…. Officer Downe c’est d’abord une bédé américaine (publiée en juillet 2010 par l'éditeur Image Comics) sous la forme d’un album de 48 pages (à la franco-belge pour ainsi dire).
Scénarisée par Joe Casey (qui a occupé pendant quelques années les premiers plans de la scène des comics mainstream U.S, en écrivant notamment les scénarios des X-Men ou encore de Superman) & dessinée par Chris Burnham, cette histoire met en scène l’agent de police Downe une sorte de réinvention « des héros ultraviolents reaganiens des années 1980, la rencontre de RoboCop et du Toxic Avenger interprété par Sylvester Schwarzenegger. » dixit Burnham.
C’est aussi un jeu de mots avec « officer down » qui peut se traduire par « un homme à terre », signalant qu’un membre de la police a été sévèrement blessé et qu’il faut des secours (et des renforts) de toute urgence.
C’est aussi un film, toujours écrit par Joe Casey, et mis en scène par Shawn Crahan – par ailleurs musicien et fondateur de plusieurs groupes de « métal » - dont le rôle titre a échu à Kim Coates, acteur surtout connu au travers de son rôle récurrent dans la série télévisée Sons of Anarchy.
…. Si la réalisation, la première à ma connaissance de Shawn Crahan, brille essentiellement grâce ses effets lumineux (la boule à facette à dû faire office de directeur photo), Officer Downe est surtout le mariage de la carpe et du lapin en tant qu’il associe le « pire » du cinéma d’exploitation tout en délivrant un sous-texte aux antipodes de ce que promouvait le cinéma dit « reaganien » des eighties.
En effet, après une brève (mais efficace) mis en contexte, l’agent Downe apparaît dans une situation qui sera l’incipit du film qui lui est consacré, tout en lui donnant une dimension à l’opposé de ce à quoi on s’attendrait.
La scène en question est – en caméra subjective – un traveling avant vers l’origine du monde comme aurait dit Gustave Courbet, puis un long cunnilingus.
Loin de l’image machiste qu’il est sensé renvoyer, tout en étant un flic brutal envers ceux qui le mérite. Du moins dans la logique répressive du cinéma « reaganien », voire de tout un pan de la « pop culture », qui se dispense d'aller voir les causes et ne s'intéresse qu'aux symptômes, qu'elle traite de façon radicale.
Cela étant dit, étant moi-même un amateur de ce genre de divertissement, je suis assez mal placé pour le condamner.
.... C’est là qu’interviennent la carpe et le lapin.
Parallèlement à une esthétique flashy, épileptique et décérébrée, un sous-texte se fait jour, critiquant l’ultralibéralisme, la religion, l’homme providentiel qui ne doit rien à personne, etc.
Une sorte de discours humanisme (du moins à l'échelle de ce qui reste somme toute un divertissement qui tire vers la série Z).
Et si l’équilibre n’est pas en sa faveur, ce sous-texte porte car il est véhiculé par une brochette d’acteurs qui jouent très juste, incarnant sans cabotinage ni ironie des personnages - qui sans échapper totalement aux stéréotypes - tentent de devenir des individus à part entière. Plutôt pas mal !
Mention particulière aux acteurs de doublage français, qui collent bien à la sobriété des personnages, et à l’engagement de leurs homologues américains.
…. Fut un temps Officer Downe aurait pu devenir ce qu'on appelait un « film culte ».
Peu vu (si j'en crois ses recettes), encore moins apprécié (vu le peu de critiques disponibles), il serait tombé dans l’oubli, disparaissant tout aussi rapidement des salles obscures que de l'imaginaire collectif, jamais diffusé à la télévision, ou en catimini aux heures tardives des programmes estampillés Hollywood Night™©.
Les rares à l’avoir apprécié l’auraient mentionné avec parcimonie mais conviction jusqu’à ce qu'un cinéaste (par exemple) le cite ou s’en revendique plus ouvertement ; il serait alors devenu la coqueluche du grand publique. Une sorte de blanc-seing accordé à intelligentsia culturelle en ces temps d'hégémonie geek. Autant qu'un passeport de hipster patenté.
Un phénomène éphémère qu’il serait bon de signaler même (surtout) si on ne l’avait pas vu.
Aujourd’hui - ou de toute façon tout est culte - un film ne peut plus guère accéder à ce statut, l’oubli est un luxe définitivement disparu.
Reste qu’Officer Downe n’est pas non plus un film de chevet (selon mes goûts en tout cas).
Son sous-texte, son mauvaise esprit ne rattrapent pas une mise en scène bien trop tape–à-l’œil autant qu’elle est peu maîtrisée.
Mais son propos, au-delà des apparences, en fait un divertissement certes low cost, mais qui a suffisamment réussi à titiller mon intérêt pour que j’aille au bout de son heure et demi, et que j’ai – de surcroît - envie d’en parler.
Rien qui ne vaille d’aller aux Oscars, mais rien non plus qui le voue aux gémonies.
Cela dit, la considération que je porte aux Oscars, ne fait pas de cette cérémonie un pinacle insurpassable non plus.
Bref un film qu'on peut ne pas voir, mais que j'ai vu et qui ne démérite pas dans sa catégorie.
Scénarisée par Joe Casey (qui a occupé pendant quelques années les premiers plans de la scène des comics mainstream U.S, en écrivant notamment les scénarios des X-Men ou encore de Superman) & dessinée par Chris Burnham, cette histoire met en scène l’agent de police Downe une sorte de réinvention « des héros ultraviolents reaganiens des années 1980, la rencontre de RoboCop et du Toxic Avenger interprété par Sylvester Schwarzenegger. » dixit Burnham.
