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Compte à rebours + Les fiancées du califat

Les 3 tomes de « Compte à rebours » et l'album « Les fiancées du califat » forment une sorte de tétralogie, consacrée au terrorisme islamique.
Écrite par Marc Trévidic & Matz, elle est entièrement dessinée par Giuseppe Liotti. Si Raphaël Hadid assure le lettrage des quatre albums, la colorisation est, respectivement, de Christophe Bouchard, et de Gaétan Georges.  
            S'agissant de terrorisme, la caution de Marc Trévidic, qui a passé 10 ans au pôle antiterrorisme du TGI de Paris, en tant que juge d'instruction, est un gage de véracité incontestable.
Matz, scénariste blanchi sous le harnais de la BD, dont ce n'est pas la première collaboration, garantit que ce à quoi nous avons affaire est une fiction en laquelle on peut placer quelques espoirs.
Et les titres - explicites - des deux histoires, renforcés par des couvertures qui le sont tout autant ne laissent pas plus planer de doutes.
Celle de « Les fiancées du califat », très symbolique, est pour moi une totale réussite. En tant qu'elle fertilise une curiosité qui ne manquera pas de naître, en y jetant même un simple coup d'oeil ; en même temps qu'on ne peut pas ne pas se demander les raisons qui ont pu amener à une telle situation.
Ce qui n'est pas tout à fait le cas de la tétralogie.
            Lorsqu'on émet des critiques sur une histoires, c'est bien souvent qu'on aurait voulu en lire une autre. Et si ces quatre albums forme un solide thriller, ils pèchent par leur manque d'ambition.
Outre que j'aurais bien vu « Les fiancées du califat » chronologiquement antérieur à la trilogie « Compte à rebours », j'aurais également apprécié qu' abou Ghalib et Jean-Frédéric Martinez soit le même homme, par exemple.   
J'aurais trouvé aussi très intéressant de s'étendre sur la manière dont pouvait interférer le traitement de l'actualité, par la télévision par exemple, sur des affaires en cours.
Idem en ce qui concerne le recrutement, voire le problème que posait, aux chefs terroristes et religieux radicaux, les femmes volontaires pour être kamikazes. Et comment les choses ont changé. 
Bref, sans bouder ce que nous proposent ces quatre tomes, la déception d'en avoir si peu, ternit - un peu - le plaisir que j'y ai pris. Quand bien même le traitement de l'engagement des femmes dans le djihad est tout à l'honneur de l'équipe créative.
            En conclusion, les trois tomes de « Compte à rebours » et celui, unique, de « Les fiancées du califat » forment un tout très solide, et je ne peux que féliciter la maison d'édition Rue de Sèvres™ d'avoir eu l'idée de proposer ce projet à Marc Trévidic.
Et de l'avoir associé à Matz, lequel apporte son sens du rythme : « Là, il va falloir un petit attentat de plus, parce que le récit perd d’intensité » (véridique). 
Quant à Giuseppe Liotti, les extraits de planches qui illustre ma critiques parlent pour lui.  
Reste que si je me demande parfois pourquoi telle ou telle série, ou cycle, de bande dessinée s'éternise en multipliant les tomes, alors que visiblement il n'y a plus rien à raconter. Ici je me demande pourquoi il n'y en a pas eu plus. 

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