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Je, François Villon t.02 (Luigi Critone/Jean Teulé)


François Villon fait la rencontre de Colin de Cayeux, chef des Coquillards, brigands pervers et sanguinaires. Pour être initié, Villon doit réaliser trois chefs d'oeuvre : un vol scandaleux, un crime écœurant et un présent abominable. 





 En terre étrangère 

.... Ombre portée de l'adaptation en bande dessinée de son roman homonyme, Jean Teulé - un homme qui fait du chiffre avec des lettres – avait « envie de raconter (son histoire) de manière plus rock’ n’ roll que les essais historiques qui ne touchent qu’un public confidentiel » a-t-il déclaré au magazine LIRE dans sa 449ème livraison. 

Marche supplémentaire dans la vulgarisation, hors du cercle restreint des livres sans image, la BD de Luigi Critone, dans son deuxième tome (2014), emprunte un tour beaucoup moins résilient que ne le laissait entendre le premier. 
L’amoralité serait-elle la pierre à aiguiser de l’esprit de François Villon trouvère, made in gangsta, pris entre la « la chair et le sang » ? 

Le malaise s’installe profondément. 

Accentué qui plus est, par le style « behavioriste » de cette biographie. 
Un type de narration - popularisé par des auteurs tels qu’Ernest Hemingway ou Dashiell Hammett – qui est celui de la défiance et du calme désespoir devant les ruses de la raison. Le style « behavioriste » ou comportementaliste, déduit de la réalité des apparences et non de l’intériorité douteuses des gens, pour le dire comme Jean-Patrick Manchette (qui en connaissait un rayon sur la question). 

Or donc, pas de chaîne d’arpenteur pour nous dire de quoi les abîmes de Villon sont faits. 
Pas de récitatifs introspectifs, peu sinon pas de digression sur ce qui fait son quotidien par son entourage proche ou ses contempteurs, qui pourraient expliquer et/ou justifier son comportement. 

Le passé est une autre planète a écrit J-G Ballard ; celle que nous fait visiter Luigi Critone via François Villon est sacrément anxiogène. 

(À suivre, quand la médiathèque aura acquis le troisième tome)

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