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Exilés : D'une main de fer

Sortie tout droit du think tank du 10 East 40th Street (NY), « Exilés » est pour ainsi dire l’heureuse rencontre de la série cathodique connue dans l'Hexagone sous le nom d' Au cœur du temps (1966-1967), et de sa consœur qu’on ne présente plus, Mission : Impossible
Ou peut-être s’agit-il de la celle de séries plus récentes telles que Sliders : Les mondes parallèles et Code Quantum !?

            En tout état de cause, confiée en 2001 au scénariste Judd Winick et au dessinateur Mike McKone, « Exilés » connaitra une première mouture de 100 numéros consécutifs, mais pas toujours avec la même équipe créative.
L’arc narratif (#27, #28, #29), intitulé « D'une main de fer », dont il va être question ici, est d’ailleurs dessiné par Kev Walker. Un dessinateur britannique qui a commencé sa carrière professionnelle en 1987, d'abord au service de la société Games Workshop©, puis au sein de l’hebdomadaire 2000AD.
Notamment comme encreur sur les dessins de Steve Dillon.
Judd Winick, fidèle au poste depuis le premier numéro, est donc l’auteur du scénario.

            L’idée d’Exilés est à mettre en perspective avec la ligne Ultimate™, laquelle entérinait officiellement l’idée que l’univers Marvel© était un multivers.
Miroir aux silhouettes, la bande dessinée de super-héros, grâce à cette série, allait au bout de sa propre nature, en épuisant toutes les possibilités d’univers, et toutes les variations d’un même personnage. Puisqu'il sagit de voyager dans autant de dimensions différentes qu'il pourrait en exister.

« D’une main de fer », l’histoire dont il est question ici, présente ainsi un futur où Iron Man est devenu un dictateur mondial.
Si le scénario attend ses dernières planches pour révéler tout son potentiel, l’arc narratif bénéficie immédiatement du talent de Kew Walker pour devenir un incontournable de la série. Walker a en effet un sens quasi épidermique du Sublime, et Winick lui donne l’occasion de le montrer.

Dès la couverture, le contrat est clair ; Iron Man y est représenté recouvert de la cape du Docteur Fatalis dans une pose qui en dit long.
Les aficionados des éditions Marvel© n’auront pas besoin d’explications, quand bien même celles destinées aux nouveaux venus seront lues avec plaisir.
Cet arc, qui décidemment met les petits plats dans les grands, embarque une équipe inédite.
Une sorte de contrepartie « grim & gritty » de l’équipe éponyme, connue sous le nom d’Arme X.

            Ces trois numéros, qui peuvent se lire indépendamment du reste de la série, sont très denses (pour de la BD mensuelle). Judd Winick écrit un scénario modulaire captivant, dont le fil rouge n’a pas peur de se frotter à la grande Histoire. Le ton y est plutôt grave, élégiaque.
Un côté solennel renforcé par l’utilisation de cartouches de récitatifs, et bien sûr par le style de Kev Walker qui s'y prête.
L’intérêt principal de cette série est qu’elle repose sur la rotation de ses personnages. Ou comme ici, en accueillant une autre équipe.

Une incertitude bienvenue dans le ronron structurel de séries, dont le succès, au long cours, a transformé les personnages principaux en autant de poules aux œufs d’or vitrifiées.
J’évoquais au début de ma recension quelques titres de séries télévisées pour cerner le code créatif d'« Exilés », mais ceux qui lisent de la bande dessinée américaine n’auront pas manqué de voir dans ce projet, l’ombre portée de la Suicide Squad de la Distinguée Concurrence. Mais résumer « Exilés » à ses seules possibilités létales serait injuste.
Même si « D’une main de fer » ne risque pas de détromper qui que ce soit.
            Ceci étant dit, si l'occasion se présente de mettre la main sur ces trois numéros, traduits par Françoise Effosse-Roche pour les éditions Panini, dans les numéros 27 à 28 du magazine X-treme X-Men, n'hésitez pas à tenter l'aventure.
Elle risque de vous plaire !  

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