... Alors que Tarzan et Taug entraient de nouveau dans la jungle après avoir traversé le bosquet, ils entendirent un strident "kreeg-ha" lancé du taillis à côté par la voix familière de Teeka. La petite cervelle de Toog et de ses compagnons n'avaient pas prévu que Teeka pourrait les trahir, et ils en conçurent une grande colère.
... Toog frappa la guenon si fort qu'elle en tomba, et les trois mâle se précipitèrent pour engager le combat avec Tarzan et Taug. Le petit singe trépignait sur son perchoir tout en criant sa joie.
... Et il pouvait être content en vérité, car ce fut un combat royal. Il n'y eu pas de préliminaires, pas de formalités, ni de déclarations. Les cinq mâles se ruèrent les uns sur les autres pour s'empoigner. Ils roulèrent sur la piste étroite et dans la verdure épaisse qui la bordait. Ils mordaient, et griffaient, écorchaient et frappaient, accompagnant leurs coups des plus atroces clameurs. En cinq minutes tous étaient ruisselant de sang.
... Taug avait été attaqué par Toog et un autre des singes, tandis que Tarzan luttait contre le troisième - une grosse brute aussi robuste qu'un buffle. Jamais l'adversaire de Tarzan n'avait vu une créature aussi étrange que ce mâle lisse et imberbe contre lequel il se battait. La sueur et le sang coulaient sur la peau douce et bronzée de Tarzan. Il glissait sans cesse entre les pattes du grand singe tout en s'efforçant de libérer son couteau de chasse de la gaine dans laquelle il était rangé.
... Tarzan réussi enfin .. une main brune se détendit pour saisir la gorge velue, l'autre leva en un éclair la lame effilée... trois coups rapides et puissants, et le mâle s'abattit comme une masse aux pieds de son adversaire.
... Immédiatement, Tarzan se libéra des griffes du singe mourant pour bondir au secours de Taug. Toog le vit venir et se précipita à sa rencontre. Dans le choc, Tarzan perdit son coutelas au moment où Toog sautait sur lui.
... Les combattants étaient maintenant à égalité - deux contre deux - tandis que sur le bord du chemin, Teeka se remettait du coup qu'elle avait reçu, et attendait l'occasion de se rendre utile. Elle aperçu le couteau de Tarzan et le ramassa. Elle ne s'en était jamais servi. Elle avait toujours eu peur de cette chose qui causait si facilement la mort des plus puissants de la jungle.
... le petit sac de Tarzan était tombé à côté du couteau et, avec la même curiosité des singes que même le danger et l'excitation ne peuvent supprimer tout à fait, elle le ramassa aussi.
... Les combattants s'étaient maintenant dégagés. Le sang coulait sur leur corps, leur figure en était ruisselante.
... Tarzan et Taug poursuivant leurs ennemis dans le bosquet, Teeka les suivit lentement. Elle ne savait que faire. Elle boitait et souffrait, épuisée par tout ce qu'elle avait enduré, mais elle avait confiance dans la force de son compagnon et de l'autre mâle de sa tribu : ils n'avaient pas besoin de l'aide d'une femelle pour combattre leurs ennemis.
... Les hurlements et les cris des combattants se répercutaient à travers la jungle, éveillant l'écho des collines lointaines. L'adversaire de Tarzan avait lancé une série de "Kreeg-ah" et la réponse qu'il attendait arriva enfin. Une vingtaine de singes - les guerriers de la tribu de Toog - envahirent le bosquet en glapissant.
... Teeka fut la première à les voir et lança un avertissement à Tarzan et à Taug. Puis elle s'enfuit à l'autre bout de la clairière, la peur l'emportant pour le moment.
... Les grands singes arrivaient sur eux. Dans un instant Tarzan et Taug allaient être déchiquetés et les morceaux de leurs corps serviraient plus tard de pièce de résistance à l'orgie sauvage d'un Dum-Dum.
... Teeka se retourna pour regarder. Elle compris ce qui attendait ses défenseurs et elle ressentit dans son cœur sauvage l'étincelle du martyre, transmise par un ancêtre commun à Teeka et aux femmes d'intelligence supérieure qui savent sacrifier leur vie pour l'homme qu'elles aiment. Avec un cri perçant, Teeka courut vers les combattants qui se roulaient en une énorme masse au pied d'un des rochers géants du bosquet. Mais que pouvait-elle faire ?
