Si l'univers étendu de Black Hammer™ [Pour en savoir +], inventé par Jeff Lemire, réveille les reconnaissances de paternité en pagaille ; sa mini-série Doc Star [Pour en savoir +], plus précisément, et la prochaine commercialisation, en français, de JSA L'Âge d'or du scénariste James Robinson (chez Urban Comics©) m'ont donné envie de me replonger dans le magnum opus de ce dernier. Sans qui la série Doc Star n'aurait sûrement pas eu le même attrait.
Partiellement traduit en France par Jérémy Manesse pour Panini©, sous la forme de trois très onéreux « omnibus », le magnum opus en question, sobrement intitulé « Starman » fait partie de ce que la bande dessinée mainstream américaine a produit de mieux. Et encore aujourd'hui, en termes d'inventivité et d'originalité, elle peut regarder dans les yeux n'importe quelles séries, dont celles du célèbre label Vertigo®, sans rougir.
Autant dire que son absence, dans une traduction française de qualité, est assez incompréhensible.
Si j'ai cité le label Vertigo® pour donner une idée de la catégorie dans laquelle boxe « Starman » c'est aussi parce que la grosse centaine de numéros qui compose la geste du protecteur d'Opal City entretient de nombreux atomes crochus avec le label fondé par Karen Berger. Quand bien même est-elle une série de super-héros !
Ainsi, commercialisée comme les premières séries (officiellement) estampillées Vertigo® au début des nineties, « Starman » donne, elle aussi, un bain de jouvence à un ancien personnage de DC Comics©, le Starman éponyme, bien évidemment.
Comme beaucoup de ses consœurs Suggested for Mature Readers, « Starman » est également très (très) littéraire. Et tout aussi sophistiquée que les meilleures d'entre elles.
Ensuite, Jack Knight, l'alter ego du nouveau Starman, refusera d'enfiler un costume de super-héros traditionnel (celui rouge et vert de son père).
Et last but not least, James Robinson est lui aussi un enfant de la perfide Albion, comme bon nombre des scénaristes qui feront la réputation de Vertigo®.
En outre, la série, née sur la déflagration du crossover Zero Hour (Heure Zéro : Crise Temporel chez SEMIC), a un atout tout aussi puissant que l'editor Karen Berger en la personne d'Archie Goodwin, qui occupera le même poste sur Starman.
Ce poste qui cumule celui de directeur de collection et de rédacteur en chef, à peu de chose près, est d'une importance capitale dans le fonctionnement de la bande dessinée américaine. Une industrie culturelle où, encore aujourd'hui, de nombreuses maisons d'édition sont propriétaires de ce qu'elles publient. Et où le travail, particulièrement segmenté, approvisionne un marché essentiellement mensuel.
Le poste d'editor est donc aussi un poste de coordonnateur des différentes étapes du processus de fabrication. Mais c'est aussi un poste créatif.
Archie Goodwin y sera un atout considérable.
Lui-même scénariste, et non des moindres : pour les strips de Star Wars ou sur Batman, des cris dans la nuit par exemple, il a aussi été l'editor de la gamme Epic Comics® pour Marvel©.
Une sorte de prédécesseur à Vertigo®, justement, et qui a publié sous son label des titres tels que Marshal Law, Akira, Elektra : Assassin, Stray Toaster, ou encore des séries françaises de notre Moebius hexagonal.
À l'aise dans le mainstream, capable de donner sa chance à des séries dont la viabilité n'étaient rien moins qu'évidentes à l'époque, ou d'ouvrir les pages de la revue Epic Illustrated au Cerebus de Dave Sim. Sans parler de son expérience chez Warren Publishing où il avait créé Blazing Combat.
Bref, il va sans dire qu'avec un tel mentor James Robinson pouvait laissait libre cours à son ambition et à sa créativité, tout en se sachant brillament épaulé.
Un aspect que j'explorerai prochainement.
Mais avant de nous quitter, une anecdote au sujet de Starman.
Alors que James Robinson et Archie Goodwin brainstormaient sur ce qui deviendra la série sujet de cet article et d'autres à venir, dans un autre quadrant des bureaux de DC Comics©, au même moment ou peu s'en faut, d'autres cerveaux étaient aussi à l'ouvrage !
Dont celui de Paul Kupperberger.
Ce dernier avait en effet dans l'idée de faire revenir Starman.
Pas celui des années 1940, ni celui des seventies, mais Will Payton (1988 -1992) dont le sacrifice débouchera sur le crossover Eclipso : The Darkness Within.
L'idée de Kupperberger tournait autour de la nature même du personnage, fait d’énergie pure. Pas réellement mort puisque rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme.
Un événement donc (à préciser) lui aurait rendu forme humaine, plus par habitude qu'autre chose, mais ce nouveau Starman aurait décidé de quitter la Terre et d'entreprendre une quête de savoir sur l'univers en tant que tel.
Vaste programme aurait dit Mon Général !
Reste que cette proposition [Pour en savoir +] n'aboutira pas, mais puisque rien ne perd, rien .. mais vous connaissez la chanson. Donc ce Starman à l'état de proposition prendra finalement l'aspect de Takion.
Mais ceci est une autre histoire .......
