....On dit souvent qu’une bonne histoire c’est un bon « méchant », un bon « villain », et c’est bien entendu souvent le cas.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard à mes yeux : écrire un scénario c’est comme planifier un crime (toutes choses égales par ailleurs).
Tous les cas de figure doivent être envisagés par le « programmeur » (Pour en savoir +) qu'il soit un criminel ou un scénariste.
L’un doit pouvoir capturer sa victime et échapper à la vigilance des enquêteurs, l’autre doit la captiver en échappant à sa vigilance, entendu que pour le second cas le lecteur, le spectateur ou l’auditeur sont tout autant « victime » qu’enquêteur.
Et j’irais plus loin.
Si le scénariste doit être tour à tour chacun de ses personnages pour leur donner suffisamment de vitalité et « d’effets de réel » pour être convaincants, celui dans lequel il doit le plus s’investir et sans nul doute le « villain » pour satisfaire l'équation que j'évoquais : bon méchant = bonne histoire.
Les histoires les plus captivantes sont d’ailleurs certainement celles où le méchant est littéralement l’alter ego du scénariste ; où le scénariste devient le « villain ».
En espérant que la substitution ne s'inverse pas (Pour en savoir +).
…. Chaosmos
Et celui qui occupe pour l’instant ce rôle dans THE HYPERNATURALS c’est Sublime alias John Alvis Byrd, un scientifique à propos duquel on apprend la part qu’il a eu dans la réalisation de Quantinuum, et l’événement qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui.
…. Je dis souvent que les noms de code des personnages de bandes dessinées de super-héros, ou comme ici assimilés super-héros, sont programmatiques.
D’où la nécessité de les traduire.
Le cas de Sublime pose un problème d’un tout autre registre, dans la mesure où il semble ne pas en avoir besoin (si tant est que cette série soit un jour traduite en français).
Et pourtant le « sublime » dont il est question ici mérite selon moi une explication, ou disons d’en proposer une définition qui ne vient pas forcément à l’esprit de manière instantanée lorsqu’on y pense.
Le « sublime » qu'il faut avoir en tête ici ressort essentiellement de la définition qu’en a donné Edmund Burke à partir de 1757 ; c’est-à-dire le mélange d’attraction et de répulsion que l’homme éprouve face aux manifestations déchaînées de la nature.
Ce sentiment mêlé de sidération, de solitude, de toute-puissance et de terreur qu’il éprouve face à son immensité.
Une sensation qui débouchera par ailleurs sur une catégorie esthétique dont le roman gothique anglais saura par exemple largement s’inspirer (avec les conséquences que l'on sait).
Le rapprochement entre le nom de code de ce personnage et la catégorie esthétique du sublime théorisée par Burke n’est pas qu’une vue de l’esprit, il renvoi aux origines mêmes de Sublime.
.... L’effroi et la subjugation devant la démesure du cosmos que suggère Dan Abnett & Andy Lanning, réactivent l’idée d’une nature à la puissance oubliée et par imprégnations si je puis dire, fait prendre conscience à Sublime de la nature de Quantinuum.
L’expérience de Sublime est celle du sublime de Burke ; une sensation de stupéfaction et de terreur ; de sidération.
Pour le meilleur ou pour le pire ?
(À suivre ...)
Commentaires
Enregistrer un commentaire