... Il lui était impossible de se servir du couteau car elle n'en avait pas la force. Elle avait vu Tarzan lancer des projectiles et elle avait appris à le faire aussi en jouant avec lui dans leur enfance. Elle chercha donc quelque chose à lancer et ses doigts se posèrent sur les objets durs enfermés dans le sac perdu par l'homme-singe.
... Ouvrant le sac, Teeka saisit une poignée de cylindres brillants - bien lourds pour leur taille, lui semblait-t-il, ce devait être de bons projectiles ! Et elles les lança de toutes ses forces sur les singes qui se battaient devant la masse de granit.
... Le résultat surprit Teeka autant que les singes. Il y eu une forte explosion et un nuage de fumée âcre. Aucun d'eux n'avait jamais entendu un bruit si terrifiant dans la jungle.
... Hurlant de terreur, les ennemis bondirent sur leurs pieds et s'enfuirent vers le territoire de leur tribu, tandis que Taug et Tarzan reprenaient lentement leurs esprits et se relevaient, meurtris et ensanglantés. Eux aussi se seraient enfuis, s'ils n'avaient pas vu Teeka debout devant eux, le couteau et le sac à la main.
... - "Qu'est-ce que c'était ?" demanda Tarzan.
... Teeka secoua la tête : "J'ai jeté cela sur les ennemis," et elle leur montra une autre poignée de cylindres métalliques brillants, à la pointe mate et effilée.
... Tarzan les regarda en se grattant la tête.
... - "Qu'est-ce que c'est ?" demanda Taug.
... - "Je ne sais pas," répondis Tarzan des Singes. "Je les ai trouvés."
... Il ne savait pas que son père mort, surgissant du passé à vingt ans de distance, venait de lui sauver la vie.
1917 - Originally titled "The Battle for Teeka". Tarzan, jungle detective. Traduction de Michel Girard.
Publiée dans le numéro 201 de la revue Ellery Queen Mystère Magazine - octobre 1964.
Les illustrations sont extraites de l'une des deux histoires publiées dans la revue dont la couverture est reproduite ci-dessous.
... Toog frappa la guenon si fort qu'elle en tomba, et les trois mâle se précipitèrent pour engager le combat avec Tarzan et Taug. Le petit singe trépignait sur son perchoir tout en criant sa joie.
... Et il pouvait être content en vérité, car ce fut un combat royal. Il n'y eu pas de préliminaires, pas de formalités, ni de déclarations. Les cinq mâles se ruèrent les uns sur les autres pour s'empoigner. Ils roulèrent sur la piste étroite et dans la verdure épaisse qui la bordait. Ils mordaient, et griffaient, écorchaient et frappaient, accompagnant leurs coups des plus atroces clameurs. En cinq minutes tous étaient ruisselant de sang.
... Taug avait été attaqué par Toog et un autre des singes, tandis que Tarzan luttait contre le troisième - une grosse brute aussi robuste qu'un buffle. Jamais l'adversaire de Tarzan n'avait vu une créature aussi étrange que ce mâle lisse et imberbe contre lequel il se battait. La sueur et le sang coulaient sur la peau douce et bronzée de Tarzan. Il glissait sans cesse entre les pattes du grand singe tout en s'efforçant de libérer son couteau de chasse de la gaine dans laquelle il était rangé.
... Tarzan réussi enfin .. une main brune se détendit pour saisir la gorge velue, l'autre leva en un éclair la lame effilée... trois coups rapides et puissants, et le mâle s'abattit comme une masse aux pieds de son adversaire.
... Immédiatement, Tarzan se libéra des griffes du singe mourant pour bondir au secours de Taug. Toog le vit venir et se précipita à sa rencontre. Dans le choc, Tarzan perdit son coutelas au moment où Toog sautait sur lui.
... Les combattants étaient maintenant à égalité - deux contre deux - tandis que sur le bord du chemin, Teeka se remettait du coup qu'elle avait reçu, et attendait l'occasion de se rendre utile. Elle aperçu le couteau de Tarzan et le ramassa. Elle ne s'en était jamais servi. Elle avait toujours eu peur de cette chose qui causait si facilement la mort des plus puissants de la jungle.
