• DEVIL DINOSAUR
Devil Dinosaur est à l’origine une commande de Stan Lee & Lee Gunther à Jack Kirby en vue de concurrencer un projet qu’avait alors l’éditeur DC Comics.
En effet ce dernier tentait de vendre le personnage de Kamandi* - et son univers postapocalyptique peuplé d’animaux anthropomorphes - à un studio de dessin animé** pour ses programmes du samedi matin, destinés aux enfants.
Au final, ni Kamandi, ni Devil Dinosaur ne deviendront des dessins animés.
Sous-titré « of the Phantom Continent », Devil Dinosaur sera par défaut, une très brève série de bande dessinée (9 numéros courant 1978), la dernière du King avant qu’il ne quitte la Maison des Idées pour son Distingué Concurrent.
On pourra remarquer que si Kamandi est une série qui se déroule dans un avenir dystopique, Devil Dinosaur met en scène un T-Rex accompagné de Moon-boy - personnage certainement inspiré à Kirby par les protagonistes de 2001 L’Odyssée de l’espace - dans une préhistoire que les créationnistes ne désavoueraient pas [Pour en savoir +].
Pour la petite histoire, avant d’être ripolinée sous le titre de Moon Girl & Devil Dinosaur en 2015, la série de Jack Kirby a failli être reprise par Roger Petersen et Mark Schultz vers 2003/2004 (Pour en savoir +).
• MOON GIRL AND DEVIL DINOSAUR
On remarque que si en 1978 le Dinosaure écarlate est à l’honneur au point d’être le titre du comic book, et donc le personnage principal ; en 2016*** il cède la première place à Moon Girl qui pour le coup, est une très jeune adolescente Noire.
Moon Girl - alias Lunella Lafayette - cumule plusieurs types en passent de devenir les stéréotypes du 21e siècle : c’est une femme, jeune, et elle est Africaine-Américaine.
Là où il y a seulement 1 an ou 2, on aurait sûrement eu un personnage masculin, Blanc.
Si la série semble manifestement jouer la carte « tout public » c'est d'ailleurs signalé sur la couverture, elle n’en néglige pas pour autant le « jeune public », en faisant de son héroïne une très jeune adolescente dont les déboires sont en relation avec son état civil. Le tout traité sous l’angle de la bonne humeur et d’une autodérision bon enfant.
Si on en croit le système de classification de l’éditeur outre-atlantien, la série Hulk [Pour en savoir +] classée : T+, et Moon Girl and Devil Dinosaur classée : T, n’ont donc pas de différence de nature, mais plutôt de degré.
Le premier titre est destiné –précise l’éditeur - aux adolescent(e)s plus âgés et aux tranches d’âge supérieures.
La seconde, s’adresse aux 13 ans et plus et Marvel recommande une lecture préalable des parents, ou d’accompagner la lecture s’il s’agit d’enfants plus jeunes.
Cela étant dit, quid du contenu de ce premier recueil intitulé BFF, et vendu 17,89 € (+0,01€ de livraison) ?
Eh bien si Amy Reeder & Brendon Montclare au scénario et Natasha Bustos aux dessins, visent comme je l’ai dit plutôt un lectorat assez jeune :
- L’irruption d’un Tyrannosaurus rex sur un terrain de sport en pleine ville ne semble faire ni victime ni beaucoup de dégât.
- Et sa domestication par une enfant, ne semble pas poser plus de problème que celle d’un chiot.
Ils ne s’empêchent pas pour autant, d’emballer un sous-texte que les lecteurs un peu plus âgés, voire adultes – du moins encore une fois, en regard de leur état-civil – pourront à loisir décrypter (les « affres » de l’adolescence ou encore la métaphore au travers des antagonistes, etc.). Tout en s’amusant de lire une histoire certes inoffensive, mais pas infantilisante pour autant.
