On peut comparer l'écriture d'une histoire à la réalisation d'un tour de prestidigitation.
Surtout dans le cas d'histoires courtes, ne nécessitant pas trop de rebondissements.
Mais d'abord le contexte.
Comme le rappelle Neil Gaiman dans une des introductions qu'il affectionne, « Une étude en vert » fait partie d'un plus vaste panorama, celui de l'Univers Wold Newton™. Du nom d'une bourgade anglaise où, en 1795, est tombée une météorite dont les radiations ont affecté les occupants d'une diligence qui passait à proximité. Du moins c'est ainsi que le rapporte Philip José Farmer, précisant que les descendants des passagers de ladite diligence sont devenus des personnages célèbres, qui sous le nom de Lord Greystoke alias Tarzan, qui sous celui de Sherlock Holmes ou encore de Doc Savage (liste non exhaustive).
L'idée de Farmer était d'une part de considérer que ces personnages littéraires avaient vraiment existé, mais aussi qu'ils se côtoyaient. La véracité de leur existence lui permettait d'extrapoler de nouvelles aventures (Chacun son tour, Tarzan vous salue bien, La Jungle nue,etc.), en les affublant d'un pseudonyme pour certains (pour des questions de droits).
L'idée de réunir des personnages littéraires sera reprise avec un brio certain par Alan Moore, lorsqu'il inventera sa Ligue des Gentlemen Extraordinaires©.
Et d'une certaine manière anticipée par Carolyn Wells qui rassemblait, dès 1912 autour de Sherlock Holmes, tout ce que la société de l'époque comptait comme détectives littéraires fameux au sein de la bien nommée « Société des Détectives Infaillibles® ».
Mais venons au tour de magie promis. Celui-ci s'articulera en trois temps :
La promesse
Le titre de ladite nouvelle, « Une étude en vert », ses prémices : la rencontre entre un détective-conseil londonien et un ancien combattant d’Afghanistan, les actualités théâtrales, les publicités ; tout prépare le lecteur à adopter une certaine tournure d'esprit.
Le tour
L'enquête proprement dite.
Un whodunit dans une Angleterre parallèle, « où Sherlock Holmes rencontre l’univers de H. P. Lovecraft », et où Neil Gaiman ne ménage ni son talent ni le lecteur. Et son penchant naturel pour construire sa propre histoire.
Le prestige
Mais le « tour », aussi réussi soit-il (et il l'est) ne suffit pas. Arrive le « prestige ».
Un coup de théâtre en forme de parallaxe.
Brillant !
« Une étude en vert » est une nouvelle qui fait partie du recueil Des choses fragiles (Nouvelles et merveilles), traduit par Michel Pagel, et que je propose au Challenge-lecture des Lectures du Maki.
Et mars est toujours le mois d'Emmanuel Chastellière chez Bookenstock !
Surtout dans le cas d'histoires courtes, ne nécessitant pas trop de rebondissements.
Comme le rappelle Neil Gaiman dans une des introductions qu'il affectionne, « Une étude en vert » fait partie d'un plus vaste panorama, celui de l'Univers Wold Newton™. Du nom d'une bourgade anglaise où, en 1795, est tombée une météorite dont les radiations ont affecté les occupants d'une diligence qui passait à proximité. Du moins c'est ainsi que le rapporte Philip José Farmer, précisant que les descendants des passagers de ladite diligence sont devenus des personnages célèbres, qui sous le nom de Lord Greystoke alias Tarzan, qui sous celui de Sherlock Holmes ou encore de Doc Savage (liste non exhaustive).
L'idée de Farmer était d'une part de considérer que ces personnages littéraires avaient vraiment existé, mais aussi qu'ils se côtoyaient. La véracité de leur existence lui permettait d'extrapoler de nouvelles aventures (Chacun son tour, Tarzan vous salue bien, La Jungle nue,etc.), en les affublant d'un pseudonyme pour certains (pour des questions de droits).
L'idée de réunir des personnages littéraires sera reprise avec un brio certain par Alan Moore, lorsqu'il inventera sa Ligue des Gentlemen Extraordinaires©.
Et d'une certaine manière anticipée par Carolyn Wells qui rassemblait, dès 1912 autour de Sherlock Holmes, tout ce que la société de l'époque comptait comme détectives littéraires fameux au sein de la bien nommée « Société des Détectives Infaillibles® ».
Mais venons au tour de magie promis. Celui-ci s'articulera en trois temps :
La promesse
Le titre de ladite nouvelle, « Une étude en vert », ses prémices : la rencontre entre un détective-conseil londonien et un ancien combattant d’Afghanistan, les actualités théâtrales, les publicités ; tout prépare le lecteur à adopter une certaine tournure d'esprit.
Le tour
L'enquête proprement dite.
Un whodunit dans une Angleterre parallèle, « où Sherlock Holmes rencontre l’univers de H. P. Lovecraft », et où Neil Gaiman ne ménage ni son talent ni le lecteur. Et son penchant naturel pour construire sa propre histoire.
Le prestige
Mais le « tour », aussi réussi soit-il (et il l'est) ne suffit pas. Arrive le « prestige ».
Un coup de théâtre en forme de parallaxe.
Brillant !
« Une étude en vert » est une nouvelle qui fait partie du recueil Des choses fragiles (Nouvelles et merveilles), traduit par Michel Pagel, et que je propose au Challenge-lecture des Lectures du Maki.
Et mars est toujours le mois d'Emmanuel Chastellière chez Bookenstock !
J'ignorais tout du panorama de l'Univers Wold Newton. Merci pour ces explications qui me font considérer autrement cette nouvelle que j'avais lue dans sa forme adaptée en comics par Rafael Albuquerque. Je vois que j'étais passé à côté de beaucoup de choses.
RépondreSupprimer[-_ô]
Supprimer