Plongé en ce moment dans THE HYPERNATURALS, une très bonne série de S-F en BD (Pour en savoir +), j'ai eu envie d'y rester - dans la S-F - et je me suis regardé Jupiter Ascending :
REALISATEURS & SCENARISTES : Andy & Lana Wachowski (La trilogie Matrix, Speed Racer, Cloud Atlas...)
DISTRIBUTION : Mila Kunis, Channing Tatum, Sean Bean, James d'Arcy, Vanessa Kirby, Eddie Redmayne, Douglas Booth, Jo Osmond ... INFOS : Long métrage américain Genre : aventures/science-fiction Titre original : Jupiter Ascending Année de production : 2013 Date de sortie française : 04/02/2015 SYNOPSIS :
Née d’un père fils de diplomate britannique passionné par les étoiles, et d’une mère russe, Jupiter Jones émigre - à son corps défendant - aux U.S.A. où devenue adulte, elle gagne sa vie en nettoyant les maisons des bourgeois chigagoans. Jusqu’au jour où elle échappe à une tentative d’assassinat par des extra-terrestres grâce à Caine, un mercenaire interplanétaire.
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…. La Matrice
…. Jupiter le destin de l’univers est un film qui reprend (une fois de plus) l’algorithme Campbell-Vogler connu sous l’appellation de « voyage du héros ».
Si cette formule tend à devenir un cliché, une matrice incontournable, je m’aperçois que la citer devient chez moi un poncif tout aussi récurrent que sa présence dans l’industrie hollywoodienne.
On la retrouvait d’ailleurs déjà dans le film Matrix des mêmes Wachowski.
Les deux films partagent bien d’autres points communs, comme par exemple celui plutôt évident de la « moisson », qui du reste est comme dans Matrix, la pierre angulaire sur laquelle repose l'enchaînement des événements.
Autrement dit pas de « moisson » pas d'histoire.
Or donc en lieu et place d’un héros Jupiter Ascending suit le « voyage de l’héroïne » Jupiter Jones - on assiste peut-être là au résultat d'un mouvement qu'Eloy Fernández Porta a nommé l'afterpop dont le principal courant participe d'un élan de féminisation des icônes de la culture de masse* - or donc un voyage disais-je, qui se décompose grosso modo comme suit : le refus de l’aventure de la part de l'héroïne, sa rencontre avec un mentor ; il y aura comme de bien entendu tout un tas d’épreuves, mais elle finira par rentrer chez.
Mais changée.
Et pour cause l'héroïne est une élue (comme l’était Néo).
Jupiter le destin de l’univers ajoute au « voyage de l’héroïne », pour faire bonne mesure, une belle dose de « mélodrame étasunien (simplifié) » c'est-à-dire :
. • Un jeune héros courageux mais naïf
. • Une belle héroïne en danger
. • Un méchant habituellement plus âgé, plus puissant et plus instruit que le héros.
Le méchant ayant bien entendu des vues sur la seconde que le héros défend
Le méchant ayant bien entendu des vues sur la seconde que le héros défend
Toutefois, les temps ont changé et si l'afterpop est passé par là, la théorie des genres aussi ; alors c'est pour ainsi dire madame qui porte la culotte (du héros), tout en étant cependant d'une naïveté confondante. Et en danger.
En plus de 40 ans de fréquentation assidue du monde de la fiction au travers de multiples supports, je n’attends plus de rencontrer un alphabet nouveau me contentant plus lucidement de nouvelles combinaisons de mots anciens (oui, comme on me l’a fait remarquer assez récemment j’ai tendance à me regarder écrire, ce qui vous en conviendrez n’est réservé qu’à ceux qui écrivent et qui tentent de le faire bien).
…. « Il n'y a pas d’œuvres, il n'y a que des auteurs »
Et ce n’est pas un pis-aller lorsque ces nouvelles combinaisons sont l’œuvre d’auteurs comme les Wachowski.
Si je ne partage pas ce qu’on a appelé « la politique des auteurs » - que l’on pourrait résumer en disant que le seul auteur d’un film en est son réalisateur – force m’est de constater que la patte d’Andy & Lana Wachowski est très souvent à mon goût et que surtout elle est reconnaissable entre toutes.
…. Film de science-fiction d’aventure Jupiter Ascending ne mégote pas sur les moyens pour dépayser ses spectateurs, et pour ma part je m'y suis laissé prendre, tout comme à son rythme échevelé auquel je n'ai opposé aucune résistance.
Si je ne suis pas mélomane : ceci explique d’ailleurs peut-être cela - j’ai trouvé la bande-son particulièrement efficace – diront ceux qui le sont.
Et si l’histoire du film est cousue de fil blanc, je ne trouve pas qu’il y ait néanmoins de quoi tailler un costard à ce dernier.
En définitive, un film qui pour moi a largement tenu la promesse d’évasion que je pensais y trouver, et m'a donné toute satisfaction.
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* On retrouve ce phénomène de façon aiguë dans la bande dessinée étasunienne de super-héros (notamment chez l'éditeur Marvel) ; où ces derniers laissent place à leurs homologues féminines et où la création de pastiches tout aussi féminins bat son plein.
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