Déduction fragile certes, mais entre la série des John Wick et « Extraction », les films de cascadeurs semblent avoir en commun une absence significative d’histoire à raconter.
Ou disons plutôt que le scénario vire à l’épure, à l’étique.
Mes recherches sur les différentes manières de raconter une histoire m’ont amené à m’intéresser à des individus qui écrivent des guides pour le faire. Les Christopher Vogler, Robert McKee, John Truby etc. Et dans le lot il y a Blake Snyder, dont l’originalité si je puis dire, tient à ce qu'il appelle la « Logline ».
Au High concept© très en vogue, Blake Snyder choisit d'en réduire encore les 25 mots maximum, pour en faire une phrase accrocheuse, la Logline en question.
Il s'agit, dans les deux cas, de vendre rapidement un film.
Mais David Leitch & Chad Stahelski (sur les John Wick) et Sam Hargrave sur « Extraction » ont pris, au pied de la lettre, ces présentations pour en faire des scénarios. Ce à quoi ne s’arrête pas Snyder, qui propose en sus, un guide d'une quinzaine de points.
Alors comment faire un film avec un scénario d'une seule phrase ?
La méthode utilisée me remémore la structure des films pornos des années 1970/1980.
Ceux où il y avait un petit préambule, caution scénaristique à des films qui en faisaient pourtant l’économie. Coïncidence, dans « Extraction » un insert mystérieux (sic) rappelle la technique qu'utilisait le tristement célèbre David Hamilton.
Mais revenons à Sam Hargrave, qui remplace ici les femmes nues et les gaillards membrés par des athlète stéroïdés, le Kamasutra™ par des kata, et l’absence de scénario par … ah non ça il a gardé.
On retrouve, pas si étrangement que ça quand j'y pense, l'un des frères Russo à l'écriture. Et le sachant, difficile de ne pas y voir la même recette que dans leur films de super-héros(1).
Bref l’indigestion de courses-poursuites, de coups de tatanes, et de balles perdues, et de dommages collatéraux m’a fait lâcher l’affaire après seulement une heure de métrage. Si ça trouve le scénario ne démarre qu’après. (Rires)
Finalement je ne peux pas dire que c’est un mauvais film, puisque ce n’est pas ce que j’appelle un film.
Tout au plus un carte de visite pour une boîte de cascadeurs, et une carte postale du Bangladesh, mais cela aurait tout aussi bien pu être l'Amérique du Sud, le Mexique, en tout cas une destination qui ne risque pas de donner des envie de voyage, vu ce qu'on nous en montre.
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(1) Pour être un peu plus complet, je précise que le scénario s'inspire d'une mini-série de BD, intitulée Ciudad, écrite par Ande Parks. Sur une idée de Joe & Anthony Russo.
Ou disons plutôt que le scénario vire à l’épure, à l’étique.
Mes recherches sur les différentes manières de raconter une histoire m’ont amené à m’intéresser à des individus qui écrivent des guides pour le faire. Les Christopher Vogler, Robert McKee, John Truby etc. Et dans le lot il y a Blake Snyder, dont l’originalité si je puis dire, tient à ce qu'il appelle la « Logline ».
Au High concept© très en vogue, Blake Snyder choisit d'en réduire encore les 25 mots maximum, pour en faire une phrase accrocheuse, la Logline en question.
Il s'agit, dans les deux cas, de vendre rapidement un film.
Mais David Leitch & Chad Stahelski (sur les John Wick) et Sam Hargrave sur « Extraction » ont pris, au pied de la lettre, ces présentations pour en faire des scénarios. Ce à quoi ne s’arrête pas Snyder, qui propose en sus, un guide d'une quinzaine de points.
Alors comment faire un film avec un scénario d'une seule phrase ?
La méthode utilisée me remémore la structure des films pornos des années 1970/1980.
Ceux où il y avait un petit préambule, caution scénaristique à des films qui en faisaient pourtant l’économie. Coïncidence, dans « Extraction » un insert mystérieux (sic) rappelle la technique qu'utilisait le tristement célèbre David Hamilton.
Mais revenons à Sam Hargrave, qui remplace ici les femmes nues et les gaillards membrés par des athlète stéroïdés, le Kamasutra™ par des kata, et l’absence de scénario par … ah non ça il a gardé.
On retrouve, pas si étrangement que ça quand j'y pense, l'un des frères Russo à l'écriture. Et le sachant, difficile de ne pas y voir la même recette que dans leur films de super-héros(1).
Bref l’indigestion de courses-poursuites, de coups de tatanes, et de balles perdues, et de dommages collatéraux m’a fait lâcher l’affaire après seulement une heure de métrage. Si ça trouve le scénario ne démarre qu’après. (Rires)
Finalement je ne peux pas dire que c’est un mauvais film, puisque ce n’est pas ce que j’appelle un film.
Tout au plus un carte de visite pour une boîte de cascadeurs, et une carte postale du Bangladesh, mais cela aurait tout aussi bien pu être l'Amérique du Sud, le Mexique, en tout cas une destination qui ne risque pas de donner des envie de voyage, vu ce qu'on nous en montre.
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(1) Pour être un peu plus complet, je précise que le scénario s'inspire d'une mini-série de BD, intitulée Ciudad, écrite par Ande Parks. Sur une idée de Joe & Anthony Russo.
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