-... On ne peut pas être au four et au moulin nous dit-on, sauf pour Jamie Madrox alias l'Homme-Multiple.
... Je viens de recommencer la série que Peter David consacre à Jamie Madrox par les cinq numéros qui constituent l'arc Multiple Choice (également disponible en français dans la revue Astonishing X-Men dés le n°12 chez Panini) où l'on voit un Jamie Madrox qui s'est mis en tête de devenir détective privé.
Dashiel Hammett : Les conseils d'un maître
... Hammett insistait toujours sur l'importance d'écrire avec clarté et concision, et surtout de raconter une histoire. Il nous prévint de nous méfier de l'atmosphère et des personnages si ceux-ci ne s'intégraient pas à l'intrigue. Une action qui progresse vers sa conclusion emportera toujours l'adhésion du lecteur, alors que des détours l'éloigneront de l'histoire et lui feront perdre tout intérêt pour elle. Hammett admettait que certains écrivains parviennent à se tirer de ce guêpier grâce à leur technique ou de leur talent, mais que le débutant y laisse des plumes. "Connaissez à fond votre histoire," disait-il, "et racontez-l, éliminez tout le reste sauf raconter votre histoire."... D'après lui, il faut que votre intrigue soit parfaitement claire dans votre esprit, y compris son dénouement ; surtout ne commencez pas un récit sans avoir de fin. [..]... Beaucoup d'écrivains en herbe suivirent son conseil : situer l'intrigue dans leur propre milieu social. Selon Hammett, cela vous aide de plusieurs manières : un réalisme accru pour le lecteur et, pour l'auteur, une perception plus claire du décor de son intrigue et des mouvements de ses personnages.[....]... Naturellement, une connaissance du background représente un atout, pas une obligation. Hammett nous fit remarquer qu'un lieu qui semble peu attractif à l'écrivain - tel un drugstore, une usine textile ou une mine de charbon - pourrait paraître unique et neuf aux yeux d'un éditeur, ce qui est toujours un bon moyen de lui faire lire, puis acheter un texte. Devenu célèbre, Hammett décida un jour de s'amuser en écrivant un récit qui briserait virtuellement toutes les règles établies du genre. Le détective tomberait amoureux d'une femme qui serait la meurtrière. Il vivrait avec elle avant de la dénoncer à la police. Un des "méchants" serait gras, un autre légèrement homosexuel. Il ignorait s'il parviendrait à vendre un jour ce roman, mais il se serait au moins amusé en l'écrivant.... Le livre en question est Le Faucon de Malte.[...]Sam S. Baker in POLAR : MODE D'EMPLOI
... Détective à l'agence Pinkerton Hammett partage donc un point commun avec Jamie Madrox, mais aussi avec Peter David le scénariste de cette histoire (et même plusieurs points communs dans le cas de ce dernier [-_ô]). Car David n'hésite jamais à subvertir les lois du genre comme a pu le faire Hammett en son temps pour son Faucon de Malte, ce qui amène dans le cas de la série Madrox une bonne dose d'humour et de surprises.
... Humour encore quant à la relation que Jamie Madrox entretien avec ses doubles, ici Peter David est en terrain connu puisqu'il a déjà joué de cet artifice : les personnalités multiples, lors de son long passage sur la série Hulk.
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... Alors même qu'il se faisait plutôt discret jusqu'à ces dernières années (du moins en France) l'Homme Multiple est depuis ses premières apparitions l'un de mes personnages favoris, et je trouve que Peter David exploite avec beaucoup de brio son pouvoir de mutant ; ce qui offre par ailleurs au personnage l'opportunité d'occuper sinon une place de premier plan, du moins un chouette strapontin.
Position enviable il me semble, chez les grands éditeurs puisqu'elle permet souvent d'éviter les "grands événements" du genre crossover, ou d'en limiter l'influence sur les séries dites de "second plan".
Position enviable il me semble, chez les grands éditeurs puisqu'elle permet souvent d'éviter les "grands événements" du genre crossover, ou d'en limiter l'influence sur les séries dites de "second plan".
Un pouvoir donc, guère éloigné me semble-t-il de l'Aubaine telle que définie par Pierre-Joseph Proudhon contexte politico-économique mis à part, mais je laisse la parole à Michel Onfray ....
Et d'aubaine il en est question aussi pour le lecteur tant cette aventure en cinq numéros me semble en être une !
Mais qu'en est-il de l'histoire ?
sachez que ce n'est pas à un vieux singe comme Jamie Madrox qu'on apprend à faire la soupe à la grimace.
Dont acte !
(À suivre ...)
à la question de savoir quel pouvoir j'aimerai avoir, celui de l'homme multiple est sans doute le plus utile : on se clone plusieurs fois, ils (les clones) apprennent plein de choses différentes et hop on réassimile tout. Plus fort que " ma femme, mes doubles et moi" niveau gain de temps et de fun !
RépondreSupprimerUne excellente série X. Peut être même la meilleure... (malheureusement, quelques cross-overs inutiles m'en ont fait décrocher...)
RépondreSupprimerPar contre, je ne pense pas que David subvertisse le genre - il lui rend plutôt hommage (avec beaucoup de finesse, ce qui n'est pas donné à tous), donc en respecte les règles.
(et lorsque j'écris 'le genre', je pense à celui enfanté par Hammett, lorsqu'il jeta le vase dans le caniveau, transformant le roman policier bourgeois en roman noir moderne... il existe d'ailleurs un excellent texte d'étude sur Hammett - tu le connais peut être - c'est celui de Francis Lacassin, Dashiell Hammett ou la littérature à haute tension, paru dans le second volume de la Mythologie du Roman Noir (chez 10/18)...)
Oui tiens, bonne idée : je vais remettre la main sur les deux volumes de Lacassin, d'autant que j'avais oublié la partie consacrée à Hammett.
RépondreSupprimerMerci du tuyau, amigo !