…. Je citais Ralph Ellison, sans trop savoir si je n’extrapolais pas un peu trop après avoir seulement lu un seul numéro ; eh bien Kevin Grevioux cite lui aussi cet auteur, et mentionne l’idée d’une invisibilité disons « sociale » pour le dire rapidement, telle que je l’avais plus ou moins anticipée.
J’étais donc sur la bonne longueur d’onde, et cela grâce notamment au travail du scénariste sur le premier numéro, ce qui est toujours bon signe pour la suite.
Et d’une manière générale, Kevin Grevioux s’en sort d’ailleurs plutôt bien.
.... Compte tenu de l’époque où opère ou plutôt opérait Blue Marvel, il colore sa série d’une ambiance très « black ops » si je puis dire, avec juste ce qu’il faut de paranoïa, et de racisme « ordinaire » ; et joue d’une relation familiale si connue qu’elle semble aller de soi sans pour autant apparaître pour ce qu’elle réellement, c’est-à-dire un cliché érodé.
Grâce en partie à un contrepied inimaginable en 1962.
Bref l’instantané des sixties est convaincant, et en aucune manière gratuit, puisque les développements vont dans le sens de l’idée que Brashear (alias The Blue Marvel) a renoncé surtout compte tenu du contexte social, et plus précisément racial, de l'époque.
Reste qu’il est toujours aussi difficile de croire qu’un homme tel qu'Adam Brashear - vu son caractère - soit resté les bras croisés avec tout ce qui s’est passé dans l’univers Marvel depuis les années 1960.
Même si au fil des numéros, se dessine un personnage auquel j’ai fini par croire.
Il est certain que si le scénariste avait choisi la simplicité en expliquant le retrait de son personnage principal par le chantage, un accident, une amnésie ou un lavage de cerveaux, cela aurait plus facilement fonctionné.
Là, la simplicité de l’explication qui a contrario modèle un personnage complexe, et plus dure à avaler. D’autant que certains événements dramatiques de ces années-là - qui expliquent sa décision - peuvent ne pas être connus ou venir à l’esprit des lecteurs d'aujourd'hui.
.... Reste une histoire en 5 numéros très agréable à lire avec ce qu’il faut de situations attendues et d’événements inattendus, mais qui de mon point de vue pêchent un peu du côté des dessins avec l’impression de lire des planches de moins en moins soignées.
D’ailleurs dans le même ordre d’idée le design de Blue Marvel n’est pas très heureux non plus.
Par contre les interactions et les dialogues avec les Avengers ou son entourage, sonnent très justes (à mon oreille tout du moins). Cela dit les menues faiblesses que je relève ne valent pas de passer à côté de cette mini-série ; d’autant qu'Adam Legend of the Blue Marvel propose aussi (sans que cette grille de lecture ne soit obligatoire) une vue cavalière dont le sujet n’est plus la sauvegarde de l’humanité, mais une tentative d’explication à l’absence (ou quasi absence) d’un héros Noir de premier plan chez Marvel, et d'une manière plus générale d'un super-héros Noir de premier plan dans la BD mainstream étasunienne.
Étrange coïncidence, le premier numéro est paru le 5 novembre 2008 (date de couverture janvier 2009), soit le lendemain de l’élection de Barack Obama au poste de président des U.S.A.
J’étais donc sur la bonne longueur d’onde, et cela grâce notamment au travail du scénariste sur le premier numéro, ce qui est toujours bon signe pour la suite.
Et d’une manière générale, Kevin Grevioux s’en sort d’ailleurs plutôt bien.
.... Compte tenu de l’époque où opère ou plutôt opérait Blue Marvel, il colore sa série d’une ambiance très « black ops » si je puis dire, avec juste ce qu’il faut de paranoïa, et de racisme « ordinaire » ; et joue d’une relation familiale si connue qu’elle semble aller de soi sans pour autant apparaître pour ce qu’elle réellement, c’est-à-dire un cliché érodé.
Grâce en partie à un contrepied inimaginable en 1962.
Bref l’instantané des sixties est convaincant, et en aucune manière gratuit, puisque les développements vont dans le sens de l’idée que Brashear (alias The Blue Marvel) a renoncé surtout compte tenu du contexte social, et plus précisément racial, de l'époque.
Reste qu’il est toujours aussi difficile de croire qu’un homme tel qu'Adam Brashear - vu son caractère - soit resté les bras croisés avec tout ce qui s’est passé dans l’univers Marvel depuis les années 1960.
Même si au fil des numéros, se dessine un personnage auquel j’ai fini par croire.
Il est certain que si le scénariste avait choisi la simplicité en expliquant le retrait de son personnage principal par le chantage, un accident, une amnésie ou un lavage de cerveaux, cela aurait plus facilement fonctionné.
Là, la simplicité de l’explication qui a contrario modèle un personnage complexe, et plus dure à avaler. D’autant que certains événements dramatiques de ces années-là - qui expliquent sa décision - peuvent ne pas être connus ou venir à l’esprit des lecteurs d'aujourd'hui.
La Forteresse de la solitude en plein cœur du "monde du silence" : un bon résumé du personnage |
D’ailleurs dans le même ordre d’idée le design de Blue Marvel n’est pas très heureux non plus.
Par contre les interactions et les dialogues avec les Avengers ou son entourage, sonnent très justes (à mon oreille tout du moins). Cela dit les menues faiblesses que je relève ne valent pas de passer à côté de cette mini-série ; d’autant qu'Adam Legend of the Blue Marvel propose aussi (sans que cette grille de lecture ne soit obligatoire) une vue cavalière dont le sujet n’est plus la sauvegarde de l’humanité, mais une tentative d’explication à l’absence (ou quasi absence) d’un héros Noir de premier plan chez Marvel, et d'une manière plus générale d'un super-héros Noir de premier plan dans la BD mainstream étasunienne.
Étrange coïncidence, le premier numéro est paru le 5 novembre 2008 (date de couverture janvier 2009), soit le lendemain de l’élection de Barack Obama au poste de président des U.S.A.
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