Accéder au contenu principal

Migration [Jamie Sawyer / Florence Bury]

La Sf militaire est quasiment inscrite dans l’ADN du space opera. L’un des premiers du genre (alors que ledit genre n’avait pas encore vraiment de nom), La Guerre des mondes de H.G. Wells, et sa revanche Edison’s Conquest of Mars de Garrett Serviss, parus la même année -1898- en sont deux exemples frappants.
            N’importe quel lecteur de science-fiction sait que le terme même de « space opera » a d’abord désigné un reproche adressé à une certaine Sf, reposant sur une formule. Laquelle transposait alors l’idéalisme de la Frontière, autrement dit la conquête de l’Ouest, dans l’espace.
Wilson Tucker, s’inspire d’ailleurs, selon Leslie Fiedler, du terme « horse opera » pour créer le sien en 1941. Un vocable qui désignait une catégorie de westerns remplis de clichés et reposant sur une « formule » ; rythmés -parfois- d'intermèdes musicaux et chantés. D'où la présence du mot « opera ».
Et bien sûr du « soap opera », quintessence du récit formulaire.
            Autrement dit derrière ces divers « opera » c’est l’idée d’une répétition qui apparait. Et le deuxième tome de La guerre sans fin, intitulé « Migration » n’y échappe pas.
            Série feuilletonnante, quatre tomes dans le premier cycle [Pour en savoir +] : Lazare en guerre. Et pour l’instant deux avec le lieutenant Keira Jenkins en tête d’affiche, devenu à son tour chef d’équipe. La jeune femme occupait par ailleurs la place de bras droit du Lazare en question (alias Conrad Harris) dans le cycle précédent.
            Chaque tome contient la totalité de l’univers fictif dans lequel il s’inscrit. Interdépendant de la chronologie, aucun d'entre eux n’est autonome.
            Dès L’Artefact, commercialisé en France par L’Atalante© en 2017, et déjà traduit par Florence Bury, Jamie Sawyer invente une formule à laquelle il se tient depuis. L’originalité de son univers lui a été inspirée par les drones de combat, remplacés ici par des « simulants ». C’est-à-dire des clones aux capacités neurophysiologiques exceptionnelles, pilotés par des opérateurs. Les SimOps™ sont les soldats d’élite de l’Alliance. Il est cocasse de remarquer que ce qui singularise les romans de Jamie Sawyer, c’est justement l’idée de la répétition du même, au travers de clones de combat.
            Dans ce nouveau cycle, Keira Jenkins commande les « Chacals », une équipe de SimOps™ composée d’un repris de justice russe, de la fille d’un sénateur aux dents longues, d’un clone du directoire, et d’un Krell. Sans oublier le sergent Zoe Campbell dit Zéro. Une combinaison explosive face à la nouvelle menace introduite dans le tome précédent : la Spirale noire.
            « Migration » ne déroge en rien aux tomes précédents ; les « Chacals » sont une unité de combat, et elle agit en tant que telle. Les péripéties s’enchaînent, les obstacles apparaissent, sont détruits ou repoussés. Bref, après six tomes, le lecteur qui est encore là sait à quoi s’en tenir, et Jamie Sawyer mène sa mission à bien.
Comme de juste « Migration » se termine sur le « à suivre ... » attendu.
Paru en novembre 2019 dans sa version originale, Dominion devrait conclure les aventures de Keira Jenkins et ses Chacals. Nul doute que L'Atalante© nous le proposera bientôt. 
(À suivre .....)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich