X-Mème*
…. Très inspirée des X-Men et de la cohorte de mutants de l’éditeur Marvel, la série Gen13, inventée par Brandon Choi et Jim Lee, lequel dessinait justement avant de quitter ladite Maison des Idées une série (tout simplement) appelée X-Men (Vol.2), dont le premier numéro détiendrait encore le record du comic book le plus vendu de tous les temps : plus de 8 millions de numéros, or donc cette série - Gen13 - sort en 1995 sous la bannière de WildStorm, la maison d’édition de Jim Lee au sein du collectif Image Comics. Et, point non négligeable, elle est dessinée par J. Scott Campbell.
De manière assez singulière Gen13 aurait dû s’appeler Gen X, mais l’éditeur Marvel qui avait justement une série du même nom ou presque en développement (Generation X) - et qui de toute façon, a préempté tous les personnages et séries nés sous « X », aurait fait pression sur WildStorm pour qu’il en change le nom.
Gen X est donc devenue Gen13, en référence dit-on, à l’essai de William Strauss & Neil Howe intitulé 13th Gen : Abort, Retry, Ignore, Fails? qui traite de la célèbre « génération X », la treizième selon eux depuis que les Etats-Unis ont été créés. Plutôt malin, non !?
…. En 1998, au numéro 26 de la série, c’est John Arcudi, qui a été dernièrement l'un des meilleurs porte-flingue de Mike Mignola en travaillant sur l'univers de Hellboy, qui prend en charge le scénario et Gary Frank les dessins.
Dans le monde des super-héros, c’est-à-dire celui de la fantasy, on attrape des super-pouvoirs plus facilement qu’un rhume, comme vont s’en rendre compte les membres de Gen13. Mais vu par John Arcudi, la série va surtout faire la part belle aux pères absents, aux amours contrariés, à l’ambition et aux demi-sœurs. Ainsi qu'aux blagues de potache.
Le scénariste accordera ainsi beaucoup plus de place à l’aspect mélodramatique (ou « soap ») dans son run qu’aux affrontements entre super-héros et super-vilains.
Pas ou peu de suspense finalement hormis celui lié aux sentiments et aux relations des uns et des autres. Et de ce point de vue, c'est très bien fait.
Tout le monde est très beau, et les jeunes femmes souvent vêtues de tenues très légères.
Gary Frank dessine tout cela avec un dynamisme certain lorsqu’il le faut (pas très souvent), et surtout très joliment.
Et c’est peut-être là que le bât blesse.
Toutes ces gravures de mode, toutes ces jeunes femmes en bikini – mais aussi toutes ces pages où il ne se passe pas grand-chose – minimisent les bonnes idées et les moments forts.
Enivré à l’eau de rose, même les derniers numéros (#40 & 41 dans le Gen13 n°24 de SEMIC), où John Arcudi réussi pourtant le mieux son cocktail « soap + super-héros », ont eu de la peine à distiller autre chose qu’un intérêt poli.
Et pourtant le scénariste ne ménage pas son casting ; mais en en ce qui me concerne, en pure perte.
Pas désagréable, bien au contraire le run d’Arcudi & Frank apparaît pourtant bien trop superficiel et trop « décompressé » pour impliquer sérieusement son lecteur.
Ou disons plutôt qu'à trop vouloir différer, son climax tombe à plat (ceux qui liront ou qui ont lu le passage du scénariste sur la série comprendront) .
____________
*Le mème est à la civilisation ce que le gène est à l'évolution. C'est un élément de code culturel, cognitif, symbolique ou pratique, soumis à la sélection naturelle. Disons pour simplifier que le mème est une idée qui à l'instar de l’œuf de Samuel Butler utilise la poule pour se dupliquer ; le mème lui se sert de nous pour le faire.
…. Très inspirée des X-Men et de la cohorte de mutants de l’éditeur Marvel, la série Gen13, inventée par Brandon Choi et Jim Lee, lequel dessinait justement avant de quitter ladite Maison des Idées une série (tout simplement) appelée X-Men (Vol.2), dont le premier numéro détiendrait encore le record du comic book le plus vendu de tous les temps : plus de 8 millions de numéros, or donc cette série - Gen13 - sort en 1995 sous la bannière de WildStorm, la maison d’édition de Jim Lee au sein du collectif Image Comics. Et, point non négligeable, elle est dessinée par J. Scott Campbell.
De manière assez singulière Gen13 aurait dû s’appeler Gen X, mais l’éditeur Marvel qui avait justement une série du même nom ou presque en développement (Generation X) - et qui de toute façon, a préempté tous les personnages et séries nés sous « X », aurait fait pression sur WildStorm pour qu’il en change le nom.
Gen X est donc devenue Gen13, en référence dit-on, à l’essai de William Strauss & Neil Howe intitulé 13th Gen : Abort, Retry, Ignore, Fails? qui traite de la célèbre « génération X », la treizième selon eux depuis que les Etats-Unis ont été créés. Plutôt malin, non !?
…. En 1998, au numéro 26 de la série, c’est John Arcudi, qui a été dernièrement l'un des meilleurs porte-flingue de Mike Mignola en travaillant sur l'univers de Hellboy, qui prend en charge le scénario et Gary Frank les dessins.
Dans le monde des super-héros, c’est-à-dire celui de la fantasy, on attrape des super-pouvoirs plus facilement qu’un rhume, comme vont s’en rendre compte les membres de Gen13. Mais vu par John Arcudi, la série va surtout faire la part belle aux pères absents, aux amours contrariés, à l’ambition et aux demi-sœurs. Ainsi qu'aux blagues de potache.
Le scénariste accordera ainsi beaucoup plus de place à l’aspect mélodramatique (ou « soap ») dans son run qu’aux affrontements entre super-héros et super-vilains.
Pas ou peu de suspense finalement hormis celui lié aux sentiments et aux relations des uns et des autres. Et de ce point de vue, c'est très bien fait.
Tout le monde est très beau, et les jeunes femmes souvent vêtues de tenues très légères.
Gary Frank dessine tout cela avec un dynamisme certain lorsqu’il le faut (pas très souvent), et surtout très joliment.
Et c’est peut-être là que le bât blesse.
Toutes ces gravures de mode, toutes ces jeunes femmes en bikini – mais aussi toutes ces pages où il ne se passe pas grand-chose – minimisent les bonnes idées et les moments forts.
Enivré à l’eau de rose, même les derniers numéros (#40 & 41 dans le Gen13 n°24 de SEMIC), où John Arcudi réussi pourtant le mieux son cocktail « soap + super-héros », ont eu de la peine à distiller autre chose qu’un intérêt poli.
Et pourtant le scénariste ne ménage pas son casting ; mais en en ce qui me concerne, en pure perte.
Pas désagréable, bien au contraire le run d’Arcudi & Frank apparaît pourtant bien trop superficiel et trop « décompressé » pour impliquer sérieusement son lecteur.
Ou disons plutôt qu'à trop vouloir différer, son climax tombe à plat (ceux qui liront ou qui ont lu le passage du scénariste sur la série comprendront) .
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*Le mème est à la civilisation ce que le gène est à l'évolution. C'est un élément de code culturel, cognitif, symbolique ou pratique, soumis à la sélection naturelle. Disons pour simplifier que le mème est une idée qui à l'instar de l’œuf de Samuel Butler utilise la poule pour se dupliquer ; le mème lui se sert de nous pour le faire.
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