Celle lue dans un magazine d'information national qui relatait la diffusion du film, et où il apparaissait que la journaliste à l’œuvre n'avait jamais entendu parler de « l'opération Mincemeat ».
Ce n'est pas comme si cette opération d’enfumage n'était pas tout bonnement incroyable, et qu'elle était étroitement associé à Ian Fleming. « La Ruse » évoque d'ailleurs, manière de running gag, la propension des huiles du renseignement anglais à écrire des romans, et certains aspects des romans de Fleming (« M », « Q ») sont expliqués au travers de l'opération en question.
Ou, pour en revenir à l'étonnante surprise donc, que « l'opération chair à pâté » avait déjà fait l'objet d'un long-métrage en 1956. Sans parler du récit - plus récent - de Ben Mcintyre (2011 pour la traduction française). Bref une cécité intellectuelle plutôt surprenante.
Toutefois, si j'en crois l'article en question, John Madden le réalisateur de « La Ruse » a été tout aussi surpris de découvrir cette histoire juste avant de la tourner. Ce n'est pas comme s'il était anglais non plus.
Ceci étant dit, quiconque décide de plonger dans ce film en prend pour un peu plus de 2 heures. Ce qui peut paraître long, mais n’empêche cependant pas de traiter par-dessus la jambe une histoire d'espion soviétique dont je ne vois pas bien quel bénéfice il apporte au film écrit par Michelle Ashord (dont j'apprends qu'elle a travaillé sur l'excellente série américaine Boomtown2002-2003). Et l'intervention d'un espion allemand aux motivations particulières, dont l'arrivée est aussi utile qu'un cheveu dans la soupe.
Bref, hormis ces deux points un peu faibles, « La Ruse » fonctionne très bien, et donne rétrospectivement très froid dans le dos. Alors qu'on en connait aujourd'hui le dénouement.
Penser qu'un stratagème aussi tordu avait des chances de fonctionner afin d'éviter l'hécatombe d'un débarquement en Sicile, est proprement ahurissant.
Il fallait avoir une sacrée dose d'inconscience, et la prémonition qu'un avenir bien plus terrible se profilait à l'horizon pour sacrifier tant de vie (si donc ça n'avait pas fonctionné). Cela dit, Churchil n'est pas connu pour avoir eu des états d'âme. On lui prête d'avoir dit, je cite : « L'Histoire sera indulgente car j'ai l'intention de l'écrire. »
Une belle leçon de désinformation en tout cas. Puisse-telle nous prémunir contre celles dont nous sommes toujours l'objet, suivez mon regard. <sourire>
Verdict : à découvrir !
Commentaires
Enregistrer un commentaire