Série télévisée auto-contenue en six épisodes (malgré une rumeur persistante qu'une deuxième saison serait envisagée), « Bodyguard 2018 », de Jed Mercurio, s'intéresse de près au sergent de police David Budd du service de protection rapprochée des personnalités, placé auprès de la Secrétaire d'État à l'intérieur britannique Julia Montague.
Scénario à tiroirs, intrigue multipiste, personnages très écrits, la série bénéficie également d'une riche distribution sur laquelle elle peut s'appuyer pour changer la direction de son récit à n'importe quel moment.
Thriller politique, le sergent Budd est en effet un ancien combattant, et la ministre qu'il protège bataille pour le RIPA ; une loi qui régule la surveillance, les enquêtes et les écoutes électroniques. En outre, dès les premières minutes du premier épisode, « Bodyguard » s'engage sur le terrain du terrorisme islamique grâce à un magistral incipit.
La série ne s'interdit cependant rien et actionne tous les ressorts à sa disposition pour nous tenir en haleine.
Mais, tout aussi crédible qu'elle tente d'être, il s'agit d'abord d'une fiction qu'on doit regarder comme telle.
Je précise cette évidence, car aussi bien en Grande-Bretagne que de ce côté-ci de la Manche, la série a eu l'heur de passer au gril des experts.
Croyez-le ou non, alors que le relativisme ne s'est jamais aussi bien porté, on analyse une fiction au travers du microscope des experts.
C'est d'ailleurs grâce à ses petits arrangements avec les modes opératoires tactiques et politiques, parfois d'ailleurs politiquement courageux, quand bien même son créateur et unique scénariste Jed Mercurio se défend d'avoir fait une fiction à message, que « Bodyguard » maintient un niveau de qualité très élevé de bout en bout. Tout en se jouant de nos a priori.
Immersifs dès les premières minutes, et entraînant une dépendance toute aussi implacable, les six épisodes de « Bodyguard » tiennent toutes leurs promesses ; jusqu'à son imprévisible conclusion.
Mission accomplie !
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