... D'abord authentique débile mental, objet de collection des ménageries royales, le Fou de cour devient au fil des siècles, le double du roi, sa contrefaçon grotesque.... Somptueusement entretenu, il assume la lourde tâche d'égayer le souverain en l'arrachant, sous l'effet du rire, à l'hystérie de la puissance, pour le réintégrer dans l'humanité vraie. Sans cesse à ses côtés, il le traite en intime, le tutoie, le critique, le conseil, le persifle. En toute impunité. Mais surtout - privilège inouï -, il a seul le droit de lui dire la vérité. Il est l'envers du pouvoir, le lieu de l'irrévérence et du désordre, c'est-à-dire aussi le lieu de la fête, avec ses turbulences et ses dérèglements, où se défoulent les pulsion de violence.
... Si l'extrait de la quatrième de couverture de l'ouvrage Le sceptre et la Marotte de Maurice Lever nous rappelle la lourde tâche du Fou de cour, de tache il est aussi question dans Le Bouffon du Roi ..
The Cape ? non .. Le Renard Noir ! |
... Le Renard Noir (ou peut-être plus exactement le Renart Noir) va, grâce à un concours de circonstances bénéficier d'un auxiliaire imprévu en la personne pour laquelle il a le moins d'estime, du moins sur un plan pratique & guerrier : Hubert Hawkins.
Travestissements, félonies, sorcière, princesse, assassins, quiproquos, sortilèges, romantisme échevelé & des nains à foison sont au programme de cette comédie musicale d'aventure où le destin peut basculer d'un simple claquement de doigts SNAPP !
Pervertissant les règles de la chevalerie, Hawkins sous un déguisement et un nom d'emprunt endosse la défroque du Fou de cours et celui (métaphoriquement parlant) de la pièce d'échec du même nom qu'on assimilait au Moyen Âge à l'espion, ou au voleur enlevant par la ruse les pièces les élevée de la hiérarchie. [..] L'érudit anglais Alexandre Neckam (1157-1217) parle du fou (qu'il nomme Alphicus) comme d'un espion [..]. (ibid)
Il est aussi bien évidemment le joker des jeux de cartes (un proche cousin du Mat du Tarot divinatoire), celui qui ..
... brise la logique du jeu : tant qu'il circule, rien n'est jamais acquis, le chaos est embusqué quelque part, [..].
Tout cela au service d'un film particulièrement divertissant et enlevé, un must.
Les deux chansons qui agrémentent ce billet sont, dans l'ordre d'apparition chantées par Gnarls Barkley &; Danny Kaye himself.
Très bon film, à voir et à revoir.
RépondreSupprimerIl est surprenant que Danny Kaye soit si oublié aujourd'hui.