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Articles

Affichage des articles du août, 2018

Jour J, t26 et t34 [Duval & Pécau, Farkas]

Couvertures d'Ugo Pinson & Fred Blanchard ••• Le Dieu vert , 34 ème tome de la série Jour J , à vocation uchronique, complète et termine l'histoire commencée au 26 ème , et intitulé La Ballade des pendus . Deux albums commercialisés respectivement au prix de 15,50 € et de 14,95 €. 1473, l’ambassadeur du Mali accoste à Aigues-Mortes pour assister au vote visant à attribuer la nouvelle couronne de France .......        L'impression qui me reste après avoir lu ces deux albums et qu'un travail historique considérable a été abattu par F red D uval & J ean- P ierre P écau, mais au détriment d'une intrigue solide. De celles qui malgré des insuffisances en Histoire, rendent captivante l'histoire pour à peu près n'importe quel lecteur. Et force m'est de constater que du côté du scénario, c'est plutôt morne plaine. Sans entrer dans des détails dont la connaissance ne ferait pas de bien à un scénario que je juge déjà bien anémique, pour qu

n'envoyez pas de fleurs [Martín Solares/Christilla Vasserot]

••• Sous le prétexte d'un polar, M artín S olares sculpte le portrait d'un pays. Lui-même originaire de l'état de Tamaulipas , situé au nord du Mexique , il y incruste son roman à coups de marteau. Si la première partie surprend par sa violence, elle donne à lire le récit d'une enquête somme toute banale. La deuxième surprend et confirme que le « polar » n'était qu'une excuse, tout en restant aussi violent. À tel point que le personnage central de cette seconde partie, quand bien même est-il apparu lors de la première comme la parfaite incarnation d'un pays en proie au chaos, à la violence et à la corruption. La description d'une tuerie, menée par des détenus qui ont obtenu une autorisation de sortie du directeur de la prison pour la perpétrer, donne une idée de ce dont parle n'envoyez pas de fleurs . Or donc, cet homme apparait dans la partie qui lui est consacrée comme n'étant pas le pire de ce que La Eternida avait en stock. Glaçant !  

Superposition [David Walton/Éric Holstein]

« [..] un thriller quantique à la mécanique implacable, qui tient en haleine jusqu’à la dernière page. » selon ActuSF son éditeur français. Du moins l'un de ses éditeurs, puisque Superposition verra les éditions FOLIO l’intégrer cette année, à leur collection. Avec toujours une postface de R oland L ehoucq, amateur de SF et surtout pour le coup, scientifique multicapé.  FOLIO garde aussi, si j'ai bien compris, la traduction d' É ric H olstein. Or donc, quel meilleur moment pour lire ce roman que celui où il connaitra (mais pas encore tout à fait) lui-même une sorte de superposition éditoriale. Au-delà de cette fantaisie, et malgré la postface scientifique éclairante (mais abstruse) de R oland L ehoucq, Superposition peine à convaincre. Oscillant et là ce n'est plus seulement une figure de style, entre le très commun et quelques bonnes idée. Sans être ennuyeux, il m'a cependant fallu attendre la fin du 37 ème chapitre (sur 41) et son suivant pour que l'i

Upgrade [Leigh Whannell/Logan Marshall-Green]

Abrégé en « high concept » le film de L eigh W hannell (scénariste & réalisateur) pourrait se formuler ainsi : « Steve Austin devient un justicier dans la ville ». Mais ça ne serait pas rendre justice à cet astucieux film qui mélange, sous un vernis légèrement SF, pas mal d'humour, une rasade de gore , et le genre de fin dont le mauvais esprit vous rassérène. De la distribution resserrée, je ne connaissais que L ogan M arshall- G reen (vu dans les séries télévisées Quarry [ Pour en savoir + ] et Damnation ), qui s'en sort plutôt bien. Mais l'essentiel n'est pas là. Sous ses allures de production Hollywood Night™, Upgrade réussit un joli coup de bluff .  En d'autres termes, cette production américano-australienne mérite qu'on aille au bout de ses 1h40, quand bien même l'originalité de son scénario n'est-elle pas immédiatement flagrante. Pas de quoi s'ennuyer non plus pour les amateurs d' actioners , cela dit.  Ou pour ceux qui fe