... le petit sac de Tarzan était tombé à côté du couteau et, avec la même curiosité des singes que même le danger et l'excitation ne peuvent supprimer tout à fait, elle le ramassa aussi.
... Les combattants s'étaient maintenant dégagés. Le sang coulait sur leur corps, leur figure en était ruisselante.
... Tarzan et Taug poursuivant leurs ennemis dans le bosquet, Teeka les suivit lentement. Elle ne savait que faire. Elle boitait et souffrait, épuisée par tout ce qu'elle avait enduré, mais elle avait confiance dans la force de son compagnon et de l'autre mâle de sa tribu : ils n'avaient pas besoin de l'aide d'une femelle pour combattre leurs ennemis.
... Les hurlements et les cris des combattants se répercutaient à travers la jungle, éveillant l'écho des collines lointaines. L'adversaire de Tarzan avait lancé une série de "Kreeg-ah" et la réponse qu'il attendait arriva enfin. Une vingtaine de singes - les guerriers de la tribu de Toog - envahirent le bosquet en glapissant.
... Teeka fut la première à les voir et lança un avertissement à Tarzan et à Taug. Puis elle s'enfuit à l'autre bout de la clairière, la peur l'emportant pour le moment.
... Les grands singes arrivaient sur eux. Dans un instant Tarzan et Taug allaient être déchiquetés et les morceaux de leurs corps serviraient plus tard de pièce de résistance à l'orgie sauvage d'un Dum-Dum.
... Teeka se retourna pour regarder. Elle compris ce qui attendait ses défenseurs et elle ressentit dans son cœur sauvage l'étincelle du martyre, transmise par un ancêtre commun à Teeka et aux femmes d'intelligence supérieure qui savent sacrifier leur vie pour l'homme qu'elles aiment. Avec un cri perçant, Teeka courut vers les combattants qui se roulaient en une énorme masse au pied d'un des rochers géants du bosquet. Mais que pouvait-elle faire ?
... Il lui était impossible de se servir du couteau car elle n'en avait pas la force. Elle avait vu Tarzan lancer des projectiles et elle avait appris à le faire aussi en jouant avec lui dans leur enfance. Elle chercha donc quelque chose à lancer et ses doigts se posèrent sur les objets durs enfermés dans le sac perdu par l'homme-singe.
... Ouvrant le sac, Teeka saisit une poignée de cylindres brillants - bien lourds pour leur taille, lui semblait-t-il, ce devait être de bons projectiles ! Et elles les lança de toutes ses forces sur les singes qui se battaient devant la masse de granit.
... Le résultat surprit Teeka autant que les singes. Il y eu une forte explosion et un nuage de fumée âcre. Aucun d'eux n'avait jamais entendu un bruit si terrifiant dans la jungle.
... Hurlant de terreur, les ennemis bondirent sur leurs pieds et s'enfuirent vers le territoire de leur tribu, tandis que Taug et Tarzan reprenaient lentement leurs esprits et se relevaient, meurtris et ensanglantés. Eux aussi se seraient enfuis, s'ils n'avaient pas vu Teeka debout devant eux, le couteau et le sac à la main.
... - "Qu'est-ce que c'était ?" demanda Tarzan.
... Teeka secoua la tête : "J'ai jeté cela sur les ennemis," et elle leur montra une autre poignée de cylindres métalliques brillants, à la pointe mate et effilée.
... Tarzan les regarda en se grattant la tête.
... - "Qu'est-ce que c'est ?" demanda Taug.
... - "Je ne sais pas," répondis Tarzan des Singes. "Je les ai trouvés."
... Il ne savait pas que son père mort, surgissant du passé à vingt ans de distance, venait de lui sauver la vie.
FIN
1917 - Originally titled "The Battle for Teeka". Tarzan, jungle detective. Traduction de Michel Girard.
Publiée dans le numéro 201 de la revue Ellery Queen Mystère Magazine - octobre 1964.
Les illustrations sont extraites de l'une des deux histoires publiées dans la revue dont la couverture est reproduite ci-dessous.
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