Longtemps l'univers super-héroïque de l'éditeur Marvel refusait l'idée d'un multivers. Apanage de sa Distinguée Concurrence.
Aujourd'hui ce n'est plus le cas. Ou disons qu'au moment de la sortie des épisodes dont il va être question, il y avait un multivers.
En effet, les remises à jour, totales ou partielles, de ce qu'on appelle dans le jargon des amateurs de BD de super-héros, la Continuité (1), bouleversent de plus en plus régulièrement les tenants et les aboutissants, de ce qu'il faut bien appeler des univers successifs.
À moins de suivre de manière obsessionnelle tout ce qui paraît, sans jamais marquer le pas, il est (souvent) difficile de s'y retrouver.
Donc un multivers disais-je, lequel est contrôlé par une sorte de police inter-dimensionnelle, le « Captain Britain Corps ».
Juste retour des choses, puisque bien avant que l'éditeur étasunien n'adopte l'idée de Terres parallèles, un scénariste anglais avait affublé l'univers régulier des super-héros made in Marvel d'un numéro : le « 616 ». Faisant donc de la Terre Marvel la Terre 616. Ce qu'on nomme en Fantasy, un monde secondaire.
Ça se passait dans une publication de la branche britannique de l'éditeur américain, et plus précisément dans les pages de ce qui restera, à mes yeux, comme la meilleure période des aventures de ...... Captain Britain. CQFD ! [Pour en savoir +]
Ce long préambule, que les aficionados connaissent par cœur, à propos d'un univers assez compliqué, régulièrement victime de réajustements éditoriaux, explique que le scénariste, Rick Remender, a dû composer avec une histoire n'ayant rien à voir avec la sienne.
Car, toujours pour ceux qui ne connaissent pas bien les us et coutume locales, les publications Marvel (mais c'est aussi valable pour DC Comics) doivent composer avec des crossovers ou des events. Autrement dit des histoires qui sollicitent toutes les séries de l'éditeur. Ou presque.
Et souvent sur plusieurs mois, la mensualisation restant pour l'instant le mode de publication originel et encore prédominant.
Outre de casser la dynamique du propre travail de Remender, ce dernier ne fait pas grand chose pour introduire l'event en question. Du moins les épisodes qu'il avait en charge d'écrire.
Résultat, j'ai pour ma part sauté lesdits épisodes (n°26 à 28) sans remords.
Il n'en demeure pas moins que la reprise de l'intrigue initiale ne s'est pas faite sans douleurs.
Il faut aussi savoir que, d'une manière générale, Rick Remender s'est construit une sorte d'univers de poche non officiel, dans lequel il réutilise des personnages qu'il affectionne, au fil de ses affectations sur les différentes séries sur lesquelles on l'emploie.
Ou du moins, des personnages que le staff éditorial de l'éditeur lui laisse utiliser. Des protagonistes et des antagonistes que j'aime également, mais que le présent traitement ne permet pas vraiment d'apprécier.
Vu de l'extérieur, l'impression que le scénariste ne se sent pas très concerné par ce qu'il produit est vraiment très forte. Andy Kuhn et Matteo Scalera font ce qu'ils peuvent, mais leurs planches (pas toujours très lisibles en plus) ne suffisent pas à rendre cette aventure, commencée dans les pages du numéro 21.1 de la série, suffisamment intéressante pour qu'on s'y intéresse (sic).
Les personnages répondent présents, la matière romanesque est là, mais le scénariste n'en fait finalement pas grand chose.
Tout à fait le genre de lecture qu'on accepte de faire, en feuilletant distraitement des magazines trouvés dans une salle d'attente.
Mais sûrement pas au prix actuels des recueils, ni des anthologies à la sauce Panini.
Je suis bien sûr au fait des contraintes qui gênent quiconque travaille sur les univers partagés des éditeurs de bande dessinée américaine.
Et d'une certaine manière, aussi passable que m'apparaisse ce court run de Remender et de ses dessinateurs sur cette série, ils ne sont pas totalement responsable du résultat.
Et plus les années passent, plus l'emprise éditoriale a augmenté. Et rarement pour en extraire la substantifique moelle créative des auteurs.
Au final, si c'était à refaire, je passerais mon tour plutôt que de lire ces épisodes. Sans regrets.
L'ami Presence, s'il est un peu moins dur que moi, n'en recommande pas la lecture non plus [Pour en savoir +].
Pour être un peu plus complet c'est Khaled Tadil qui s'est chargé de la traduction, et Laurence Hingray & Christophe Semal se sont occupés du lettrage.
Merci à eux pour leur travail.
________________
(1) La Continuité™ est une contrainte qui transforme toutes les parutions d'un éditeur en un seul livre. Ce qui veut dire que la lecture des différentes séries dudit éditeur doit pouvoir se faire de manière diachronique, autant que synchronique.