En outre ouvrir ce recueil avec une citation de Gregory Stock, alors que notre jeune héroïne est une Inhumaine (Pour en savoir +) et que planent des brumes tératogènes, n'est en rien anodin.
Et c’est très bien fait.
Leur personnage principal, Lunella Lafayette a du potentiel, et l’environnement diégètique inventé autour, une dynamique certaine ; joliment utilisé durant les six numéros mensuels regroupés dans ce recueil (tpb) au titre aussi bref qu’énigmatique : BFF.
Ce premier tome (le 15e numéro mensuel vient de sortir fin janvier) se termine sur un point de bascule dramatique plein de suspense, fruit de ce qui a motivé son intrigue. Preuve selon moi d’une direction scénaristique.
Une qualité qui n’est pas la mieux partagée à l’heure actuelle, alors même que les histoires auxquelles je pense, sont pourtant destinées à un lectorat réputé plus « mature ».
Quand bien même l’intrigue de ces 6 numéros aura-t-elle été cousue de fil blanc, le sort qu’ont réservé les auteurs à leur jeune héroïne ne m’a pas laissé indifférent.
C’est pour moi un gage suffisant pour poursuivre la lecture d’une histoire, que de se préoccuper de l’avenir de ses protagonistes. Non ?
▲Scénario : 7,66/10
▲Dessin : 8,04/10
Appréciation globale : La valeur n’attend pas le nombre des années !
___________________________
* Kamandi est un personnage & une série créés en 1972 par Jack Kirby pour DC Comic à partir d’un comic strip resté inédit, d’une histoire d’Alarming Tales, et de l’influence du roman La Planète des singes de Pierre Boule que Jack Kirby avait lu.
** Probablement Hanna-Barbera écrit Jean Depelley dans le deuxième tome de sa biographie du King, éditions Neofelis.
*** Le 1re numéro de Moon Girl & Devil Dinosaur a paru la dernière semaine de novembre 2015. Date de couverture janvier 2016.
Devil Dinosaur est à l’origine une commande de Stan Lee & Lee Gunther à Jack Kirby en vue de concurrencer un projet qu’avait alors l’éditeur DC Comics.
En effet ce dernier tentait de vendre le personnage de Kamandi* - et son univers postapocalyptique peuplé d’animaux anthropomorphes - à un studio de dessin animé** pour ses programmes du samedi matin, destinés aux enfants.
Au final, ni Kamandi, ni Devil Dinosaur ne deviendront des dessins animés.
Sous-titré « of the Phantom Continent », Devil Dinosaur sera par défaut, une très brève série de bande dessinée (9 numéros courant 1978), la dernière du King avant qu’il ne quitte la Maison des Idées pour son Distingué Concurrent.
On pourra remarquer que si Kamandi est une série qui se déroule dans un avenir dystopique, Devil Dinosaur met en scène un T-Rex accompagné de Moon-boy - personnage certainement inspiré à Kirby par les protagonistes de 2001 L’Odyssée de l’espace - dans une préhistoire que les créationnistes ne désavoueraient pas [Pour en savoir +].
Pour la petite histoire, avant d’être ripolinée sous le titre de Moon Girl & Devil Dinosaur en 2015, la série de Jack Kirby a failli être reprise par Roger Petersen et Mark Schultz vers 2003/2004 (Pour en savoir +).
• MOON GIRL AND DEVIL DINOSAUR
On remarque que si en 1978 le Dinosaure écarlate est à l’honneur au point d’être le titre du comic book, et donc le personnage principal ; en 2016*** il cède la première place à Moon Girl qui pour le coup, est une très jeune adolescente Noire.
Moon Girl - alias Lunella Lafayette - cumule plusieurs types en passent de devenir les stéréotypes du 21e siècle : c’est une femme, jeune, et elle est Africaine-Américaine.
Là où il y a seulement 1 an ou 2, on aurait sûrement eu un personnage masculin, Blanc.