Les Griffes et les crocs [Jo Walton/Florence Dolisi]

••• Dévoré sur le seul nom de l'autrice, Les Griffes et les crocs , est un roman qui ne laisse pas d'interroger. En effet, J o W alton livre ici la version la plus proche de ce que serait un roman sentimental victorien, selon elle. Entendu que d’après J o W alton, certains postulats du genre sont parfaitement infondés, elle a décidé de les transformer en impératifs biologiques. D'où cette société de dragons vivant sous la férule d'un A nthony T rolloppe, un des auteurs les plus respectés de l'ère victorienne, auteur notamment de La Cure de Framley . Un roman auquel nous dit W alton, le sien doit beaucoup.  Évidemment cette autorité est tout ce qu'il y a de conventionnel et de formel, à aucun moment dans Les griffes et les crocs n'est évoqué T rolloppe. J'ai par ailleurs appris son existence si je puis dire, en lisant les remerciements et notes de l'ouvrage de J o W alton. Or donc, si Les Griffes et les crocs interroge c'est justement en

Sacred Games [série télévisée]

••• Série télévisée en huit épisodes, diffusée sur Netflix, Sacred Games adapte le roman de V ikram C handra. Netflix , qui semble avoir pour ambition de produire des séries beaucoup moins américano-centrées que ses consœurs s'attaque, après l' Amérique du Sud ( Narcos ), l' Europe ( Dark ), à l' Inde . Le Seigneur de Bombay , pour reprendre le titre du roman paru en 2008 chez l'éditeur Robert Laffont , dont je n'ai vu que les deux premiers épisodes, est une série criminelle très prometteuse. Elle raconte l'enquête que mène plusieurs personnes, suite au retour d'un caïd de Bombay , disparu des radars depuis plus de 20 ans. Entre des flashback s sur l’ascension du caïd en question, les vicissitudes que rencontre l'inspecteur Sartaj Singh et l'analyste Anjali Mathur , c'est aussi l' Inde , du moins l'état du Maharastra que nous invite à découvrir Sacred Games .    Le tout dans une ambiance de corruption, de trafiques, de t

Punisher : La Section [Garth Ennis/Goran Parlov]

••• P oint d'orgue des années « Vietnam » pour Frank Castle (alias The Punisher ) La Section s'apprécie d'autant plus que l'on a en tête les recueils précédents, intitulés respectivement Born et Valley Forge, Valley Forge (les 1 er et 13 ème tomes de la série The Punisher dans sa version MAX). Born : G arth E nnis/ D arick R obertson/ N icole D uclos  Born , sous couvert de réécrire les origines du Punisher , est avant tout un récit de guerre. G arth E nnis n'a jamais fait mystère de l’intérêt qu'il portait au genre. Si le scénariste d' Irlande du Nord n'est pas quelqu'un qui glorifie la guerre, il ne cache pas l'affection qu'il porte aux individus qui y font leur devoir. Celui de protéger leurs camarades. Quand bien même n'ont-ils pas choisi d'être là où ils sont, pas plus qu'ils ne partagent forcément l'idéologie sensée être défendue par le conflit en question.  Born ni va pas par le dos de la cuillère, et

Écouter plus fort [Léo Henry] Bifrost n°91

•• Écouter plus fort , la nouvelle de L éo H enry extraite du Bifrost n°91, est de celle qui demande au lecteur un effort d'imagination. À l'instar de ce qui est demandé à Simet Deux-Doigts Renard-d'un-Été ; personnage principal de ladite nouvelle et manière de Mowgli dans une Forêt des Rêves Bleus post-apocalyptique. Cela dit, passé le dispositif, la nouvelle m'a laissé de marbre. Même si je salue l'imagination, et l’ingéniosité à l’œuvre.