La Continuité™ oblige donc, théoriquement, à se soucier de ce qui se dit dans chaque aventure mensuelle, et ce depuis les premières parutions.
Aujourd'hui ce n'est plus le cas. Ou disons qu'au moment de la sortie des épisodes dont il va être question, il y avait un multivers.
En effet, les remises à jour, totales ou partielles, de ce qu'on appelle dans le jargon des amateurs de BD de super-héros, la Continuité (1), bouleversent de plus en plus régulièrement les tenants et les aboutissants, de ce qu'il faut bien appeler des univers successifs.
À moins de suivre de manière obsessionnelle tout ce qui paraît, sans jamais marquer le pas, il est (souvent) difficile de s'y retrouver.
Donc un multivers disais-je, lequel est contrôlé par une sorte de police inter-dimensionnelle, le « Captain Britain Corps ».
Juste retour des choses, puisque bien avant que l'éditeur étasunien n'adopte l'idée de Terres parallèles, un scénariste anglais avait affublé l'univers régulier des super-héros made in Marvel d'un numéro : le « 616 ». Faisant donc de la Terre Marvel la Terre 616. Ce qu'on nomme en Fantasy, un monde secondaire.
Ça se passait dans une publication de la branche britannique de l'éditeur américain, et plus précisément dans les pages de ce qui restera, à mes yeux, comme la meilleure période des aventures de ...... Captain Britain. CQFD ! [Pour en savoir +]
Ce long préambule, que les aficionados connaissent par cœur, à propos d'un univers assez compliqué, régulièrement victime de réajustements éditoriaux, explique que le scénariste, Rick Remender, a dû composer avec une histoire n'ayant rien à voir avec la sienne.
Car, toujours pour ceux qui ne connaissent pas bien les us et coutume locales, les publications Marvel (mais c'est aussi valable pour DC Comics) doivent composer avec des crossovers ou des events. Autrement dit des histoires qui sollicitent toutes les séries de l'éditeur. Ou presque.
Et souvent sur plusieurs mois, la mensualisation restant pour l'instant le mode de publication originel et encore prédominant.
Outre de casser la dynamique du propre travail de Remender, ce dernier ne fait pas grand chose pour introduire l'event en question. Du moins les épisodes qu'il avait en charge d'écrire.
Résultat, j'ai pour ma part sauté lesdits épisodes (n°26 à 28) sans remords.
Il n'en demeure pas moins que la reprise de l'intrigue initiale ne s'est pas faite sans douleurs.
Il faut aussi savoir que, d'une manière générale, Rick Remender s'est construit une sorte d'univers de poche non officiel, dans lequel il réutilise des personnages qu'il affectionne, au fil de ses affectations sur les différentes séries sur lesquelles on l'emploie.
Ou du moins, des personnages que le staff éditorial de l'éditeur lui laisse utiliser. Des protagonistes et des antagonistes que j'aime également, mais que le présent traitement ne permet pas vraiment d'apprécier.
Vu de l'extérieur, l'impression que le scénariste ne se sent pas très concerné par ce qu'il produit est vraiment très forte. Andy Kuhn et Matteo Scalera font ce qu'ils peuvent, mais leurs planches (pas toujours très lisibles en plus) ne suffisent pas à rendre cette aventure, commencée dans les pages du numéro 21.1 de la série, suffisamment intéressante pour qu'on s'y intéresse (sic).
Les personnages répondent présents, la matière romanesque est là, mais le scénariste n'en fait finalement pas grand chose.
Tout à fait le genre de lecture qu'on accepte de faire, en feuilletant distraitement des magazines trouvés dans une salle d'attente.
Mais sûrement pas au prix actuels des recueils, ni des anthologies à la sauce Panini.
Je suis bien sûr au fait des contraintes qui gênent quiconque travaille sur les univers partagés des éditeurs de bande dessinée américaine.
Et d'une certaine manière, aussi passable que m'apparaisse ce court run de Remender et de ses dessinateurs sur cette série, ils ne sont pas totalement responsable du résultat.
Et plus les années passent, plus l'emprise éditoriale a augmenté. Et rarement pour en extraire la substantifique moelle créative des auteurs.
Au final, si c'était à refaire, je passerais mon tour plutôt que de lire ces épisodes. Sans regrets.
L'ami Presence, s'il est un peu moins dur que moi, n'en recommande pas la lecture non plus [Pour en savoir +].
Pour être un peu plus complet c'est Khaled Tadil qui s'est chargé de la traduction, et Laurence Hingray & Christophe Semal se sont occupés du lettrage.
Merci à eux pour leur travail.
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(1) La Continuité™ est une contrainte qui transforme toutes les parutions d'un éditeur en un seul livre. Ce qui veut dire que la lecture des différentes séries dudit éditeur doit pouvoir se faire de manière diachronique, autant que synchronique.
La Continuité™ oblige donc, théoriquement, à se soucier de ce qui se dit dans chaque aventure mensuelle, et ce depuis les premières parutions.
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