Les sorties se suivent mais ne se ressemblent pas.
Au début du mois, le deuxième tome de GNOMON [Pour en savoir +] était commercialisé par Albin Michel Imaginaire™. Le 31 ce sera au tour du roman de Robert Jackson Bennett de faire son apparition en librairie, toujours chez AMI.
Si les deux tomes de Nick Harkaway se situaient plutôt du côté du spectre expérimental de la littérature de genre, « Les Maîtres enlumineurs » est le premier tome d'une trilogie nettement plus accessible. Un roman que j'ai eu le plaisir de lire en avant-première grâce à Gilles Dumay et à Albin Michel Imaginaire™.
Si le ton général ressortit à un récit de « Crapule fantasy », avec son lot de péripéties dont on ne peut rapidement plus se
passer. « Les Maîtres enlumineurs » offre surtout un monde secondaire qui rappellera l'un des très nombreux « futurs antérieurs » de la Science-fiction. Ici le passé est recalibré à l'aune d'un futur arrivé plus tôt, sous la forme d'une transposition de la programmation informatique face à
l'épistémè de la Renaissance.
Tevanne est une ville partagée entre plusieurs Maisons marchandes qui maîtrisent les richesses et l'art de l'enluminure. Autrement dit l'inscription de sigils (ou sceaux) sur des objets, pour leur faire accomplir des actions contraires aux lois de la physique.
Par exemple faire tourner les roues d'une carriole, sur un terrain plat ou en côte, en leur faisant « croire » qu'elles sont dans une descente. Ou augmenter l'impact d'un carreau d’arbalète en lui faisant « croire » que sa masse est supérieure à ce qu'elle est en réalité. Ou encore réaliser des opérations à distance.
Bref, l'art de l'enluminure selon Robert Jackson Bennett tient autant de la programmation informatique chère aux cyberpunks, que de la Magie du chaos telle qu'envisagée par Austin Osman Spare.
Si une partie du plaisir qu'on prend à lire « Les Maîtres enlumineurs » vient des nombreux retournements de situation visant à favoriser les désirs des différents personnages, les astuces pour rendre crédible le système magique de l'enluminure dans le contexte propre à l'ensemble des connaissances scientifiques de la Renaissance, en sont un complément tout aussi apprécié. « Les Maîtres enlumineurs » offre donc 620 pages d'aventures mouvementées sous une très belle couverture de Didier Graffet, dans un monde à la fois familier mais pourtant insolite. C'est cette distanciation cognitive, qu'on réserve d'ordinaire à la Sf, qui achève de faire de ce roman un redoutable page-turner.
Le deuxième tome, dont le titre provisoire est pour l'instant Le Retour du Hiérophante, un pavé de 650/700 pages, au titre programmatique alléchant, devrait entrer en fabrication d'ici le début de la semaine prochaine.
(À suivre .....)
Ce n'est pas mon genre de lecture mais je suis émerveillé par ce monde et ces histoires d'enluminures. J'en suis à la moitié et je regrette de ne pas avoir plus de temps pour le lire...
RépondreSupprimerTu n'es pas trop amateur de Fantasy ?
SupprimerPas du tout, j'ai horreur de ca mais là ca passe sans soucis. (un petit côté scientifique qui m'attrape)
SupprimerJ'aime lire de la fantasy de temps en temps, celui-ci j'ai une grosse envie de le lire, la thématique de l'enluminure, je trouve ça intéressant et pas commun finalement en sf/fantasy.
RépondreSupprimerMon seul problème c'est que j'ai parfois du mal à terminer les trilogies, va falloir que je m'accroche.
Si la qualité du premier tome persiste, les trois tomes devraient se lire sans anicroche.
Supprimer