C’est aussi un jeu de mots avec « officer down » qui peut se traduire par « un homme à terre », signalant qu’un membre de la police a été sévèrement blessé et qu’il faut des secours (et des renforts) de toute urgence.
C’est aussi un film, toujours écrit par Joe Casey, et mis en scène par Shawn Crahan – par ailleurs musicien et fondateur de plusieurs groupes de « métal » - dont le rôle titre a échu à Kim Coates, acteur surtout connu au travers de son rôle récurrent dans la série télévisée Sons of Anarchy.
…. Si la réalisation, la première à ma connaissance de Shawn Crahan, brille essentiellement grâce ses effets lumineux (la boule à facette à dû faire office de directeur photo), Officer Downe est surtout le mariage de la carpe et du lapin en tant qu’il associe le « pire » du cinéma d’exploitation tout en délivrant un sous-texte aux antipodes de ce que promouvait le cinéma dit « reaganien » des eighties.
En effet, après une brève (mais efficace) mis en contexte, l’agent Downe apparaît dans une situation qui sera l’incipit du film qui lui est consacré, tout en lui donnant une dimension à l’opposé de ce à quoi on s’attendrait.
La scène en question est – en caméra subjective – un traveling avant vers l’origine du monde comme aurait dit Gustave Courbet, puis un long cunnilingus.
Orgasm counter |
- C’est quoi ton secret pour continuer encore et encore ?!Cette scène n’aura de cesse de se développer et d’être extrapolée tout le long du film : Terry Downe est un homme de devoir et de convictions qui paie de sa personne (au propre et au figuré).
- Je fais que mon devoir de citoyen
Loin de l’image machiste qu’il est sensé renvoyer, tout en étant un flic brutal envers ceux qui le mérite. Du moins dans la logique répressive du cinéma « reaganien », voire de tout un pan de la « pop culture », qui se dispense d'aller voir les causes et ne s'intéresse qu'aux symptômes, qu'elle traite de façon radicale.
Go ahead, make my day ! |
.... C’est là qu’interviennent la carpe et le lapin.
Parallèlement à une esthétique flashy, épileptique et décérébrée, un sous-texte se fait jour, critiquant l’ultralibéralisme, la religion, l’homme providentiel qui ne doit rien à personne, etc.
Une sorte de discours humanisme (du moins à l'échelle de ce qui reste somme toute un divertissement qui tire vers la série Z).
Et si l’équilibre n’est pas en sa faveur, ce sous-texte porte car il est véhiculé par une brochette d’acteurs qui jouent très juste, incarnant sans cabotinage ni ironie des personnages - qui sans échapper totalement aux stéréotypes - tentent de devenir des individus à part entière. Plutôt pas mal !
Mention particulière aux acteurs de doublage français, qui collent bien à la sobriété des personnages, et à l’engagement de leurs homologues américains.
Un petit air de Judge Dredd ? |
Peu vu (si j'en crois ses recettes), encore moins apprécié (vu le peu de critiques disponibles), il serait tombé dans l’oubli, disparaissant tout aussi rapidement des salles obscures que de l'imaginaire collectif, jamais diffusé à la télévision, ou en catimini aux heures tardives des programmes estampillés Hollywood Night™©.
Les rares à l’avoir apprécié l’auraient mentionné avec parcimonie mais conviction jusqu’à ce qu'un cinéaste (par exemple) le cite ou s’en revendique plus ouvertement ; il serait alors devenu la coqueluche du grand publique. Une sorte de blanc-seing accordé à intelligentsia culturelle en ces temps d'hégémonie geek. Autant qu'un passeport de hipster patenté.
Un phénomène éphémère qu’il serait bon de signaler même (surtout) si on ne l’avait pas vu.
Aujourd’hui - ou de toute façon tout est culte - un film ne peut plus guère accéder à ce statut, l’oubli est un luxe définitivement disparu.
Reste qu’Officer Downe n’est pas non plus un film de chevet (selon mes goûts en tout cas).
Son sous-texte, son mauvaise esprit ne rattrapent pas une mise en scène bien trop tape–à-l’œil autant qu’elle est peu maîtrisée.
Mais son propos, au-delà des apparences, en fait un divertissement certes low cost, mais qui a suffisamment réussi à titiller mon intérêt pour que j’aille au bout de son heure et demi, et que j’ai – de surcroît - envie d’en parler.
Rien qui ne vaille d’aller aux Oscars, mais rien non plus qui le voue aux gémonies.
Cela dit, la considération que je porte aux Oscars, ne fait pas de cette cérémonie un pinacle insurpassable non plus.
Bref un film qu'on peut ne pas voir, mais que j'ai vu et qui ne démérite pas dans sa catégorie.
Un film qui m'a globalement déplu. Je l'ai visionné de A jusqu'à Z (cette dernière lettre prenant tout son sens ici) mais sans y trouver les éclats "humanistes" que tu sembles y percevoir. La faute sans doute a une mise en scène frisant le nullissime et un jeu d'acteurs caricatural.
RépondreSupprimerJe suis d'autant plus contrarié par ce long-métrage que le comic-book était une vraie réussite...
Dommage.
Je n'ai pour ma part pas lu la BD en question, mais au-delà de notre désaccord sur les qualités du film, il nous permet de rester en contact.
SupprimerPlutôt positif !
[-_ô]