La Septième arme [Servenay/Raynal]

••• L’utilisation de l’arme nucléaire en 1945, a fondamentalement changé le monde.  L’impossibilité de faire la guerre par des moyens traditionnels, sous peine de destruction planétaire, a poussé les stratèges à en inventer une nouvelle forme.  C’est sur le terreau des décolonisations qu’elle verra le jour. Et dans les rangs de l’armée française. C’est bien connu, « en France on n’a pas de pétrole, mais on a des idées ! ».  Il s’agira grosso modo, de contrôler la population, et d’essentialiser l’ennemi. L’ennemi n’est plus désigné en fonction de ce qu’il fait ou revendique, mais en tant que ce qu’il est. L’exemple le plus achevé est certainement celui des Tutsis , au Rwanda (1994).  Si cette doctrine dite de « la guerre révolutionnaire » s’appuie sur « La Guerre Totale » du maréchal E rik L udendorf, en passant par « Le Viol des Foules » du soviétique S erge T chakhotine (traduit en français en 1939 et immédiatement censuré), elle a été mise en pratique en Indochine (p

Noosphère [Audrey Pleynet]

••• Extrapolation, à un niveau bien supérieur, d'une manière de vivre que l'on connait déjà, Citoyen+ est une nouvelle, gratuite [ Pour en savoir + ], dont le résultat, l'achat du  roman dont je vais vous parler, apparaît en toutes lettres dans l’aliénante société qu'elle décrit.  Du moins, son mécanisme. Plus que son idée centrale, Citoyen+ saisit par la maîtrise dont elle fait preuve. Autrement dit, cette nouvelle captive par la manière dont elle nous dit ce qu'elle a à dire. De plus, sa chute est tout ce qu'il y a de plus réjouissant et de réussi. Citoyen+ obtient, dès sa première lecture, un Triple A™ Pour le dire autrement, ce récit m'a tellement emballé que j'ai immédiatement commandé la version numérique de Noosphère , le premier roman de son autrice, A udrey P leynet. Et 2,99 € pour une roman de 372 pages, c'est donné. Ainsi je ne ferais pas mystère de mon avis, Noosphère aurait pu être écrit par un auteur de la trempe d'un M

La mort de John Smith [Michel Pagel]

••• Au sommaire du 91 ème numéro de Bifrost , dit « spécial fictions », La Mort de John Smith appartient, selon son auteur à « l'Ère de la fusion ». Autrement dit un cadre galactique qui lui permet d'inclure n'importe quelle histoire de SF, mais surtout en y combinant les genres : fantastique, polar, fantasy , etc.. J'avais lu, il y a quelque temps déjà, une nouvelle appartenant à ce cadre galactique dans l'anthologie Détectives de l'impossible . Elle mettait déjà en scène Herbie-V Quinn , un « sherlock privé », c'est-à-dire une détective privé, pour le moins atypique. Ère de la fusion oblige, La Mort de John Smith mélange donc les genres, et donne à lire une nouvelle où M ichel P agel maîtrise son récit de bout en bout. Et ce n'est pas le moindre de ses talents que de réussir à nous captiver avec des ingrédients qui apparaîtront somme toute, très communs aux lecteurs aguerris. Mais si la fond de sauce est connu, son savoir-faire de romancier

