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La malédiction d'Ishtar [Lindsay Marshal / Stanley Townsend / Tom Dalton / Sam Yates]

Difficile de trouver le « patient zéro », mais dès 1975 Joe Gores transformait l'écrivain Dashiell Hammett en détective privé de fiction. D'autres romanciers y ont eu droit, de Kipling à Lovecraft en passant par Cervantès ; ce coup-ci c'est Agatha Christie qui se trouve plongée dans un whodunit qu'elle aurait très bien pu écrire.
Ce que son double de fiction, incarné par Lindsay Marshal, ne manquera pas de faire remarquer lors du malicieux l'épilogue de « La Reine du crime présente : La malédiction d'Ishtar ».
Un téléfilm qui se regarde comme on enfile ses chaussons préférés.
            Les faits se dérouleront principalement en Irak, pays dans lequel Agatha Christie s'est effectivement rendue, et où son double devra résoudre une enquête qui commence comme une farce macabre de très mauvais goût.
Pour finalement mêler des intérêts supérieurs via un trafique de poteries, sous les auspices d'un vaudeville qui n'aurait pas jurer dans la collection Harlequin™.
Tout cela est très joliment interprété, grâce à une réalisation qu'on aurait guère besoin de modifier pour la faire jouer sur une scène de théâtre. 
Agatha Christie y apparait comme une femme de tête, à laquelle Lindsay Marshal confère un charme rien moins qu'anachronique. D'une manière générale d'ailleurs, le beau sexe s'en tire mieux que la gent masculine, reléguée à faire de la figuration.
La scène où Agatha Christie reluque celui qui deviendra son mari, torse nu, en train de creuser une tombe, est assez emblématique du rôle que joueront les unes et les autres dans cette histoire gentiment irrévérencieuse.   
            « La malédiction d'Ishtar » est un téléfilm qui plaira sûrement aux téléspectateurs qui ont usé leur fond de culotte en regardant les rediffusions télévisées où David Suchet prêtait son talent à interpréter Hercule Poirot.  
Il plaira aussi, certainement, aux amateurs d'Agatha Christie, en en donnant le portrait d'une femme indépendante, tenace et charmante.
Bref, si le scénario écrit par Tom Dalton n'est pas une rigoureuse biographie, il est en tout cas assurément hagiographique.          

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