Si la série semble manifestement jouer la carte « tout public » c'est d'ailleurs signalé sur la couverture, elle n’en néglige pas pour autant le « jeune public », en faisant de son héroïne une très jeune adolescente dont les déboires sont en relation avec son état civil. Le tout traité sous l’angle de la bonne humeur et d’une autodérision bon enfant.
Si on en croit le système de classification de l’éditeur outre-atlantien, la série Hulk [Pour en savoir +] classée : T+, et Moon Girl and Devil Dinosaur classée : T, n’ont donc pas de différence de nature, mais plutôt de degré.
Le premier titre est destiné –précise l’éditeur - aux adolescent(e)s plus âgés et aux tranches d’âge supérieures.
La seconde, s’adresse aux 13 ans et plus et Marvel recommande une lecture préalable des parents, ou d’accompagner la lecture s’il s’agit d’enfants plus jeunes.
Cela étant dit, quid du contenu de ce premier recueil intitulé BFF, et vendu 17,89 € (+0,01€ de livraison) ?
Eh bien si Amy Reeder & Brendon Montclare au scénario et Natasha Bustos aux dessins, visent comme je l’ai dit plutôt un lectorat assez jeune :
- L’irruption d’un Tyrannosaurus rex sur un terrain de sport en pleine ville ne semble faire ni victime ni beaucoup de dégât.
- Et sa domestication par une enfant, ne semble pas poser plus de problème que celle d’un chiot.
Ils ne s’empêchent pas pour autant, d’emballer un sous-texte que les lecteurs un peu plus âgés, voire adultes – du moins encore une fois, en regard de leur état-civil – pourront à loisir décrypter (les « affres » de l’adolescence ou encore la métaphore au travers des antagonistes, etc.). Tout en s’amusant de lire une histoire certes inoffensive, mais pas infantilisante pour autant.
En outre ouvrir ce recueil avec une citation de Gregory Stock, alors que notre jeune héroïne est une Inhumaine (Pour en savoir +) et que planent des brumes tératogènes, n'est en rien anodin.
D'autres citations de savants rythment ce tpb |
Leur personnage principal, Lunella Lafayette a du potentiel, et l’environnement diégètique inventé autour, une dynamique certaine ; joliment utilisé durant les six numéros mensuels regroupés dans ce recueil (tpb) au titre aussi bref qu’énigmatique : BFF.
Ce premier tome (le 15e numéro mensuel vient de sortir fin janvier) se termine sur un point de bascule dramatique plein de suspense, fruit de ce qui a motivé son intrigue. Preuve selon moi d’une direction scénaristique.
Une qualité qui n’est pas la mieux partagée à l’heure actuelle, alors même que les histoires auxquelles je pense, sont pourtant destinées à un lectorat réputé plus « mature ».
Quand bien même l’intrigue de ces 6 numéros aura-t-elle été cousue de fil blanc, le sort qu’ont réservé les auteurs à leur jeune héroïne ne m’a pas laissé indifférent.
C’est pour moi un gage suffisant pour poursuivre la lecture d’une histoire, que de se préoccuper de l’avenir de ses protagonistes. Non ?
▲Scénario : 7,66/10
▲Dessin : 8,04/10
Appréciation globale : La valeur n’attend pas le nombre des années !
___________________________
* Kamandi est un personnage & une série créés en 1972 par Jack Kirby pour DC Comic à partir d’un comic strip resté inédit, d’une histoire d’Alarming Tales, et de l’influence du roman La Planète des singes de Pierre Boule que Jack Kirby avait lu.
** Probablement Hanna-Barbera écrit Jean Depelley dans le deuxième tome de sa biographie du King, éditions Neofelis.
*** Le 1re numéro de Moon Girl & Devil Dinosaur a paru la dernière semaine de novembre 2015. Date de couverture janvier 2016.
À quand une version française de "Moon girl and the devil dinosaur" ??
RépondreSupprimerJe ne sais pas, mais j'imagine mal Panini ne pas tenter l'aventure.
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