L’ensemble romanesque en 12 tomes, écrit par Valerio Evangelisti, et ayant Nicolas Eymerich comme personnage principal & récurrent, forme ce qu’on appelle communément un cycle.
Lequel, contrairement à la série, deux termes qui se confondent souvent par ailleurs, se caractérise par la volonté de son auteur d’en donner davantage aux lecteurs, alors que la série donc, s’en différencie en en donnant encore. Le cycle poursuit en définitive un but « totalisant » alors que la série vise la réitération du même (ou presque).
Quand bien même un cycle en donne aussi encore, son « tout » vaudra au final bien plus que ses parties.
D’où l’importance de la chronologie.
Ce qui m’amène à préciser que « Le Corps et le Sang d’Eymerich » dont il va être question aujourd’hui, occupe à la fois la troisième place dans la chronologie commerciale des parutions du cycle. Mais aussi dans l’ordre de lecture que j’ai adopté, et qui épouse la chronologie dans laquelle vit l’inquisiteur d’Aragon.
Cette précision est nécessaire car les romans du cycle proposent au moins deux timelines différentes.
Pour rappel donc, « Le Corps et le Sang d’Eymerich » est précédé par Nicolas Eymerich, inquisiteur qui ouvre le cycle [Pour en savoir +], tout en étant publié en tout premier grâce au prix Urania™ qu’il a remporté (mais tout porte à croire que ce roman a été écrit après Les chaînes d’Eymerich et « Le Corps et le Sang d’Eymerich »), et par Le mystère de l’inquisiteur Eymerich, qui sera le quatrième à être commercialisé, mais qu’il est préférable de lire en deuxième [Pour en savoir +].
Sachez-le, « Le Corps et le Sang d’Eymerich » est une histoire particulièrement éprouvante.
Certes, le sacerdoce d'un inquisiteur est par essence loin d’être une sinécure, mais ce à quoi va être confronté Nicolas Eymerich, et ce à quoi il devra se résoudre, risque d’en choquer plus d’un.
La partie qui se déroule à partir des années 1950 et qui se termine au crépuscule du XXe siècle n’est cela dit, pas moins choquante. Pour le dire vite, « Le Corps et le Sang d’Eymerich » est un roman d’horreur à 100%.
D’un côté du Temps, l'inquisiteur d'Aragon enquête du coté de Castre en 1358, et de l’autre côté on suit les folles pérégrinations de Lycurgus Pinks ; de la Louisiane à Washington, en passant par Alger et Jonestown au Guyana.
Le dernier chapitre est en outre, comme son titre l’indique, un hommage (presque mot pour mot) au conte d’un célèbre auteur, auquel la paralittérature doit énormément. Du reste, pour affiner les liens chronologiques, les péripétie de Lycurgus Pinks semblent précéder ce qui sera raconté dans la nouvelle Venom [Pour en savoir +]. Qui, considérant la chronologie d'Eymerich se situe un an avant l'expédition en Sardaigne de Le mystère de l’inquisiteur Eymerich. Ouf !
En conclusion « Le Corps et le Sang d’Eymerich » est une très belle réussite.
Si les deux récits qui le composent sont captivants de bout en bout, le sous-texte et les différentes références qui parcourent l’ensemble sont un stimulant quasi nootropique.
Un cycle à suivre, assurément !!!
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• La différence entre cycles et séries doit tout ce que j’en dis au travail d’Anne Besson. J’en profite également pour lui emprunter le terme « paralittérature », devenu depuis, souvent péjoratif, mais qui ne l’est pas pour elle, ni pour moi.
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