Si la valeur refuge de nombre de fictions contemporaines est celle de la postmodernité, où la Culture© n’est plus qu’une vaste base de données. Et les scénaristes des décorateurs « méta » dont les scénarios relèvent avant tout du collage, de la fragmentation et de l’hybridation. En faire reproche à l’univers Marvel™ est cependant un procès en sorcellerie qu’il ne mérite pas.
En effet, puisqu’une partie de son attractivité vient – justement – qu’il est un univers partagé qu’on peut suivre de manière diachronique et synchronique.
Et « WandaVision », tout étrange que puisse semblait être le début de la série télévisée par rapport aux films de la franchise, est donc la pièce d’un puzzle bien plus vaste que la myriade de citations cachées qui composent les deux premiers épisodes que j'aie vus.
Rappelons toutefois que l'abondance de la mitraille intertextuelle ne compensera jamais l'imprécision du tir.
Un écueil qu'évite avec un rafraîchissant premier degré les deux épisodes en question.
Lesquels nous plongent dans l'Âge d'or des sitcoms américaines, où l'absence de références ne nuit en rien au plaisir qu'on y prend (du moins pour l'instant).
Les gags, tout aussi éculés qu'ils soient, fonctionnent toujours aussi bien ; l'absurdité n'ayant pas de date limite de péremption. Surtout avec une distribution si impliquée.
I love (Vision)
Mais la vraie réussite de « WandaVision » réside en un mariage de la carpe et du lapin des plus réussi. Si rires et sourires occupent la majeure partie des 30 minutes respectives de chaque épisode diffusé en 4:3, les bulles d'angoisse qui y explosent, à un rythme erratique, d'autant plus anxiogène, donnent au show cathodique une atmosphère des plus étrange.
D'où il résulte que les apparences sont, évidemment, trompeuses.
En conclusion (provisoire), « WandaVision » semble être un programme que sa postmodernité n'empêche apparemment pas d'apprécier. Si, bien sûr, un diplôme ès Marvel™ est le bienvenu, n'importe quel téléspectateur, capable de suspendre sont incrédulité et d'herculepoiroter ce qui se passe à l'écran, risque d'y trouver son content d'évasion.
C'est du moins ce qui m'est arrivé.
En outre, rien n'empêche, ensuite, de se repasser les épisodes pour y chercher les indices cachés, ou de consulter les sites internet qui les ont (déjà) exhaustivement recensés.
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