Accéder au contenu principal

Le miracle d'Ivar Avenue [John Kessel / Frédéric Serva]

Lue presque malgré moi, cette novelette de John Kessel m'a d'abord captivé par le style dans laquelle elle avait été écrite. Ici joliment traduit par Frédéric Serva.
En effet, contrairement à ce que laisserait supposer la couverture ci-contre (d'un recueil où elle est cependant présente), j'ai lu ce texte dans l'anthologie Privés de Futur (dont j'ai déjà parlé hier).
Lequel texte n'entretient qu'un rapport ténu avec la science-fiction proprement dite. Nonobstant qu'elle lui est indispensable.

            Or donc, captivé disais-je, j'ai dévoré la trentaine de pages d'un récit qui se déroule dans le milieu du cinéma, et qui démarre sur la découverte d'un cadavre qui laissera circonspect l'inspecteur Lemoyne Kinlaw.
Et le lecteur, s'il ce dernier ne se savait pas en train de lire une histoire de Sf.
Toutefois, circonspect je l'ai quand même été quant à ce que John Kessel avait voulu dire avec « Le miracle d'Ivar Avenue ».

Avant que ne m'apparaisse, telle la Lettre volée d'Allan Edgar Poe, ce qui en avait la même évidence.

            Sans trop déflorer l'intrigue de ce court texte, il faut savoir qu'il tourne autour de la mort (supposée) d'un réalisateur. Et que l'enquête qui s'y déroule est une manière pour John Kessel de nous détailler ce qui fait l’originalité du travail de ce réalisateur. Son personnage principal, Lemoyne Kinlaw, va jusqu'à s'organiser la projection privée de Miracle au village, un film de 1944, dont il fera l'analyse.

Une analyse qui colle pile-poile, presque mot pour mot, à celle qu'on pourrait faire de « Le miracle d'Ivar Avenue » de Kessel, justement. Un beau tour de force et une quasi déclaration d'amour à ce réalisateur, qui pour sa part s'est éteint, du moins sur notre plan spatio-temporel, en 1959, d'une crise cardiaque.

Cet astucieux texte, en apparence anodin, rejoint, séance tenante, ses tout aussi courts confrères, dans le récap' ! de Yogo. Et John Kessel gagne en retour un lecteur supplémentaire.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Big Wednesday (John Milius)

Une anecdote circule au sujet du film de J ohn M ilius, alors qu'ils s’apprêtaient à sortir leur film respectif ( La Guerre des Etoiles , Rencontre du Troisième Type et Big Wednesday ) G eorge L ucas, S teven S pielberg et J ohn M ilius  auraient fait un pacte : les bénéfices de leur film seront mis en commun et partagés en trois. Un sacré coup de chance pour M ilius dont le film fit un flop contrairement aux deux autres. Un vrai surfeur ne doit pas se laisser prendre au piège de la célébrité  Un vrai surfeur ne doit pas se sentir couper des siens. Il ne doit pas courir derrière les dollars, ni gagner toutes les compétitions. [..] M idget F arrelly champion du monde de surf 1964  ... Big Wednesday est l'histoire de trois jeunes californiens dont la vie est rythmée par le surf ; on les découvre en pleine adolescence au cours de l'été 1962, et nous les suivrons jusqu'à un certain mercredi de l'été 1974.   L'origine du surf se perd dans la nuit des