MACNO [Consciences Virtuelles] Ayerdhal

••• E n 1997, à la 24 ème Convention Nationale de Science-Fiction, qui se déroulait alors à Nancy , le bruit courait que R aymond A udemard (un auteur connu notamment pour avoir écrit sous le pseudonyme maison des Blade, le voyageur de l'infini [ Pour en savoir + ]) recrutait des auteurs pour une nouvelles collection de SF. Chaque volume devait y être écrit par un auteur différent : Au sein d'un univers non partagé, symboliquement situé en 2068, les auteurs en question devaient mettre en scène un héros récurrent. Celui-ci, SF oblige, était une I.A., baptisée MACNO . Autrement dit : Magasin des Armes, Cycles et Narrations Obliques ; tout en évoquant aux plus férus d'Histoire, le célèbre communiste libertaire N estor M akhno.  Tout un programme, si j'ose dire.         Commandée par les éditions Baleine , MACNO devait être le pendant science-fictif de leur tête de pont, le détective privé libertaire Gabriel Lecouvreur alias Le Poulpe . Comme leur collection

Le Volcryn [G.R.R Martin/Odile Sabathé-Ricklin]

••• Si j'en crois Apophis [ Pour en savoir + ], la novella de G.R.R M artin tient du défi. En effet, l'auteur, dont je crois qu'il n'est plus nécessaire aujourd'hui de retracer le curriculum vitæ , tente de prouver en l'écrivant, que l'on peut associer la SF et l'horreur dans une même histoire. Deux genres, dont un critique aurait affirmé qu'ils étaient incompatibles. Or donc, Le Volcryn , dans une traduction d' O dile S abathé- R iclin, révisée par le regretté Ayerdhal , conjugue l'un et l'autre sous l'angle du gothique. Non seulement M artin gagne son pari, mais il écrit de surcroît un « space opera gothique » très réussi. Ce qui, paradoxalement, le rend assez prévisible aux aficionados de l’esthétique de la terreur, initiée par H orace W alpole et Le Château d'Otrante (1764) ; et enterrée par M ary S helley et son Prométhée moderne (1831). Roman hybride, puisqu'il parachève à la fois l'âge d'or du gothique a

DOMO DINGO [Francis Mizio]

••• Le projet de DOMO DINGO , sous-titré « La vie domotique », est assez bien résumé dans sa quatrième de couverture, dernier paragraphe (voir supra ). Toutefois ce qui m'a fait m'y accrocher une fois passée la curiosité, tient plutôt à l'écriture de F rancis M izio. Un auteur que je viens juste de découvrir (q ui a dit que le livre était un « média lent » !?) , et dont je peux d'ores et déjà dire, que cette découverte ne restera pas sans lendemain. « si vous voulez des histoires, lisez les journaux » C éline Or donc, au-delà de la charge satirique de l'ouvrage, et du travail de collecte qu'avait entamé F rancis M izio lorsqu'il tenait une rubrique dans le quotidien Libération -il était vers la fin des nineties l'un des rares journalistes à y parler d'Internet dit-on- ce roman captive surtout par son ton, doux-amer. Lequel s'accorde d'ailleurs avec la société du consentement qu'il y décrit. Si la science-fiction est une vu

The Beauty [Contamination] Haun/Hurley

••• «  The Beauty » dont le sous-titre « Contamination » est tout un programme, faut à exploiter l'idée -pourtant excellente- sur laquelle son scénario repose. Dans ce premier recueil, commercialisé dans l' Hexagone par les éditions Glénat , et qui propose les numéros 1 à 6 de l'édition américaine (qui en est à son vingt-deuxième numéro), tout ce qui aurait dû faire le sel de ce récit est soit inexploité, soit mal exploité. Je ne crois pas déflorer grand-chose en écrivant que The beauty repose sur une contamination (mondiale), d'un genre inédit.  Passons sur l'aspect américano-centré de l'histoire ; mais quid des répercussions sur la vie de tous les jours des infectés ? À part quelques lieux communs attendus, J eremy H aun & J ason H urley n’entament rien de ce côté-ci, qui serait à la hauteur de leur prometteuse idée. Voire questionner l'idée même de « beauté » ! Au contraire, les deux scénaristes embrayent rapidement sur un thriller tout