« La vie est ce qui vous arrive alors que vous avez prévu autre chose »
…. Si le raccourci peut sembler facile, il n’en demeure pas moins qu’il semble évident (et très approprié) : ULTRA est le « SEX AND THE CITY » de la BD mainstream américaine.
Cependant, les Frères Luna ne s’arrêtent pas à la simple photocopie, quand bien même cela aurait été déjà suffisant pour qu’on s’intéresse à leur scénario, ne serait-ce que par curiosité.
Si la direction artistique n’est pas ce que je retiendrai de cette mini-série de 8 numéros (publiés par l’éditeur étasunien Image Comics), les dialogues – traduits par Anne Capuron pour les éditions Delcourt – sont au contraire un joli tour de force de naturel & de spontanéité.
Ils sont - plus que les péripéties (qui n’intéressent guère Jonathan & Joshua Luna) - le moteur de l’histoire ; ce par quoi se définissent les personnages.
Ainsi, le vilain du récit ne l’est (surtout) qu’au travers du mal qu’il peut faire sous sa forme la plus humaine (et la plus métaphorique).
L’autre intérêt d’ULTRA, est de mettre des femmes dans des rôles de premier plan, dans un genre qui ne leur a pas fait beaucoup de place depuis 1938. D’autant que certaines super-héroïnes ne le sont devenues que pour protéger (certes) le patrimoine de leurs éditeurs.
Même si aujourd’hui, c’est en train de changer.
À un point tel qu’on remplace certains super-héros iconiques par leur contrepartie féminine (Thor), ou que l’on tente régulièrement de lancer des équipes uniquement composées de femmes (A-Force).
Mais en 2004 lors de sa sortie, ULTRA faisait figure d’exception, et envisageait le genre auquel elle se rallie sous un jour inédit.
À l’instar d’un Mark Millar proposant un Superman soviétique (RED SON) ou d’un Mark Waid qui dans IRRECUPERABLE fait de Superman, ou plutôt de ce qui lui en tient lieu un ennemi du genre humain ; les Frères Luna quant à eux écrivent une histoire où leur avatar du Kryptonien le plus célèbre du monde n’est plus qu’un faire-valoir.
.... ULTRA est pour résumer, une série à « l’eau de rose », qui bat en brèche le stéréotype de la badass ; où les super-héroïnes sont des stars : à la fois idoles, marchandises et objets d’un culte embryonnaire, qui ont plus à craindre des paparazzis et de leurs fans que des super-vilains.
Des salariées du super-héroïsme sponsorisé, là où d’autres sont des paramilitaires employés par un gouvernement (THE ULTIMATES).
Ses super-héroïnes deviennent, sous l’égide de la fratrie qui les anime, les vedettes d’un genre qui ne les a pas souvent mis sous les projecteurs, des personnages qui acquièrent du même coup et paradoxalement, une dimension humaine, rarement vue dans le microcosme qui les accueille.
_______________
Scénario : 8/10
Dessin : 7/10
Facteur de coolitude : 8/10
Appréciation globale : Ni putes, ni soumises
John Lennon
…. Si le raccourci peut sembler facile, il n’en demeure pas moins qu’il semble évident (et très approprié) : ULTRA est le « SEX AND THE CITY » de la BD mainstream américaine.
Cependant, les Frères Luna ne s’arrêtent pas à la simple photocopie, quand bien même cela aurait été déjà suffisant pour qu’on s’intéresse à leur scénario, ne serait-ce que par curiosité.
Si la direction artistique n’est pas ce que je retiendrai de cette mini-série de 8 numéros (publiés par l’éditeur étasunien Image Comics), les dialogues – traduits par Anne Capuron pour les éditions Delcourt – sont au contraire un joli tour de force de naturel & de spontanéité.
Ils sont - plus que les péripéties (qui n’intéressent guère Jonathan & Joshua Luna) - le moteur de l’histoire ; ce par quoi se définissent les personnages.
Ainsi, le vilain du récit ne l’est (surtout) qu’au travers du mal qu’il peut faire sous sa forme la plus humaine (et la plus métaphorique).
L’autre intérêt d’ULTRA, est de mettre des femmes dans des rôles de premier plan, dans un genre qui ne leur a pas fait beaucoup de place depuis 1938. D’autant que certaines super-héroïnes ne le sont devenues que pour protéger (certes) le patrimoine de leurs éditeurs.
Même si aujourd’hui, c’est en train de changer.
À un point tel qu’on remplace certains super-héros iconiques par leur contrepartie féminine (Thor), ou que l’on tente régulièrement de lancer des équipes uniquement composées de femmes (A-Force).
Mais en 2004 lors de sa sortie, ULTRA faisait figure d’exception, et envisageait le genre auquel elle se rallie sous un jour inédit.
À l’instar d’un Mark Millar proposant un Superman soviétique (RED SON) ou d’un Mark Waid qui dans IRRECUPERABLE fait de Superman, ou plutôt de ce qui lui en tient lieu un ennemi du genre humain ; les Frères Luna quant à eux écrivent une histoire où leur avatar du Kryptonien le plus célèbre du monde n’est plus qu’un faire-valoir.
.... ULTRA est pour résumer, une série à « l’eau de rose », qui bat en brèche le stéréotype de la badass ; où les super-héroïnes sont des stars : à la fois idoles, marchandises et objets d’un culte embryonnaire, qui ont plus à craindre des paparazzis et de leurs fans que des super-vilains.
Des salariées du super-héroïsme sponsorisé, là où d’autres sont des paramilitaires employés par un gouvernement (THE ULTIMATES).
Ses super-héroïnes deviennent, sous l’égide de la fratrie qui les anime, les vedettes d’un genre qui ne les a pas souvent mis sous les projecteurs, des personnages qui acquièrent du même coup et paradoxalement, une dimension humaine, rarement vue dans le microcosme qui les accueille.
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Scénario : 8/10
Dessin : 7/10
Facteur de coolitude : 8/10
Appréciation globale : Ni putes, ni soumises
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