Accéder au contenu principal

Le gambit du détective [Victor Fleury] ; une uchronie voltaïque

L’uchronie !? Le terme n’apparaît qu’en 1857, mais la discipline est au moins aussi ancienne que la science-fiction. Si on considère que cette dernière est née entre 1818(1) et 1926(2)
Distincte donc, mais aussi sous-genre de l'autre, à un point tel qu’on ne questionne plus son appartenance au domaine de la Sf. 
Pourtant cette discipline, en marge de l’Histoire et du roman historique nécessite, ou plutôt, devrait nécessiter, une articulation scientifique ou au moins technologique, consécutive ou causale de sa divergence avec l’Histoire que l’on connaît, pour être de la science-fiction, non !?
            Comme dans le « Gambit du détective » de Victor Fleury, par exemple. Une nouvelle qui carbure à l’énergie « voltaïque ». Un (nouveau) sous-genre, apparenté au Steampunk, lequel exprime un passé « où le futur serait arrivé plus tôt », comme vous le savez sûrement
            Victor Fleury invite donc l’énergie voltaïque à être cette pierre angulaire technologique dans une uchronie napoléonienne qu’il qualifie, évidement, de « Voltapunk ». En lieu et place du Steampunk et autre Radiumpunk (liste non exhaustive). 

            Toutefois, sa nouvelle tient aussi du crossover à la mode Wold Newton™. 
On y croise bien entendu Sherlock Holmes, et un autre personnage inventé par Arthur Conan Doyle, lesquels ne s’étaient pourtant jamais croisés sous la plume de leur créateur. Mais dont la place dans une uchronie napoléonienne coule de source. Sans compter tout le background du célèbre détective londonien, ainsi que d’autres personnages, ou situations, que je vous laisse la surprise de découvrir vous-même. 

Particulièrement rocambolesque « Le gambit du détective » est une lecture très agréable. La convocation de personnages connus et de situations qui le sont autant, ne dédouane cependant pas Victor Fleury de proposer une intrigue originale. 

            Enlevée, amusante et placée sous les auspices d’un Trivial Pursuite© littéraire, « Le gambit du détective » est un astucieux mélange, que Victor Fleury dote d’un spleen baudelairien, où je cite : « la rage de vivre un idéal non réalisé », affleure tantôt, avec beaucoup de justesse et d’émotion.  C'est pour le dire autrement, une belle cerise sur un gâteau qui donne déjà toutes satisfactions.

Cette longue nouvelle fait partie du recueil intitulé L’Empire électrique, et vu sa qualité, nul doute que j’en continuerai la lecture. Surtout que la très belle couverture de Benjamin Carré, ajoute du plaisir au plaisir de l'anticipation de la elcture. 

En l’état « Le gambit du détective » rejoint avec voltaïcité le challenge lecture de textes courts de l’ami Yogo
_____
(1) 1818 : la publication de Frankenstein de Mary Shelley
(2) 1926 : la publication d'Amazing Stories de Hugo Gernsback

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Wheelman [Frank Grillo / Jeremy Rush]

En partie produit, et surtout entièrement cornaqué par War Party™, la société de production de J oe C arnahan & de F rank G rillo, et magistralement interprété par ce dernier ; « Wheelman 2017 » repose sur la règle des 3 unités du théâtre dit classique :  • Unité temps : Une nuit.  • Unité d'action : Une attaque à main armée ne se déroule pas comme prévue.  • Unité de lieu : Une BMW E46  Autrement dit, 98% du film se déroule dans une voiture avec seulement F rank G rillo au volant et à l’écran. Son personnage n'interagit avec l'extérieur quasiment que via un téléphone portable.              Tourné à Boston en seulement 19 jours, pour un budget légèrement supérieur à 5 millions de dollars, « Wheelman » est, au moment des comptes, une péloche dégraissée et bien relevée.  D'entrée de jeu les premières minutes donnent le ton : « l'homme au volant » du titre a été embauché pour être chauffeur lors d'un braquage à main armée. Divorcé, sa fille adolescente, d