« Merci à Jeff Bridges et à Noah Wyle de m’avoir fait confiance et de m’avoir donné la chance d’accomplir mon rêve. » Dominique Forma
Roman de presque 170 pages, « Hollywood Zero » en a 35 de trop.
Dominique, sorte de voyou romantique et pragmatique, doit de l'argent à des tronches de faits divers pas très accommodantes.
Une invitation opportune à quitter Paris se présente incidemment, sous la forme d'une rencontre avec une ancienne relation toute aussi interlope que ses créanciers.
Direction la Mecque du cinéma sur la côte Ouest des U.S.A.
« Hollywood Zero » bénéficie sans conteste de la propre expérience de Dominique Forma.
Le romancier a lui aussi passé du temps à Hollywood, lequel temps a débouché sur la réalisation d'un film, dont il avait par ailleurs également écrit le scénario. Scenes of the Crime, avec Jeff Bridges et Noah Wyle dans les rôles principaux.
Si Dominique Forma a eu beaucoup de mal à convaincre les financiers d'investir dans son premier (et seul) long-métrage, la suite n'a pas été de tout repos non plus. Scenes of the Crime n'est en effet sorti qu'en édition DVD (sous le titre La loi des armes en version française), sans passer par les salles obscures. Malgré ce qu'on appelle un « short form deal » avec MGM™, autrement dit un accord verbal entériné très succinctement par écrit.
Une des nombreuses péripéties que connaitra donc Scenes of the Crime, et qui nous vaudra l'une des scènes les plus surréalistes du roman, qui n'en manque pourtant pas.
À dire vrai, le coup d'œil que propose « Hollywood Zero » sur l'envers du décor hollywoodien est d'une sourde violence psychologique aussi longue qu’un lundi. Avant qu'elle n'éclate physiquement lors d’un périple au Mexique haut en couleurs. Et que son empreinte retraverse la frontière, animée des mêmes élans destructeurs.
L'épilogue, en deux temps, dont l'amoralité ne manquera pas de faire sourire, ratifie ce que j'avais rapidement ressenti : « Hollywood Zero » est d'abord, et avant tout, un roman BDSM. Âmes sensibles s’abstenir !
Et à n’en pas douter, un règlement de compte de la part de l’ex-cinéaste devenu depuis, romancier.
Or donc, sauf si une petite introduction au plaisir masochiste vous tente, l’amputation de ses six premiers chapitres est impérative recommandée.
Transformant « Hollywwod Zero » en une excellente novella bien amère, et plus serrée qu’un nœud de shibari.
Coupez !
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