Publiée entre le mois de mars 2002 et le mois de mai de la même année, la mini-série « Dead Men Running », sous les très évocatrices couvertures de Derek Hess (mais sans aucun rapport avec le contenu des numéros qu'elles illustrent), est une aventure dont Captain America serait le parrain. Plutôt que le personnage principal.
Cette articulation particulière du scénario, où Captain America abandonne son rôle de golem pour celui de psychopompe, a eu une vertu que je n'attendais pas.
Elle attire étrangement l'attention sur ce que j’appellerai la « boîte à outils » scénaristique dont se ici sert Darko Macan.
J'ai ainsi été frappé par la structure dudit scénario, qu'on dirait tout droit sorti d'un manuel de script doctor. En l’occurrence celui de John Truby.
Tout y est : l'arène, le réseau de personnages et leurs liens d'attraction/répulsion, les « lignes de désir », sans oublier « l’argument moral », sans qui les techniques de Truby ne seraient pas ce qu'elles sont.
Cette structure, pour John Truby, a essentiellement pour but de développer l'histoire de façon « organique », et non pas mécanique. Autrement dit, l'intrigue se nourrit et se développe à partir d'elle-même. Les personnages agissent en vertu de leurs propres convictions, en fonction de l'adversité.
Et ça marche !
Danijel Zezzlj apporte à ce scénario l'indispensable caution artistique d'un dessinateur à nul autre pareil.
Son style, reconnaissable entre tour, storytelling, et ses compositions fournissent un implicite aussi nécessaire qu’indispensable, et rend l'émotion bien plus forte que ne le feraient les seuls mots d'un récitatif.
Exercice de style donc, encore souligné par l'épanadiplose « We are dead », qui commence et termine chacun des trois numéros.
Mais également leçon de philosophie, « Dead Men Running » est en effet aussi un bréviaire de l'amor fati nietzschéen. Une leçon par l'exemple.
Et tout ça avec un Captain America fantomatique.
Très recommandé donc, même aux lecteurs qui ne lisent pas de bandes dessinées de super-héros. Mais qui lisent impérativement l'anglais.
Cette mini-série n'a en effet pas eu l'heur de plaire aux éditeurs hexagonaux.
Dont acte !
Cette articulation particulière du scénario, où Captain America abandonne son rôle de golem pour celui de psychopompe, a eu une vertu que je n'attendais pas.
Elle attire étrangement l'attention sur ce que j’appellerai la « boîte à outils » scénaristique dont se ici sert Darko Macan.
J'ai ainsi été frappé par la structure dudit scénario, qu'on dirait tout droit sorti d'un manuel de script doctor. En l’occurrence celui de John Truby.
Tout y est : l'arène, le réseau de personnages et leurs liens d'attraction/répulsion, les « lignes de désir », sans oublier « l’argument moral », sans qui les techniques de Truby ne seraient pas ce qu'elles sont.
Cette structure, pour John Truby, a essentiellement pour but de développer l'histoire de façon « organique », et non pas mécanique. Autrement dit, l'intrigue se nourrit et se développe à partir d'elle-même. Les personnages agissent en vertu de leurs propres convictions, en fonction de l'adversité.
Et ça marche !
Danijel Zezzlj apporte à ce scénario l'indispensable caution artistique d'un dessinateur à nul autre pareil.
Son style, reconnaissable entre tour, storytelling, et ses compositions fournissent un implicite aussi nécessaire qu’indispensable, et rend l'émotion bien plus forte que ne le feraient les seuls mots d'un récitatif.
Exercice de style donc, encore souligné par l'épanadiplose « We are dead », qui commence et termine chacun des trois numéros.
Mais également leçon de philosophie, « Dead Men Running » est en effet aussi un bréviaire de l'amor fati nietzschéen. Une leçon par l'exemple.
Et tout ça avec un Captain America fantomatique.
Très recommandé donc, même aux lecteurs qui ne lisent pas de bandes dessinées de super-héros. Mais qui lisent impérativement l'anglais.
Cette mini-série n'a en effet pas eu l'heur de plaire aux éditeurs hexagonaux.
Dont acte !
Belle découverte, je note ça.
RépondreSupprimerC'est d'autant plus intéressant qu'à la seule vue des couvertures, des planches et du sujet, on entraperçoit la matière et la sensibilité que peuvent apporter des auteurs qui ne viennent pas du sérail traditionnel de la bande dessinée américaine de super-héros pour peu que l'éditorial leur en laisse l'opportunité. Une alternative qui semble bien loin aujourd'hui un peu moins de vingt ans plus tard.