Ultra-référencée, pensez que dans le sixième numéro deux personnages prénommés respectivement Len & Bernie apparaissent (brièvement) dans une histoire de maison hantée et de créature née dans un marécage, Black Hammer fonctionne plutôt bien jusqu'à maintenant (j'ai lu les six premiers numéros).
Si le point de départ de l'intrigue principale n'a pratiquement pas avancée, Jeff Lemire réussi pourtant à rendre captivant chaque numéro.
Dean Ormston, son dessinateur n'est pas pour rien dans cette réussite. Son style que je qualifierais de vintage (manière d'allier le fond et la forme), est mis en récit par un storytelling très moderne dans la mesure également, où il s'adapte à son sujet.
Et ce mariage de la carpe et du lapin fait merveille. Dave Stewart le coloriste de la série (et qu'on ne présente plus) ajoute sa palette à une ambiance qui souffle le chaud et le froid, mais de manière toujours juste.
Todd Klein enfin, apporte sa science du lettrage à une entreprise déjà fort bien pourvue en termes de talent.
.... Toutefois, Jeff Lemire, en imaginant son intrigue, du moins sa prémisse, ainsi que dans la manière qu'il a d'utiliser des personnages très référencés, amène tout un pan de la fiction, qui nécessite d'ordinaire une suspension volontaire d'incrédulité très forte, dans le champ de la réflexion. Qui elle, n'en demande pas tant.
En d'autres termes, ce qu'il a construit avec Ormston & Stewart (à partir de l'histoire de la BD étasunienne elle-même, du moins les personnages les plus connus de son versant mainstream) et qui fait appel à un plaisir enfantin, risque de ne pas passer - sans pertes ni fracas - les portes d'un méta-discours dont l'ombre portée est omniprésente.
Tant qu'on est dans l'expectative, je trouve que ça marche du feu de Dieu. Mais lorsqu'il devra se frotter aux travaux pratiques, dépasser l'aspect ludique - ce vers quoi je trouve qu'il tend (?) - et somme tout un peu vain de la citation, tout en façonnant un récit à la hauteur de ce que j'en attends, ne risque-t-il pas d'accoucher d'un pétard mouillé ?
Vu la qualité de ce qui a paru j'ai tendance à lui accorder ma confiance, mais il n'en reste pas moins que la barre est très haute, et qu'on tombe d'autant plus durement qu'on est monté haut.
Si le point de départ de l'intrigue principale n'a pratiquement pas avancée, Jeff Lemire réussi pourtant à rendre captivant chaque numéro.
Dean Ormston, son dessinateur n'est pas pour rien dans cette réussite. Son style que je qualifierais de vintage (manière d'allier le fond et la forme), est mis en récit par un storytelling très moderne dans la mesure également, où il s'adapte à son sujet.
Et ce mariage de la carpe et du lapin fait merveille. Dave Stewart le coloriste de la série (et qu'on ne présente plus) ajoute sa palette à une ambiance qui souffle le chaud et le froid, mais de manière toujours juste.
Todd Klein enfin, apporte sa science du lettrage à une entreprise déjà fort bien pourvue en termes de talent.
.... Toutefois, Jeff Lemire, en imaginant son intrigue, du moins sa prémisse, ainsi que dans la manière qu'il a d'utiliser des personnages très référencés, amène tout un pan de la fiction, qui nécessite d'ordinaire une suspension volontaire d'incrédulité très forte, dans le champ de la réflexion. Qui elle, n'en demande pas tant.
En d'autres termes, ce qu'il a construit avec Ormston & Stewart (à partir de l'histoire de la BD étasunienne elle-même, du moins les personnages les plus connus de son versant mainstream) et qui fait appel à un plaisir enfantin, risque de ne pas passer - sans pertes ni fracas - les portes d'un méta-discours dont l'ombre portée est omniprésente.
Tant qu'on est dans l'expectative, je trouve que ça marche du feu de Dieu. Mais lorsqu'il devra se frotter aux travaux pratiques, dépasser l'aspect ludique - ce vers quoi je trouve qu'il tend (?) - et somme tout un peu vain de la citation, tout en façonnant un récit à la hauteur de ce que j'en attends, ne risque-t-il pas d'accoucher d'un pétard mouillé ?
Vu la qualité de ce qui a paru j'ai tendance à lui accorder ma confiance, mais il n'en reste pas moins que la barre est très haute, et qu'on tombe d'autant plus durement qu'on est monté haut.
(À suivre ....)
Autant la production super-héroïque du scénariste ne m'intéresse pas outre mesure à l'exception de Moon Knight, autant le mélange entre la veine rurale existentielle de sa production indépendante et un mystère qui puise dans le decorum rétro-héroïque a de sérieux atouts à faire valoir, en plus d'être visuellement travaillé en conservant cette dualité. Lecture prévue dans les semaines à venir avec la sortie du premier TPB.
RépondreSupprimerPour le moment, Black Hammer se démarque des séries super-héroïques. Jeff Lemire dépeint un environnement rural où d'anciens métahumains doivent continuer à vivre bon gré mal gré une existence normale, alors qu'ils sont taraudés par leurs différences : une femme dans le corps d'une petite fille, un extraterrestre qui éprouve des sentiments pour un terrien... Je n'en dirai pas plus, de peur de spoiler, mais le tissu narratif me plaît beaucoup. J'espère que ce parti-pris intimiste perdurera encore longtemps.
RépondreSupprimerTiens, j'avais raté ce billet... Heureusement, j'ai pu faire du rattrapage avec le lien que tu as inclus dans ton article sur Starman.
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