• The Savage Sword of Jesus Christ
…. Contrairement à Norman Spinrad au début des années 1970, Grant Morrison n’a pas fait émigrer son Adolf Hitler aux Etats-Unis, mais comme le romancier américain, il en a fait un auteur d’heroic fantasy.
Sauf que sous la tutelle du scénariste écossais, Hitler invente « The Savage Sword of Jesus Christ » à ses moments perdus.
Et dans la deux cent quatre-vingt-quatrième livraison du magazine Heavy Metal, ce moment perdu précède de peu l’idée d’envahir la Pologne.
Selon le scénariste, et actuellement rédacteur en chef de la revue étasunienne en question, c’est donc en faisant des recherches pour l’un de ses précédents projets (The New Adventures of Hitler), paru en 1990 dans la revue de BD britannique Crisis – dont « The Savage Sword of Jesus Christ » serait une suite – qu’il a découvert le « christianisme positif ».
Un christianisme conforme à l’idéologie nazie, qui apparaît dès 1920 dans le programme du DAP allemand nous dit-on, que pour sa part Morrison, en bon magicien du chaos qu’il est, assimile à une OPA sur une mythologie concurrente.
Une manière de contrôler les croyances et l’imaginaire collectif de ses ennemis en en prenant le contrôle.
…. Or donc Jésus, puisque c’est de lui qu’il va s’agir, est dans cette étrange aventure, un Messie nordique brutal, violent & bodybuildé.
Si le titre de l’histoire de 8 pages dessinée par les frères Molen fait expressément penser au magazine en N&B de la Marvel alloué dès 1974 au personnage le plus connu inventé par Robert Ervin Howard, la place du texan est ici occupée par Hitler et Joseph Gobels. On a connu meilleure compagnie.
Et celle de Conan par ce Jésus viriloïde, qui doit plus sa carrure aux versions de Frank Frazetta, John Buscema ou encore Arnold Schwarzenegger qu’aux écrits du bouillonnant pulpster de Cross Plain.
Si en 1974, pour Alain Dorémieux, Rêve de Fer, le roman de Spinrad est « une parodie énorme, à la fois délirante et logique, de toute l'heroic-fantasy, de tout ce qu'elle contient de fascisme larvaire, de pulsions guerrières, d'images nietzschéennes du surhomme et de la race dominatrice » ; il est pour moi encore trop tôt pour ne serait-ce avoir un aperçu de ce qui motive Morrison dans cette entreprise.
(Toutefois je peux d'ores & déjà dire que je ne partage pas l'avis de Dorémieux sur l'heroic fantasy tel qu'il l’exprimait alors)
Ou peut-être, tel un J.R.R Tolkien du XXIe siècle, Grant Morrison veut-il réhabiliter l'héritage de ce « noble esprit du Nord », cet héritage des littératures & des culture germaniques & nordiques, cette « contribution suprême à l'Europe » que le nazisme a « ruiné, perverti et rendu à jamais maudit », pour le dire comme le célèbre auteur du Seigneur des Anneaux ?
J'ai peine à le croire au vu des premières pages de l'entreprise.
.... D’autant que si ce n’était justement Morrison au scénario je me serais contenté de ce seul essai de 8 pages. Les choses étant ce qu’elles sont, je vais sûrement lire le prochain Heavy Metal par curiosité, et voir si quelque chose d’intéressant en sort.
Pour l’instant ce n’est pas gagné.
…. Contrairement à Norman Spinrad au début des années 1970, Grant Morrison n’a pas fait émigrer son Adolf Hitler aux Etats-Unis, mais comme le romancier américain, il en a fait un auteur d’heroic fantasy.
Sauf que sous la tutelle du scénariste écossais, Hitler invente « The Savage Sword of Jesus Christ » à ses moments perdus.
Et dans la deux cent quatre-vingt-quatrième livraison du magazine Heavy Metal, ce moment perdu précède de peu l’idée d’envahir la Pologne.
Selon le scénariste, et actuellement rédacteur en chef de la revue étasunienne en question, c’est donc en faisant des recherches pour l’un de ses précédents projets (The New Adventures of Hitler), paru en 1990 dans la revue de BD britannique Crisis – dont « The Savage Sword of Jesus Christ » serait une suite – qu’il a découvert le « christianisme positif ».
Un christianisme conforme à l’idéologie nazie, qui apparaît dès 1920 dans le programme du DAP allemand nous dit-on, que pour sa part Morrison, en bon magicien du chaos qu’il est, assimile à une OPA sur une mythologie concurrente.
Une manière de contrôler les croyances et l’imaginaire collectif de ses ennemis en en prenant le contrôle.
…. Or donc Jésus, puisque c’est de lui qu’il va s’agir, est dans cette étrange aventure, un Messie nordique brutal, violent & bodybuildé.
Si le titre de l’histoire de 8 pages dessinée par les frères Molen fait expressément penser au magazine en N&B de la Marvel alloué dès 1974 au personnage le plus connu inventé par Robert Ervin Howard, la place du texan est ici occupée par Hitler et Joseph Gobels. On a connu meilleure compagnie.
Et celle de Conan par ce Jésus viriloïde, qui doit plus sa carrure aux versions de Frank Frazetta, John Buscema ou encore Arnold Schwarzenegger qu’aux écrits du bouillonnant pulpster de Cross Plain.
Si en 1974, pour Alain Dorémieux, Rêve de Fer, le roman de Spinrad est « une parodie énorme, à la fois délirante et logique, de toute l'heroic-fantasy, de tout ce qu'elle contient de fascisme larvaire, de pulsions guerrières, d'images nietzschéennes du surhomme et de la race dominatrice » ; il est pour moi encore trop tôt pour ne serait-ce avoir un aperçu de ce qui motive Morrison dans cette entreprise.
(Toutefois je peux d'ores & déjà dire que je ne partage pas l'avis de Dorémieux sur l'heroic fantasy tel qu'il l’exprimait alors)
Ou peut-être, tel un J.R.R Tolkien du XXIe siècle, Grant Morrison veut-il réhabiliter l'héritage de ce « noble esprit du Nord », cet héritage des littératures & des culture germaniques & nordiques, cette « contribution suprême à l'Europe » que le nazisme a « ruiné, perverti et rendu à jamais maudit », pour le dire comme le célèbre auteur du Seigneur des Anneaux ?
J'ai peine à le croire au vu des premières pages de l'entreprise.
.... D’autant que si ce n’était justement Morrison au scénario je me serais contenté de ce seul essai de 8 pages. Les choses étant ce qu’elles sont, je vais sûrement lire le prochain Heavy Metal par curiosité, et voir si quelque chose d’intéressant en sort.
Pour l’instant ce n’est pas gagné.
(À suivre ....)
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