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FIVE GHOSTS t.01 (F.J. Barbiere/C. Mooneyham)



Five Ghosts - Tome 1 : La malédiction de Fabian Gray
Scénariste : Frank J Barbiere
Dessinateur : Chris Mooneyham  
Un héros doit savoir s’entourer. Fabian Gray est un chasseur de trésors aux pouvoirs extraordinaires. Possédé par les fantômes de cinq grandes figures de la culture populaire, il risque pourtant de devenir le prochain trésor à dérober…
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Lettre d’amour à Indiana Jones et aux récits d’aventure de l’âge d’or des pulp magazines, Five Ghosts nous fait découvrir un héros old-school et charmeur aux capacités hors du commun.
…. Là où Alan Moore, dans une fulgurance dont il est seul capable, réinvente le concept de groupe de super-héros en retournant aux origines du premier d’entre eux c'est-à-dire La Société des Détective infaillibles de Carolyn Wells (1912) et sa théorie de personnages issus de la littérature, pour donner naissance à un concept qui a fait florès depuis (inventant presque un sous-genre). Frank J. Barbiere lui, regroupe en un seul homme (Fabian Gray), sous l’influence de l’inconscient collectif jungien, plusieurs figures archétypales de la culture de masse. 
 Fabian Gray devient une sorte de Captain Marvel (version Fawcett) made in serials.
À l’instar d’un Billy Batson (alias Captain Marvel) convoquant la sagesse de Salomon, la force d'Hercule, l'endurance d'Atlas, la puissance de Zeus, le courage d'Achille et la vitesse de Mercure ; Fabian Gray invoque lui les fantômes sémiotiques* de Merlin l’enchanteur, Musashi Miyamoto, Sherlock Holmes, Dracula ou encore Robin des bois. 

Le premier tome, traduit par Philippe Touboul & lettré par Fred Urek, qui regroupe ce qui était à l’origine une mini-série de 5 numéros sous l'égide du financement participatif, puis publiée outre-Atlantique par Image Comics, a la très grande chance d’être dessiné par Chris Mooneyham. 
En effet, lire La Possession de Fabian Gray c’est, pour quiconque fréquente depuis assez longtemps les univers de la culture populaire, être en terrain connu. Mais cette faiblesse, toute relative est peut-être aussi une conséquence de la gestation particulière du titre, et de son devenir incertain d'alors (Cf. l'épilogue infra). Toutefois, Chris Mooneyham donne à l’écheveau de péripéties - qui ne réservera donc que peu de surprise aux aficionados du genre mais ne les décevra pas pour autant - une atmosphère très envoûtante ; qui n’est pas pour rien dans l’intérêt que ce recueil a suscité chez moi.
Une ambiance entre pulp magazines et serials d'aventures fantastiques
Il est par ailleurs amusant de constater que le héros inventé par Barbiere & Mooneyham s’appelle Fabian Gray lorsqu’on sait, mais il s’agit peut-être d’une coïncidence, que justement Nathaniel Hawthorne a inventé une sorte de personnage légendaire, une figure du « héros éternel » américain (vu par exemple dans la série Astro City) qu’il a appelé The Gray Champion (1838). 
Un personnage que d’aucuns aujourd’hui, n’hésitent pas à qualifier de « premier super-héros américain ». Shocking ! 

…. Bref un premier tome très agréable à lire (qui sera sûrement suivi d’autres puisqu’aux U.S.A la série est devenue « à suivre »), sans surprises certes mais sans non plus de temps mort. La Possession de Fabian Gray rempli tout à fait ce pourquoi elle est destinée : divertir ses lecteurs. 
Et en plus elle le fait très bien ! 

Cela dit sans surprise disais-je, mais ce n'est pas tout à fait exact tant l'épilogue est un bien chouette cliffhanger (tout à fait dans la tradition du serial qui l'a inventé) ! 
Un épilogue qui à ma connaissance n'était pas présent dans les pages du cinquième numéro paru en mars 2013 aux Etats-Unis, et qui a donc été rajouté ultérieurement de manière - vraisemblablement - à contsruire un fil rouge, propice aux séries au long court.
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* Les fantômes sémiotiques sont l'équivalent - pour les personnages de fiction - de ces étoiles anciennes dont la lumière nous arrive alors que l'étoile qui l'émet a disparu depuis longtemps. Ils sont une sorte de rayonnement fossile des plus puissants personnages inventés depuis « l'aube des temps » qui peuplent l’imaginaire collectif (ou chez Jung « l’inconscient collectif ») et qui se réincarnent au fil du temps sous des formes plus ou moins précises.

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