célèbre « sense of wonder ». Un équilibre tout ce qu'il y a de précaire.
John Scalzi, dont j'ai eu le plaisir de lire l'excellent premier tome de sa série de SF militaire [Pour en savoir +], ne se contente pas de monter de toutes pièces une captivante enquête. Il l'insère dans une société, copie presque conforme à la notre, dont l’intérêt dépasse largement celui d'arrière-plan décoratif et exotique. Et dont la découverte aurait tout à perdre d'être éventée ici.
Récit sous contraintes par excellence, le cadre du roman policier ne devait pas suffire à notre auteur, puisqu'il en a choisi une supplémentaire. Que, si je veux être honnête, je n'aurais peut-être pas découverte, sans lire le rabat de la quatrième de couverture. Il se trouve que je l'ai lu avant de commencer le roman, attention donc, ce rabat, puisque c'en est un, se trouve bien évidemment en troisième de couverture.
S'il a l'apparence d'un effet pour lui-même, l'explication qu'en donne John Scalzi (sur Tor/Forge Blog) montre, au contraire, qu'il a travaillé son personnage principal très en profondeur. Il est également un puissant révélateurs de ses propres convictions. Que pour ma part je ne partage pas sur ce point précis, mais dont je reconnais qu'elle fonctionne très bien dans ce contexte. Au point d'en devenir un sujet de réflexion, sous ce nouvel angle.
•••• En résumé, et faire valoir ce que de droit, John Scalzi est condamné par contumace pour avoir écrit Les Enfermés, roman de moins de 300 pages, suivi d'une novella intitulée Libération, une histoire orale du syndrome d'Haden, à recevoir les félicitations, mention très bien de la part de ma modeste personne. Et à subir, toujours de ma part, dans les prochaines années, sans qu'il puisse s'y dérober, une lecture pointilleuse de son œuvre.
Et vraisemblablement des critiques du même ordre.
Amen !
Cette critique fait partie du CHALLENGE SUMMER SHORT STORIES OF SFFF - Saison 4 !
Ainsi les auteurs qui restent dans la veine traditionnelle, et ceux qui extrapolent un futur plus ou moins proche, des univers parallèles ou des planètes lointaines, ont-ils les mêmes préoccupations : donner l'impression que les lecteurs peuvent eux aussi, à l'instar du ou des enquêteurs, découvrir le ou les auteurs des crimes commis. En outre, rétrospectivement, l'enquête doit rester suffisamment solide pour continuer à faire illusion, même après sa résolution.
Le lecteur, dans le cas de d'un « kilafé » made in SF, doit toutefois se voir confier les clés du royaume (futur et planètes plus ou moins lointains, plurivers, uchronie, etc.), inventé par l'auteur afin d'en saisir les possibilités. Un aspect qui doit aussi ménager ce qu'on est en droit d'attendre de la science-fiction, à savoir le célèbre « sense of wonder ». Un équilibre tout ce qu'il y a de précaire.
John Scalzi, dont j'ai eu le plaisir de lire l'excellent premier tome de sa série de SF militaire [Pour en savoir +], ne se contente pas de monter de toutes pièces une captivante enquête. Il l'insère dans une société, copie presque conforme à la notre, dont l’intérêt dépasse largement celui d'arrière-plan décoratif et exotique. Et dont la découverte aurait tout à perdre d'être éventée ici.
Récit sous contraintes par excellence, le cadre du roman policier ne devait pas suffire à notre auteur, puisqu'il en a choisi une supplémentaire. Que, si je veux être honnête, je n'aurais peut-être pas découverte, sans lire le rabat de la quatrième de couverture. Il se trouve que je l'ai lu avant de commencer le roman, attention donc, ce rabat, puisque c'en est un, se trouve bien évidemment en troisième de couverture.
S'il a l'apparence d'un effet pour lui-même, l'explication qu'en donne John Scalzi (sur Tor/Forge Blog) montre, au contraire, qu'il a travaillé son personnage principal très en profondeur. Il est également un puissant révélateurs de ses propres convictions. Que pour ma part je ne partage pas sur ce point précis, mais dont je reconnais qu'elle fonctionne très bien dans ce contexte. Au point d'en devenir un sujet de réflexion, sous ce nouvel angle.
•••• En résumé, et faire valoir ce que de droit, John Scalzi est condamné par contumace pour avoir écrit Les Enfermés, roman de moins de 300 pages, suivi d'une novella intitulée Libération, une histoire orale du syndrome d'Haden, à recevoir les félicitations, mention très bien de la part de ma modeste personne. Et à subir, toujours de ma part, dans les prochaines années, sans qu'il puisse s'y dérober, une lecture pointilleuse de son œuvre.
Et vraisemblablement des critiques du même ordre.
Amen !
Cette critique fait partie du CHALLENGE SUMMER SHORT STORIES OF SFFF - Saison 4 !
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