Accéder au contenu principal

The Coldest Game [Bill Pullman / Łukasz Kośmicki]

Premier film du réalisateur polonais Łukasz Kośmicki « The Coldest Game » imagine un événement politique appartenant au domaine de l'Histoire secrète™.

            En effet, en 1962 pendant la crise dite des « missiles de Cuba » une rencontre d'échecs entre les U.S.A. et l'U.R.S.S. doit servir de couverture à un échange vital de renseignements. Sauf que le champion américain en titre vient de mourir.
Classique dans sa forme autant que dans son intrigue. Du moins pour ceux qui n'ont pas oublié les grandes heures des films d'espionnage de la Guerre froide©, « The Coldest Game » rempli consciencieusement son contrat.
Lequel contrat aurait cependant pu être un peu raffiné, du moins à l'aune de mes propres critères.
« Pur mathématique et pur vodka »

            Ainsi Joshua Mansky (alias Bill Pullman), mathématicien alcoolique qui joue ici les remplaçants de dernière minute, au propre comme au figuré, puisque Bill Pullman remplacera dit-on William Hurt, blessé en début de tournage, dont la fascinante personnalité est un peu trop légèrement survolée à mon goût.
A contrario, le peu que l'on sait de l'agent double soviétique est encore de trop.
Notamment lors d'une brutal retournement de situation, où l’ambiguïté aurait pu être beaucoup élevée qu'elle ne l'est si on n'en avait su moins.

Reste la bonne idée de garder la langue d'origine des différentes nationalités, une judicieuse utilisation des images d'archives, et pour ce que j'en sais une contextualisation au travers des décors, des vêtements et des véhicules, qui sonne juste. La photographie de Paweł Edelman apporte en  sus tout ce qu'il faut pour un immersion encore plus réussie. 
La distribution soignée, jusque dans ses nombreux seconds rôles, donne un très beau personnage à Robert Więckiewicz, en directeur du Palais de la culture et des sciences.
La fin aurait également pu faire l'économie de l'épilogue sur le territoire des U.S.A.     

Rien de vraiment gênant, mais qui à mon sens aurait laissé planer un peu plus de mystère et de non-dit. L'époque s'y prêtait.

            Reste au final, un très bon thriller d'espionnage, qui s'il ne révolutionne pas le genre en donne une plutôt belle image. 
Paranoïaque comme pouvait l'être ces années-là, où le jeu d'échecs n'a jamais été aussi « grand public ». 
Même si je crois que dans notre flux historique, il faudra attendre la rencontre de 1972, Bobby Fisher versus Boris Spassky, pour que ce jeu, alors entièrement dominé par les soviétiques, acquière une notoriété jamais vue.     
Je n'oublie pas une belle bande-son, dont la chanson titre, interprétée par Ania Karwan avec une belle conviction, et un beau brin de voix. 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Big Wednesday (John Milius)

Une anecdote circule au sujet du film de J ohn M ilius, alors qu'ils s’apprêtaient à sortir leur film respectif ( La Guerre des Etoiles , Rencontre du Troisième Type et Big Wednesday ) G eorge L ucas, S teven S pielberg et J ohn M ilius  auraient fait un pacte : les bénéfices de leur film seront mis en commun et partagés en trois. Un sacré coup de chance pour M ilius dont le film fit un flop contrairement aux deux autres. Un vrai surfeur ne doit pas se laisser prendre au piège de la célébrité  Un vrai surfeur ne doit pas se sentir couper des siens. Il ne doit pas courir derrière les dollars, ni gagner toutes les compétitions. [..] M idget F arrelly champion du monde de surf 1964  ... Big Wednesday est l'histoire de trois jeunes californiens dont la vie est rythmée par le surf ; on les découvre en pleine adolescence au cours de l'été 1962, et nous les suivrons jusqu'à un certain mercredi de l'été 1974.   L'origine du surf se perd dans la nuit des