Accéder au contenu principal

Cage, la série télévisée (S01-E01)

.... Animé par la curiosité, j'ai regardé le premier épisode de cette série. 

Contrairement aux autres séries de « super-héros », adaptées des Big Two de l'édition étasuniennes, je suis allé au bout, et c'est sacrément long à se mettre en place. 
L'abnégation dont j'ai fait preuve n'a d'ailleurs pas été récompensée.

En effet, je n'ai rien vu, qui puisse me motiver à continuer à regarder ce show : la série Cage est une adepte du hors-piste prudent (si je puis dire) - ce qui est tout de même un comble pour un premier épisode - une attitude qui ne paye pas compte tenu de la prolifération des séries télévisées. 
D'autant que certaines d'entre elles sortent ostensiblement du lot aussitôt leur lancement. 

Comparée à par exemple The Get Down, que j'ai vue la semaine dernière, c'est le jour et la nuit. 
Le premier épisode de cette dernière m'avait donné a contrario de Cage une envie presque irrépressible d'enchaîner sur la suite. Ici, hormis l’intérêt qu'un amateur de BD peut voir à l'adaptation d'un personnage de papier qu'il connait, incarné à l'écran, tout le reste me semble convenu. (Pour être franc l'adaptation de super-héros ou considérés comme tels, est elle aussi, devenue très convenue par les temps qui courent)
Cela dit, il est difficile de nos jours de faire quelque chose d'original, et je peux bien évidemment m'en contenter à condition de soigner au moins la forme et les interprètes. 
Et d'avoir quelque chose à dire. 
Avec Cage, la réalisation ne brille pas par son inventivité. 
Quant aux interprètes - plutôt pas mauvais - le bât qui les blesse est à chercher dans les personnages qu'ils interprètent : on a les a vus mille fois et leur abondance est aussi inquiétante que fastidieuse. 
Même l'originalité du personnage :
SPOILER:
être un héros "à louer"
est abandonnée dès ce premier épisode. 

Alors qu'au lieu d'être « infamant » cette singularité - qui est somme toute la réalisation du « Rêve américain » (Pour en savoir +) aurait pris du sens dans une approche politique, même avec toute la superficialité que cela peut contenir dans une série qui veut toucher le maximum de spectateurs (ce qui n'est pas un reproche cela dit). 
Et pas seulement dans la vie d'un homme Noir aux U.S.A., mais de façon intuitivement universelle dans celle de tous ceux (et celles) qui travaillent (ou cherche du travail) pour vivre, bref une partie importante des êtres urbains du XXIe siècle. 
En outre, mais cela va peut-être être développé plus tard (mais sans moi), avoir comme personnage principal un afro-américain qui résiste aux balles est, me semble-t-il, une « chance » de donner un coup de canif dans la carotide de la réalité et faire passer un message fort sur ce qui se passe outre-Atlantique aujourd'hui, et plus pragmatiquement un ressort dramatique tout aussi fort d'un point de vue narratif. 
Autrement dit un MacGuffin qui aurait pu sortir cette adaptation de ce qu'elle est justement (une adaptation) et en faire une série avec sa propre identité. 
Mais là que dalle si vous me passez l'expression, ou alors il a été diffusé à "bas bruit" et je ne l'ai pas enregistré. 
D'autre part les armes à feu, ou plus précisément leur absence des mains des super-héros (et assimilés) est déjà un mème (dans l'acception développée à partir de l'idée de Richard Dawkins)  de la bande dessinée de super-héros, donc rien de plus culturel que d'en exploiter les tenants et les aboutissants. Mais toujours rien. 

Idem sur ce qui fait de Luke Cage ce qu'il est. 

Dès ce premier épisode l'équipe créative aurait pu, aurait dû, le rattacher à l'univers Marvel dans la grande tradition du principe dit de continuité des univers de papier en faisant de l'expérience à laquelle - du moins dans les BD - il est contraint de se soumettre une tentative de reproduire celle « super-soldat » avec là encore un sous-texte politique. Résultat : nada !  

Au lieu de cela on voit un vendeur « à la sauvette» vendre des vidéos d'affrontements (du moins le suppose-t-on) des autres super-héros Marvel, sensés être dans la diégèse, des individus aussi réels que Luke Cage.
Amusant mais guère plus.
Tout comme la tenue du héros.

Dans un monde où « l'habit fait le moine » l'absence inventivité - qui rejoint cela dit la réalisation (belle cohérence) - est notoirement visible. Dommage !  

Cage aurait pu être (encore ! c'est décidément la série des occasions manquée) je crois, un « Blade » du petit écran (c'est-à-dire l’adaptation d'un personnage mineur qui fait des étincelles), ce premier épisode qui en est l'incipit (c'est-à-dire un concentré d'idées qui seront développées au fil des épisodes) augure (à l'aune de mes goûts et de mes attentes) une série parmi d'autres, et le drame aujourd'hui (toutes choses égales par ailleurs) c'est que des séries il y en a un pacson, et que Cage ne fait pas partie des meilleurs selon mes critères (bien entendu), loin s'en faut. 

Cage est même une démonstration qui ne fonctionne pas alors que les lois frustes du genre lui en donnent pourtant l'occasion, c'est dire ! 

Mais que cela ne vous empêche pas de vous faire votre propre opinion, cela va sans dire.

Commentaires

  1. Je vais me faire une idée par moi-même mais il est vrai qu'en matière de séries TV, la barre a été mise tellement haut avec Breaking bad et Fargo qu'il est difficile de se satisfaire d'une série quelconque... Je tire la langue sur Agent of SHIELD... J'aurais eu la même série dans les années 80, ç'aurait été champagne (cuex qui se souviennent de Super copter et Super Minds comrendront...) sauf qu'on est plus dans les années 80, nom de Zeus !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich