Court récit d'une soixantaine de planches, publié sous la forme d'un album dit « Original Graphic Novel », cette histoire est indépendante de tout ce qu'ont pu produire Ed Brubaker & Sean Philipps depuis la vingtaine d'années qu'ils collaborent.
À l'origine il s'agissait pour le scénariste de produire un Western pour son dessinateur, à la demande de ce dernier. Finalement « PULP » se déroule en février 1939 à New York.
« PULP » a plusieurs vertus, dont celle de donner un bel aperçu de ce qu'étaient justement les pulp magazines. Ces revues bon marché alimentées par une ribambelle de forçats attachés à leur Underwood™ et payés, comme Max Winter, deux cents le mot. Ainsi via ces magazines ont été publiés tous les genres de l'Imaginaire, dont certains sont même nés dans ces pages de mauvais papier.
En très peu de planches, Brubaker & Philipps condensent un biographie dont la maîtrise de l’ellipse semble en ajouter bien plus qu'on en tourne, radiographient un caractère et une époque, et proposent un récit à suspense très bien ficelé.
En très peu de planches, Brubaker & Philipps condensent un biographie dont la maîtrise de l’ellipse semble en ajouter bien plus qu'on en tourne, radiographient un caractère et une époque, et proposent un récit à suspense très bien ficelé.
« PULP » est aussi, et ce n'est pas la moindre de ses vertus, une belle porte d'entrée pour quiconque voudrait découvrir le travail des deux auteurs.
Certainement, à mes yeux, ce qu'ils ont fait de mieux depuis que je les lis.
Historiquement solidement documenté, « PULP » trouve aussi une partie de son inspiration dans un accident qu'a eu Brubaker, dans lequel il a failli y laisser sa peau.
12 euros pour lire la meilleure BD du semestre, c'est pas cher payé si vous voulez mon avis.
Je reste sur l'idée que "Mort", l'éditeur odieux avec le protagoniste, est une caricature de Mort Weisinger, connu pour avoir été editor chez DC, mais qui avait débuté dans les pulps.
RépondreSupprimerJe n'y avais pas pensé.
SupprimerÇa me rappelle la règle dite « Weisinger » justement, du nom de cet editor (évidemment), qui ne voulait pas plus de 35 mots pas case, et un maximum de 210 par page ; une règle qu'Alan Moore a souvent citée.
Et dont pas mal de scénaristes devraient s'inspirer.
En y repensant, je me demande si Brubaker ne faisait pas aussi avec ce personnage une sorte d'allégorie de ce qu'il ressent à propos du « Soldat de l'Hiver » (qu'il a inventé en « work for hire ») et du traitement que lui a réservé Marvel™. Compte tenu, par exemple de la série TV en cours de diffusion qui capitalise sur le Winter Soldier.
SupprimerIl me semble qu'il a dit récemment avoir gagné plus d'argent avec son caméo dans l'un des films Avengers, qu'en créant ce nouveau personnage pour Marvel™.
d'après la légende, à son enterrement, le seul truc gentil que les gens ont trouvé à dire sur lui c'était "et encore, son frère était pire". il a bien accompagné Batman et Superman pendant une vingtaine d'années, mais il avait la réputation d'être odieux avec tout le monde.
RépondreSupprimerEn effet, « et encore, son frère était pire » est une belle épitaphe.
Supprimer[-_ô]
c'est complètement possible. Mais Weisinger est un peu le maître étalon dans le genre. Il a très maltraité Siegel et Shuster, notamment.
RépondreSupprimerBrubaker & Philipps condensent un biographie dont la maîtrise de l’ellipse semble en ajouter bien plus qu'on en tourne. - C'est la sensation que j'éprouve quand je commence à coucher sur le papier (enfin sur le clavier) ce que j'ai pensé de ma lecture d'un comics de Brubaker & Phillips : il y a beaucoup plus que ce qu'il y a sur la page.
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