••• Le projet de DOMO DINGO, sous-titré « La vie domotique », est assez bien résumé dans sa quatrième de couverture, dernier paragraphe (voir supra). Toutefois ce qui m'a fait m'y accrocher une fois passée la curiosité, tient plutôt à l'écriture de Francis Mizio. Un auteur que je viens juste de découvrir (qui a dit que le livre était un « média lent » !?), et dont je peux d'ores et déjà dire, que cette découverte ne restera pas sans lendemain.
Or donc, au-delà de la charge satirique de l'ouvrage, et du travail de collecte qu'avait entamé Francis Mizio lorsqu'il tenait une rubrique dans le quotidien Libération -il était vers la fin des nineties l'un des rares journalistes à y parler d'Internet dit-on- ce roman captive surtout par son ton, doux-amer.
Lequel s'accorde d'ailleurs avec la société du consentement qu'il y décrit.
Si la science-fiction est une vue d'artiste sur la science et ses conséquences, DOMO DINGO, la vie domotique en est un rejeton en pleine forme. Même 18 ans après sa parution.
Entrecoupé de citation, d'extraits d'articles, de livres ; de Timothy Leary, de Hugo Garis, etc. et d'auteurs de SF tels que Lewis Padgett, Stanisla Lem ou encore Robert Shecley. Décidément bien renseigné, on retrouve aussi dans les pages du roman un certain Vinton Cerf, individu qui a depuis fait largement parler de lui, à cause de son interprétation de la vie privée. Bref le substrat de ce qui se pensait alors, par tout une fange plutôt enthousiaste du progrès, sur ce que deviendrait notre avenir est bien là. Et de l'autre un récit à la Brazyl (1985), qu’aurait pu écrire Boris Vian, et qui en donne une vison un poil moins enthousiaste (euphémisme).
••• Comme l'a dit un fameux auteur de SF, la science-fiction ne prévoit pas l'automobile, mais les embouteillages ; Francis Mizio n'a pas plus prédit nôtre futur que ceux qu'il cite abondamment, mais la mainmise de la Mixer, blenders & other forms of artificial intelligence Ltd™ ressemble furieusement à un embouteillage qui n'a plus rien de fictif. Pas plus que le temps de cerveau disponible, dont la marge augmente de plus en plus (même si de façon moins radicale que sous la plus de Mizio).
En conclusion (puisque tout à une fin, sauf les saucisses qui en ont deux), je dirais que DOMO DINGO, la vie domotique peut être rangé à côté de 1984, et de Le Meilleur des mondes, sans qu'il ait à en rougir.
En attendant, il s'inscrit pile-poil dans la charte du Challenge Summer Short Stories of SFFF – saison4 !
« si vous voulez des histoires, lisez les journaux » Céline
Or donc, au-delà de la charge satirique de l'ouvrage, et du travail de collecte qu'avait entamé Francis Mizio lorsqu'il tenait une rubrique dans le quotidien Libération -il était vers la fin des nineties l'un des rares journalistes à y parler d'Internet dit-on- ce roman captive surtout par son ton, doux-amer.
Lequel s'accorde d'ailleurs avec la société du consentement qu'il y décrit.
Si la science-fiction est une vue d'artiste sur la science et ses conséquences, DOMO DINGO, la vie domotique en est un rejeton en pleine forme. Même 18 ans après sa parution.
Entrecoupé de citation, d'extraits d'articles, de livres ; de Timothy Leary, de Hugo Garis, etc. et d'auteurs de SF tels que Lewis Padgett, Stanisla Lem ou encore Robert Shecley. Décidément bien renseigné, on retrouve aussi dans les pages du roman un certain Vinton Cerf, individu qui a depuis fait largement parler de lui, à cause de son interprétation de la vie privée. Bref le substrat de ce qui se pensait alors, par tout une fange plutôt enthousiaste du progrès, sur ce que deviendrait notre avenir est bien là. Et de l'autre un récit à la Brazyl (1985), qu’aurait pu écrire Boris Vian, et qui en donne une vison un poil moins enthousiaste (euphémisme).
••• Comme l'a dit un fameux auteur de SF, la science-fiction ne prévoit pas l'automobile, mais les embouteillages ; Francis Mizio n'a pas plus prédit nôtre futur que ceux qu'il cite abondamment, mais la mainmise de la Mixer, blenders & other forms of artificial intelligence Ltd™ ressemble furieusement à un embouteillage qui n'a plus rien de fictif. Pas plus que le temps de cerveau disponible, dont la marge augmente de plus en plus (même si de façon moins radicale que sous la plus de Mizio).
En conclusion (puisque tout à une fin, sauf les saucisses qui en ont deux), je dirais que DOMO DINGO, la vie domotique peut être rangé à côté de 1984, et de Le Meilleur des mondes, sans qu'il ait à en rougir.
En attendant, il s'inscrit pile-poil dans la charte du Challenge Summer Short Stories of SFFF – saison4 !
Mine de rien, vous me tirez presque des larmes. Ce roman, peu vendu, passé inaperçu, aura donc mis 18 ans à avoir une critique (trop enthousiaste ? Vous me haussez auprès de grands anciens et je ne suis pas certain d’en être si digne) mais critique qui aura reconnu au moins l’ambition d’alors. J’en suis stupéfait. Une précision vue par personne -et je peux donc le dire ici car il y a de l’attention : c’est un roman sous contraintes qui comprend (personne n’a vu) nombre de références à la sf. Ainsi, par exemple, l’ouverture est strictement inverse de celle de Neuromancien de Gibson., etc. Et j’en passe que je ai oubliées. Merci merci merci merci.
RépondreSupprimerF. Mizio
Merci de votre passage, et d'avoir pris le temps de laisser un mot.
RépondreSupprimerSachez en outre, que cet enthousiaste, loin d'être feint, est un carburant qui va me servir à lire vos autres ouvrages. À commencer par "La santé par les plantes".
Et le Macno, que je viens de commander.