Partiellement traduit en France par Jérémy Manesse pour Panini©, sous la forme de trois très onéreux « omnibus », le magnum opus en question, sobrement intitulé « Starman » fait partie de ce que la bande dessinée mainstream américaine a produit de mieux. Et encore aujourd'hui, en termes d'inventivité et d'originalité, elle peut regarder dans les yeux n'importe quelles séries, dont celles du célèbre label Vertigo®, sans rougir.
Autant dire que son absence, dans une traduction française de qualité, est assez incompréhensible.
Si j'ai cité le label Vertigo® pour donner une idée de la catégorie dans laquelle boxe « Starman » c'est aussi parce que la grosse centaine de numéros qui compose la geste du protecteur d'Opal City entretient de nombreux atomes crochus avec le label fondé par Karen Berger. Quand bien même est-elle une série de super-héros !
Ainsi, commercialisée comme les premières séries (officiellement) estampillées Vertigo® au début des nineties, « Starman » donne, elle aussi, un bain de jouvence à un ancien personnage de DC Comics©, le Starman éponyme, bien évidemment.
Comme beaucoup de ses consœurs Suggested for Mature Readers, « Starman » est également très (très) littéraire. Et tout aussi sophistiquée que les meilleures d'entre elles.
Ensuite, Jack Knight, l'alter ego du nouveau Starman, refusera d'enfiler un costume de super-héros traditionnel (celui rouge et vert de son père).
Et last but not least, James Robinson est lui aussi un enfant de la perfide Albion, comme bon nombre des scénaristes qui feront la réputation de Vertigo®.
En outre, la série, née sur la déflagration du crossover Zero Hour (Heure Zéro : Crise Temporel chez SEMIC), a un atout tout aussi puissant que l'editor Karen Berger en la personne d'Archie Goodwin, qui occupera le même poste sur Starman.
Ce poste qui cumule celui de directeur de collection et de rédacteur en chef, à peu de chose près, est d'une importance capitale dans le fonctionnement de la bande dessinée américaine. Une industrie culturelle où, encore aujourd'hui, de nombreuses maisons d'édition sont propriétaires de ce qu'elles publient. Et où le travail, particulièrement segmenté, approvisionne un marché essentiellement mensuel.
Le poste d'editor est donc aussi un poste de coordonnateur des différentes étapes du processus de fabrication. Mais c'est aussi un poste créatif.
Archie Goodwin y sera un atout considérable.
Lui-même scénariste, et non des moindres : pour les strips de Star Wars ou sur Batman, des cris dans la nuit par exemple, il a aussi été l'editor de la gamme Epic Comics® pour Marvel©.
Une sorte de prédécesseur à Vertigo®, justement, et qui a publié sous son label des titres tels que Marshal Law, Akira, Elektra : Assassin, Stray Toaster, ou encore des séries françaises de notre Moebius hexagonal.
À l'aise dans le mainstream, capable de donner sa chance à des séries dont la viabilité n'étaient rien moins qu'évidentes à l'époque, ou d'ouvrir les pages de la revue Epic Illustrated au Cerebus de Dave Sim. Sans parler de son expérience chez Warren Publishing où il avait créé Blazing Combat.
Bref, il va sans dire qu'avec un tel mentor James Robinson pouvait laissait libre cours à son ambition et à sa créativité, tout en se sachant brillament épaulé.
Un aspect que j'explorerai prochainement.
Mais avant de nous quitter, une anecdote au sujet de Starman.
Alors que James Robinson et Archie Goodwin brainstormaient sur ce qui deviendra la série sujet de cet article et d'autres à venir, dans un autre quadrant des bureaux de DC Comics©, au même moment ou peu s'en faut, d'autres cerveaux étaient aussi à l'ouvrage !
Dont celui de Paul Kupperberger.
Ce dernier avait en effet dans l'idée de faire revenir Starman.
Pas celui des années 1940, ni celui des seventies, mais Will Payton (1988 -1992) dont le sacrifice débouchera sur le crossover Eclipso : The Darkness Within.
L'idée de Kupperberger tournait autour de la nature même du personnage, fait d’énergie pure. Pas réellement mort puisque rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme.
Un événement donc (à préciser) lui aurait rendu forme humaine, plus par habitude qu'autre chose, mais ce nouveau Starman aurait décidé de quitter la Terre et d'entreprendre une quête de savoir sur l'univers en tant que tel.
Vaste programme aurait dit Mon Général !
Reste que cette proposition [Pour en savoir +] n'aboutira pas, mais puisque rien ne perd, rien .. mais vous connaissez la chanson. Donc ce Starman à l'état de proposition prendra finalement l'aspect de Takion.
Mais ceci est une autre histoire .......
(À suivre ......)
Une série que j'avais commencé à lire numéro par numéro lors de sa sortie, mais que j'avais dû abandonner en cours de route. Je me suis remis aux comics à temps pour pouvoir bénéficier de la réédition VO en 6 recueils. Un très bon souvenir de lecture.
RépondreSupprimerJe ne m'attendais pas à ce que ton article ne soit qu'une introduction, mais j'ai beaucoup apprécié le développement sur Archie Goodwin, l'un des premiers editors dont j'ai pris conscience de l'existence et de l'apport au travers des déclarations des artistes qui avaient travaillé avec lui.
J'ignorais tout de la genèse du personnage Takion dont je n'ai pas lu les 7 épisodes.