Accéder au contenu principal

L'Homme chauve-souris [Jo Nesbø / Elisabeth Tangen & Alexis Fouillet]

Première enquête de l'inspecteur Harry Hole. Et première lecture en ce qui me concerne d'un roman de l'écrivain aussi norvégien que son personnage, que sa hiérarchie envoie, pour le coup, en Australie.
            « L'Homme chauve-souris2002 » tient à la fois du guide touristique, et d'un vade mecum de la repentance, où Harry Hole tient le rôle d'un enquêteur, difficilement crédible.
En plus de mettre un peu trop de temps à décoller à mon goût. S'y ajoute des (rares) choix de traduction dont je ne peux évidemment évaluer la pertinence, mais qui m'ont sorti d'une lecture dans laquelle je n'arrivais pas totalement à me fondre. 
Ainsi Harry Hole dit-il, à un moment donné : « Mais ils ont de la chouette boustifaille ».
De la boustifaille ? Qui parle comme ça en 2002 ?
            Or donc si l'enquête et le roman peinent à démarrer, « L'Homme chauve-souris » fini toutefois par prendre son envol, mais pour devenir extrêmement tordu.
S'il est assez difficile de croire à la place qu'occupe Harry Hole dans une enquête où ses prérogatives doivent être pourtant très restreintes, sans parler de l'accueil que réserverait les enquêteurs du cru à ce type d'ingérence, les tenants et les aboutissants de l'histoire se révéleront bien trop romanesques.
            Autrement dit, « L'Homme chauve-souris » est un roman qui ne tente a aucun moment de faire oublier qu'il en est un. Tout en oubliant de faire participer son lecteur.
Si je voulais manquer de tact, je dirais que Jo Nesbø veut jouer au plus malin au détriment de ceux qui liront son enquête.
Il y arrive d'ailleurs, selon moi, pendant quelques pages ici et là, mais à ne rien vouloir laisser à ceux qui le lisent, à complexifier de plus en plus son récit, le résultat se révélera décevant. 
            « L'Homme chauve-souris » est au final un rendez-vous manqué, pas totalement décevant, je suis allé au bout des presque 500 pages, mais qui ne m'a pas donné envie d'y revenir.   

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Wheelman [Frank Grillo / Jeremy Rush]

En partie produit, et surtout entièrement cornaqué par War Party™, la société de production de J oe C arnahan & de F rank G rillo, et magistralement interprété par ce dernier ; « Wheelman 2017 » repose sur la règle des 3 unités du théâtre dit classique :  • Unité temps : Une nuit.  • Unité d'action : Une attaque à main armée ne se déroule pas comme prévue.  • Unité de lieu : Une BMW E46  Autrement dit, 98% du film se déroule dans une voiture avec seulement F rank G rillo au volant et à l’écran. Son personnage n'interagit avec l'extérieur quasiment que via un téléphone portable.              Tourné à Boston en seulement 19 jours, pour un budget légèrement supérieur à 5 millions de dollars, « Wheelman » est, au moment des comptes, une péloche dégraissée et bien relevée.  D'entrée de jeu les premières minutes donnent le ton : « l'homme au volant » du titre a été embauché pour être chauffeur lors d'un braquage à main armée. Divorcé, sa fille adolescente, d