Accéder au contenu principal

ADAM : Legend of the Blue Marvel #1

Alors qu’un très puissant super-vilain nommé Anti-Man attaque New York, et les que les Avengers échouent à l’arrêter, il semble que le seul homme qui l’ait jamais battu soit le Blue Marvel, dans les années 1960.
Mais qui est ce super-héros que personne ne connaît ?
Kevin Grevioux (New Warriors) et Mat Broome (The End League) unissent leurs forces pour inventer le plus puissant super-héros de l’univers Marvel !

…. J’ai « rencontré » Adam Brashear alias The Blue Marvel grâce aux premiers numéros de la nouvelle série Marvel intitulée Ultimates (Pour en savoir +), et je l’ai rapidement retrouvé dans les pages de la série Mighty Avengers elle aussi écrite par Al Ewing, toujours chez le même éditeur.
D’ordinaire je ne suis pas un lecteur qui s’intéresse particulièrement à tel ou tel personnage, mais plutôt qui lit en fonction de qui scénarise telle ou telle série. Plus rarement qui la dessine, et encore plus rarement à cause du coloriste (un seul cas de recensé jusqu’à maintenant [-_ô]).
Sans que je puisse définir précisément ce qui m’a attiré chez lui, ce personnage a eu suffisamment de charisme – disons-le ainsi - pour que j’aille rechercher la mini-série qui lui a été consacrée entre 2008 et 2009 (date de couverture du premier numéro janvier 2009) et qui signe par la même occasion sa première apparition.
…. Écrite par Kevin Grevioux, Adam Legend of the Blue Marvel, repose sur une prémisse assez difficile à avaler. 
En effet comment croire qu’un personnage de l’envergure de Superman puisse disparaître des mémoires alors qu’il protégeait la veuve et l’orphelin dans les années 1960, qu’il était adulé avant de devenir l’objet de la peur des uns et du ressentiment des autres ? 
Kevin Grevioux n’est pas un scénariste débutant, et je ne crois pas qu’on puisse mettre cette entrée en matière plutôt maladroite, sur le compte de l’amateurisme ou sur duplication d’un effet à la « Sentry », personnage dont l’introduction dans l’univers de la Maison des Idées participait d’un canular. Non, je crois pour ma part que ce parti pris est une métaphore de la condition de « l’homme Noir » à la Ralph Ellison si je puis dire, autrement dit celle d’un « homme invisible » ou qui le devient dans le cas d’espèce. 
Tout le premier numéro, le seul que j’ai lu pour l’instant - ce qui fragilise un peu mon hypothèse – conduit à cette interprétation.
Tant qu’on ne sait pas qu’il est un afro-américain, Blue Marvel est un super-héros adulé par la population, mais à partir du moment où il ne fait aucun doute que ce n’est pas un Blanc qui se cache sous le casque, le vent tourne et la peur s’installe. Kevin Grevioux disait dans la seule intervention que j’ai lue à propos de cette série que l’idée était de dépeindre au travers de ce personnage ce que vivaient par exemple les stars Noirs du football U.S. durant les années 1960. Adulés pour leurs prouesses athlétiques sur le terrain, une fois le coup de sifflet final donné il redevenait des « second-class negro » qui devaient se plier aux lois de la ségrégation raciale. Tout le premier numéro, ou presque se focalise d’ailleurs sur cet aspect de la société américaine.
Jusqu’au nom de code du héros qui me semble renvoyer à cette très célèbre planche de Green Lantern & Green Arrow de Dennis ONeil et Neal Adams où un employé Noir interpelle l’un des deux super-héros pour lui demander, après avoir énumérer tout un tas d’hommes de « couleurs », ce qu’il a fait pour l’homme Noir ?
Même les personnages les plus hauts placés mais enclins à considérer la ségrégation raciale en mauvaise part n’arrivent pas à se débarrasser d’un certain paternalisme. 
Par exemple lorsque J.F.K. donne du « son » à Adam Brashear qu’il a convoqué dans son bureau. 
« Son » n’est pas un mot anodin, il désigne la façon pour un Sudiste d’appeler un Noir, donc une façon dépréciative de l’interpeller*. On voit de la même manière apparaître le terme « negro », et d’autres considérations tout aussi racistes. 

…. Bref, un premier numéro intéressant, qui repose sur une idée assez polémique et plutôt difficile à traiter, et dont je me demande comment Grevioux va se sortir. 


_____________________
*Voir à ce sujet Talkin’ that talk de Jean-Paul Levet, éditions Outre Mesure.

Commentaires

  1. Lu quelques mois après la parution aux States. Excellent souvenir qui demande à être rafraîchi. Pas compris pourquoi la mini-série n'est pas encore sortie en France...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, comme toi, une mini-série qui pourrait sortir en France, difficile de comprendre pourquoi Panini a fait l'impasse ??

      Supprimer
  2. Voilà une série que j'aimerais bien lire, et ton article renforce ma curiosité. Malheureusement cette histoire n'a pas été rééditée récemment. peut-être que Marvel pourrait la coupler avec Captain America: Truth, de Robert Morales & Kyle Baker...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, et en parlant de Truth, Panini pourrait aussi la proposer en VF.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Wheelman [Frank Grillo / Jeremy Rush]

En partie produit, et surtout entièrement cornaqué par War Party™, la société de production de J oe C arnahan & de F rank G rillo, et magistralement interprété par ce dernier ; « Wheelman 2017 » repose sur la règle des 3 unités du théâtre dit classique :  • Unité temps : Une nuit.  • Unité d'action : Une attaque à main armée ne se déroule pas comme prévue.  • Unité de lieu : Une BMW E46  Autrement dit, 98% du film se déroule dans une voiture avec seulement F rank G rillo au volant et à l’écran. Son personnage n'interagit avec l'extérieur quasiment que via un téléphone portable.              Tourné à Boston en seulement 19 jours, pour un budget légèrement supérieur à 5 millions de dollars, « Wheelman » est, au moment des comptes, une péloche dégraissée et bien relevée.  D'entrée de jeu les premières minutes donnent le ton : « l'homme au volant » du titre a été embauché pour être chauffeur lors d'un braquage à main armée. Divorcé, sa fille adolescente, d