Accéder au contenu principal

Marvel Universe n° 13 + 14 (Panini)

Numéros sortis respectivement en octobre et décembre 2015
…. Les histoires à base de voyages temporels, de boucle(s) de la même eau et de paradoxes inhérents (ou de leur absence) sont toujours délicats à manipuler. Qu’est-ce qui peut arrêter une boucle temporelle ? Jusqu’où peut aller un voyageur pour modifier le cours du temps ? Ça se complique encore lorsqu’un des protagonistes se souvient des altérations, et pas les autres. Ou que l’équivalent de Dieu participe à l’intrigue. Et la répétition de ce motif - le voyage dans le temps - est presque un aveu. 
Celui d’être à court d’idées dans un univers qui ne peut pas évoluer mais qui doit le laisser croire. 

Ainsi, les voyages dans le temps permettent-ils de créer du changement, mais qui fatalement reviendront là où ils ont commencé à changer le statu quo, et ce retour annulera (souvent, pour ne pas dire toujours) ce qu’on vient de lire. 
Ceci dit, quand c’est bien fait, ça se laisse lire. 
Autant dire que les huit numéros qui constituent ce récit, écrit par Dan Abnett l’un des scénaristes phares du renouveau cosmique de la Maison des Idées, accumulent les chausse-trappes qui sont par ailleurs autant d’exhausteurs de diégèse. Donc très tentant.
Gerardo Sandoval
Mais le résultat n’est pas à la hauteur des enjeux, d’autant que la fin est plombée (pour ne pas dire sabotée) par l’arrivée de l’event intitulé : Secret Wars. Un « événement » dont je soupçonne qu’il a par ailleurs modifié les plans du scénariste. À qui,par la même occasion, je ne pourrais pas reprocher de revenir au statu quo dont je parlais précédemment.
Mais il aurait mieux valu.

Une ingérence éditoriale qui n’est pas la première dans l’Univers de la Maison des Idées. Marvel est une maison d’édition grosse d'un passé foisonnant et tutoyant le canonique pour mieux lui faire rendre gorge ; mais la façon de faire laisse entrevoir au bout d’un moment de sérieux défauts de fabrication.
 D’autant qu’Abnett semble oublier une partie de son intrigue en route (les Unités Corporels Starks et la Conscience-A. Liste non exhaustive) tout en augmentant de façon pléthorique un casting déjà conséquent (d’où mes soupçons), dont certains personnages qui, malgré leur omnipotence, jouent un rôle très secondaire dans l’intrigue, mais permettent de remplir des pages à bon compte.
Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à remplir les pages.
Nico Leon
Les dessins de Gerardo Sandoval, un artiste peu à mon goût j’en conviens, n’arrange rien. Trop caricatural pour moi, et dont le storytelling n'est pas le point fort. D’autant qu’il est remplacé sur les trois derniers numéros par Nico Leon, un dessinateur dont le style est aux antipodes de son prédécesseur. 

À l’incohérence du scénario s’ajoute donc une incohérence artistique, ce qui donne au final une histoire dont on peut dire qu’elle allie le fond et la forme. 

Dommage que ce soit du mauvais côté du spectre de mes attentes. 
 _____________ 
Traduction : Mathieu Auverdin (MAKMA) 
Lettrage : Astarte Design - Roma

Commentaires

  1. Dommage, on a l'impression que les scénaristes n'ont jamais trop su quoi faire de ces personnages pourtant potentiellement intéressants.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, ils devraient déjà arrêter de les balader de voyages temporels en voyages temporels, et exploiter des aventures aux XXXI° siècle.
      Un truc de S-F cosmique déconnecté de l'univers Marvel d'aujourd'hui, sans l'arrière-arrière-arrière petit-fils de Spider-Man, ou la présence d'un Fatalis 3000. [-_ô]

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Big Wednesday (John Milius)

Une anecdote circule au sujet du film de J ohn M ilius, alors qu'ils s’apprêtaient à sortir leur film respectif ( La Guerre des Etoiles , Rencontre du Troisième Type et Big Wednesday ) G eorge L ucas, S teven S pielberg et J ohn M ilius  auraient fait un pacte : les bénéfices de leur film seront mis en commun et partagés en trois. Un sacré coup de chance pour M ilius dont le film fit un flop contrairement aux deux autres. Un vrai surfeur ne doit pas se laisser prendre au piège de la célébrité  Un vrai surfeur ne doit pas se sentir couper des siens. Il ne doit pas courir derrière les dollars, ni gagner toutes les compétitions. [..] M idget F arrelly champion du monde de surf 1964  ... Big Wednesday est l'histoire de trois jeunes californiens dont la vie est rythmée par le surf ; on les découvre en pleine adolescence au cours de l'été 1962, et nous les suivrons jusqu'à un certain mercredi de l'été 1974.   L'origine du surf se perd dans la nuit des