« Jack Glass2014 » est un roman de 560 pages (au format poche), écrit par Adam Roberts, scindé en trois parties distinctes, auxquelles s'ajoutent un glossaire en fin d'ouvrage, et un incipit.
Ce dernier nous renseigne, comme il se doit, sur le pacte de lecture qui nous attend : « Jack Glass » sera donc une énigme scientifique racontée sous la forme d'un récit criminel.
Par interversion.
C'est-à-dire que dès l'incipit du roman, on connaît le coupable des différents crimes qui en jalonneront les trois parties.
1er partie, intitulée « Dans la boîte ».
D'ordinaire un récit criminel commence par la fin, par son énigme.
Il s'agit alors pour l'enquêteur (et les lecteurs) de remonter le cours du temps pour trouver le ou les auteurs.
Sont bien évidement sous-entendus à cette découverte, le modus operandi et les raisons de ce crime.
« Dans la boîte » s'y prend autrement, en copiant, d'une certaine manière, la forme des préambules qui étaient communs à tous les épisodes d'une ancienne série cathodique policière qui aura fait de l'interversion un système : Columbo.
Sauf que là, pas l'ombre d'un lieutenant pour confondre qui que ce soit ; puisque ce n’est pas une énigme policière.
Adam Roberts enchaîne sans transition sur la ...
2ème partie, intitulée « Les meurtres supraluminiques »
Là pour le coup, il s'agit bien d'un whodunit, d’apparence assez traditionnelle, également prétexte à creuser le futur dans lequel se déroulent le roman, et la société qui s’y est construite.
C'est aussi le segment le plus ouvertement ironique, si toutefois on n'avait pas compris les règles du jeu en lisant l'incipit.
Et le plus décevant.
3ème partie : « L'arme impossible »
Mais ce n'est pas faute d'essayer, tant ce troisième récit s'enfonce dans une mièvrerie aussi inattendue que l'avait été l'esthétique de l'épouvante de « Dans la boîte ». En nettement moins réussi.
Reste un meurtre à résoudre.
Une énigme relativement astucieuse, et amusante. Dommage que tout le reste soit d’un ennui mortel (sic).
Au final Jack Glass risque d'ajouter une victime supplémentaire à son déjà très impressionnant tableau de chasse : le lecteur imprudent qui se sera laissé séduire par le mélange de Sf et de whodunit annoncé.
Avec ses intrigues basse résolution, et sa Sf de Prisunic™, Adam Roberts ne tue pas que ses personnages, il tue aussi l’envie de s’intéresser à ses travaux passés et à venir. Non pas parce qu'il raterait son roman, mais justement par ce qu'il est conforme à ce qu'il voulait.
Dommage.
Reste une belle couverture d'Alain Brion, qui donne la seule sensation de vertige de cet ouvrage, qu'on peut ne pas lire.
J'hésitais justement à le lire... voilà, merci, je vais passer mon tour !
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