Accéder au contenu principal

A Fake Story [Laurent Galandon / Jean-Denis Pendanx]

La guerre des mondes, le célèbres roman d'Herbert George Wells est à la fois un récit inaugural de la Sf moderne, et un exhausteur d'imagination à nul autre pareil.
Il a par exemple engendré, rapidement, une « suite » non-officielle (signée Garrett P. Serviss), mais il a aussi fait l'objet d'un épisode radiophonique mis en scène par Orson Welles, devenu fameux grâce à une légende urbaine, qui elle non plus n'est pas près de s'éteindre.
« A Fake Story », en anglais dans le texte, une bande dessinée écrite par Laurent Galandon et dessinée par Jean-Denis Pendanx, prend le prétexte de ladite panique pour s'intéresser à un fait divers capable de révoquer la licence de la station de radio CBS™.
Son vice-président dépêche donc à Grovers Mill, dans l'État du New Jersey, un ex-journaliste est aspirant romancier, Douglas Burroughs, pour faire la lumière sur ce qui s'y est passé dans la nuit du 30 octobre 1938.
Orson Welles & The Mercury Theatre on the Air 1938
            Toutefois, ce qui intéresse nous deux auteurs, ce n'est pas temps d'étudier la véracité de ladite panique généralisée, que de mettre en évidence l'obligation de vérifier ses sources. Pour cela ils utilisent les ficelles de l'enquête judiciaire avec un beau talent de marionnettistes.
Plutôt complexe, ladite enquête montre bien la difficulté à faire émerger les faits de manière la plus impartiale possible.
            Si le dessin et la colorisation ne souffrent de mon point de vue, aucun reproche (bien au contraire) ; le lettrage des bulles de dialogues et des cartouches des récitatifs n'est pas toujours compréhensible d'un seul coup d’œil.
Même si je crois comprendre ce qui a motivé cette typographie.
            Au final, « A Fake Story » en plus d'être divertissant, se sert de la maïeutique pour nous confronter à notre propre crédulité. 
Si nous sommes les spectateurs de la démonstration, spectateurs actifs certes, en tant qu'il est peu probable que nous ne tentions pas de résoudre l'enquête. Nous en sommes aussi les cobayes.
Et il me semble que l'expérience commence dès la couverture.  

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Wheelman [Frank Grillo / Jeremy Rush]

En partie produit, et surtout entièrement cornaqué par War Party™, la société de production de J oe C arnahan & de F rank G rillo, et magistralement interprété par ce dernier ; « Wheelman 2017 » repose sur la règle des 3 unités du théâtre dit classique :  • Unité temps : Une nuit.  • Unité d'action : Une attaque à main armée ne se déroule pas comme prévue.  • Unité de lieu : Une BMW E46  Autrement dit, 98% du film se déroule dans une voiture avec seulement F rank G rillo au volant et à l’écran. Son personnage n'interagit avec l'extérieur quasiment que via un téléphone portable.              Tourné à Boston en seulement 19 jours, pour un budget légèrement supérieur à 5 millions de dollars, « Wheelman » est, au moment des comptes, une péloche dégraissée et bien relevée.  D'entrée de jeu les premières minutes donnent le ton : « l'homme au volant » du titre a été embauché pour être chauffeur lors d'un braquage à main armée. Divorcé, sa fille adolescente, d