1998 aura été, en France, une années faste pour Michael Marshall Smith. Deux romans publiés à un mois d'intervalle, plus une nouvelle et un entretien dans la revue Ténèbres©. Tout ça, entre septembre et octobre.
Dès son premier roman, Avance rapide, ce nouveau venu m'avait définitivement accroché. Et je lui suis depuis resté fidèle.
Au point de me replonger, ces derniers jours, dans son deuxième roman « Frères de chair », dont je ne gardais comme souvenirs que deux choses.
Dont l'une, la « Brèche », restait encore, 20 ans après, très originale.
Michael Marshall Smith est un auteur qui a commencé par écrire des nouvelles qui ressortissent à l’horreur. Une atmosphère qui ne sera dès lors plus jamais très éloignée de ce qu'il écrira ensuite. Quand bien même serait-on dans un techno-thriller sous stéroïdes comme ici (qui, pour être tout à fait complet s'inspire d'une de ses propres nouvelle intitulée La joie de recevoir).
Influencé par une poignée d'auteurs de romans noirs avant d'entreprendre l'écriture de « Frères de chair », ce dernier en épousera en effet certains stéréotypes. Mais accommodés à un sens de l'étrange quasi lovecraftien. Mais pas celui, bien trop convenu, du soi-disant « Mythe ».
Si un intérêt certain pour la gent féline rapproche indéniablement les deux auteurs, l'horreur dans ce qu'elle a de plus viscérale, aboute une partie de leur imaginaire bien plus sûrement.
« Frères de chair » pourrait paraître déroutant en cela qu'il se sert de ce qui se déroule à la « Ferme »(1) comme d'un effet équivalent à celui du marteau qui frappe un percuteur pour faire détoner une amorce. Cet enchaînement, indispensable, ne dit toutefois rien de la trajectoire de la balle. Ni de ses effets destructeurs.
La « Ferme » en question n'est cependant pas une péripétie interchangeable. Elle soulève au contraire son lot de conséquences (et de questions). Mais son allégeance centripète à la « Brèche » ne souffrira aucune remise en cause.
La « Brèche » donc, c'est le noyau dur du roman. Mais aussi ce qui en fait l'originalité. Par-delà même sa source d'inspiration qui elle, n'a rien d'originale. Les sources devrais-je dire. C'est peut-être là d'ailleurs que se niche l'originalité que je lui trouve.
Dans cette rencontre contre-nature de sources dont le tout résiste à tout explicite.
« Frères de chair » contient bien d'autres thèmes, les MegaComms™, le Raviss®, un futur dont je ne suis guère pressé qu'il arrive, etc.
Vingt ans plus tard, « Frères de chair » n'a au final rien perdu de sa force.
Cette relecture aura d'ailleurs plus été une lecture ; tant je ne me souvenais pas, en définitive, de grand chose. Sinon de l'excellent souvenir qui m'en restait.
Lequel souvenir n'en ressortira pas amoindri de cette re-lecture.
Bref, « Frères de chair » peut, à mon avis, dès à présent et sans rougir, rejoindre, n'importe quelle bibliothèque du XXIe siècle. À la condition de ne pas avoir peur d'avoir peur.
Brrrr !!!!
__________________
(1) La « Ferme » dont le besoin d'en connaitre ne m'autorise pas en divulguer la nature à quiconque n'a pas lu le roman.
Dès son premier roman, Avance rapide, ce nouveau venu m'avait définitivement accroché. Et je lui suis depuis resté fidèle.
Au point de me replonger, ces derniers jours, dans son deuxième roman « Frères de chair », dont je ne gardais comme souvenirs que deux choses.
Dont l'une, la « Brèche », restait encore, 20 ans après, très originale.
Michael Marshall Smith est un auteur qui a commencé par écrire des nouvelles qui ressortissent à l’horreur. Une atmosphère qui ne sera dès lors plus jamais très éloignée de ce qu'il écrira ensuite. Quand bien même serait-on dans un techno-thriller sous stéroïdes comme ici (qui, pour être tout à fait complet s'inspire d'une de ses propres nouvelle intitulée La joie de recevoir).
Influencé par une poignée d'auteurs de romans noirs avant d'entreprendre l'écriture de « Frères de chair », ce dernier en épousera en effet certains stéréotypes. Mais accommodés à un sens de l'étrange quasi lovecraftien. Mais pas celui, bien trop convenu, du soi-disant « Mythe ».
Si un intérêt certain pour la gent féline rapproche indéniablement les deux auteurs, l'horreur dans ce qu'elle a de plus viscérale, aboute une partie de leur imaginaire bien plus sûrement.
« Frères de chair » pourrait paraître déroutant en cela qu'il se sert de ce qui se déroule à la « Ferme »(1) comme d'un effet équivalent à celui du marteau qui frappe un percuteur pour faire détoner une amorce. Cet enchaînement, indispensable, ne dit toutefois rien de la trajectoire de la balle. Ni de ses effets destructeurs.
La « Ferme » en question n'est cependant pas une péripétie interchangeable. Elle soulève au contraire son lot de conséquences (et de questions). Mais son allégeance centripète à la « Brèche » ne souffrira aucune remise en cause.
La « Brèche » donc, c'est le noyau dur du roman. Mais aussi ce qui en fait l'originalité. Par-delà même sa source d'inspiration qui elle, n'a rien d'originale. Les sources devrais-je dire. C'est peut-être là d'ailleurs que se niche l'originalité que je lui trouve.
Dans cette rencontre contre-nature de sources dont le tout résiste à tout explicite.
« Frères de chair » contient bien d'autres thèmes, les MegaComms™, le Raviss®, un futur dont je ne suis guère pressé qu'il arrive, etc.
Vingt ans plus tard, « Frères de chair » n'a au final rien perdu de sa force.
Cette relecture aura d'ailleurs plus été une lecture ; tant je ne me souvenais pas, en définitive, de grand chose. Sinon de l'excellent souvenir qui m'en restait.
Lequel souvenir n'en ressortira pas amoindri de cette re-lecture.
Bref, « Frères de chair » peut, à mon avis, dès à présent et sans rougir, rejoindre, n'importe quelle bibliothèque du XXIe siècle. À la condition de ne pas avoir peur d'avoir peur.
Brrrr !!!!
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(1) La « Ferme » dont le besoin d'en connaitre ne m'autorise pas en divulguer la nature à quiconque n'a pas lu le roman.
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