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Renouveler ses vœux [Conway/Stegman/Oback]

••• À l'idée de revoir Gerry Conway, l'homme qui a « tué » Gwen Stacy, sur une série estampillée Spider-Man, qui plus est, envisagée sous un jour familial, avait de quoi m'intéresser. 
« Renouveler ses vœux » est un what if ... né lors de Secret Wars, event dont on peut largement se dispenser. Je n'ai d'ailleurs pas lu la mini-série originale, écrite par Dan Sloot, et dessinée par Adam Kubert.
Conway est assisté sur le premier arc de la série régulière, intitulé « Bagarre en famille », par Ryan Stegman aux dessins, et Sonia Oback à la colorisation. La traduction française est assurée par Sophie Watine-Vievard, et le lettrage par Laurence Hingray et Christophe Semal.
Que des professionnels chevronnés. 

Stegman et Oback font, sur ces quatre numéros, un excellent travail.

L'histoire, qui mise presque tout sur une action non-stop, y est particulièrement dynamique. Le dessinateur brille également lorsqu'il s'agit de rendre l'état d'esprit des personnage au travers de leurs expressions. Il n'hésite pas non plus à faire quelques effets de découpages.
On peut d'ailleurs apprécier le travail conjoint du dessinateur et de la coloriste, sur la double page publiée supra.

Gerry Conway montre de son côté un talent pour les récits jeunesses (young adult) que je ne lui soupçonnais pas. C'est d'ailleurs assez cocasse que ma lecture concorde avec l'annonce que l'éditeur IDW allait dorénavant s'occuper d'une collection destinée aux jeune lecteurs Marvel ; dont la première série à sortir sera justement consacrée à Spider-Man. Si je trouve déjà étonnant que Marvel fasse appel à un « concurrent », négliger un scénariste aussi talentueux de Conway, pour son secteur jeunesse, est presque une faute professionnelle. 

D'autant qu'il ne brade pas pour autant son savoir-faire, pas plus que Stegman (comme on peut le voir sur cette page ci-dessus, et les suivantes), quand bien même « Bagarre en famille » s'adresse donc en priorité à un jeune lectorat. Ainsi Conway choisit-il, par exemple, de raconter les trois premiers épisodes selon un point de vue particulier. Ou, tout en faisant preuve d'une pudeur bienvenue, évoque-t-il la vie de couple des époux Parker.  
Tout cela reste néanmoins bon enfant, et je peux assurer que personne n'a été blessé durant cet arc. En parlant d'enfants, il est évident que les deux personnages principaux de cette aventure sont dans l'ordre d'apparition :  Norman Osborn & Anna-May Parker. Si le cas de la fille des Parker est déjà difficile à avaler, celui de Norman Osborne nécessite une suspension volontaire d'incrédulité qui dépasse largement mes moyens.
••• Or donc, malgré le brio dont font preuve Conway, Stegman & Oback (et que j'aimerais voir sur beaucoup plus de séries de la « Maison de Idées »), la trop grande simplicité de l'histoire, et la naïveté un peu trop envahissante des personnages, ont eu raison de ma patience. En d'autres termes, voir travailler ces professionnels a été un réel plaisir, mais ils ne devront plus compter sur moi à l'avenir ; je ne renouvellerai donc pas l'expérience (contrairement à Mary Jane et à Peter).

Cela dit, je suis content qu'une série de cette qualité voit le jour. Elle me paraît être ce qui peut se faire de mieux pour attirer un nouveau lectorat (en culotte courte). Et j'imagine même qu'elle peut assez facilement plaire à des lecteurs adultes ; encore faut-il qu'ils aient gardé leur âme d'enfant.       

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