Faux film de sport, « The Way Back » est certes un mélodrame sur le deuil, mais pas seulement. On y suit Jack Cunningham, ex-star de l'équipe de basket-ball de son lycée au mitan des années 1990, recruté, de nos jours, par le Père Devine pour palier la défection de leur entraîneur.
Ben Affleck grâce à l'intensité de son jeu, contrebalance heureusement l’excessive dose de « pathos » que le réalisateur Gavin O'Connor et son scénariste Brad Ingelsby, y ont injecté. Il n'est cependant pas le seul à jouer juste.
Tous le reste du casting, dont on peut dire sans risque de se tromper qu'il occupe pourtant des seconds rôles, tant la présence d'Affleck est écrasante, apporte la nécessaire vraisemblance qu'un tel film demande.
Au-delà des apparences ; le faux film de sport, le deuil, l’alcoolisme, autour duquel les propres problèmes de Ben Affleck n'ont pas manqués d'être évoqués. « The Way Back » m'a frappé par la description, à charge, de la charité chrétienne. Et pour le coup la charité d'obédience catholique.
[TW : révélations sur ce qui fait de ce film ce qu'il est]
Ainsi, lorsque le Père Devine reçoit Cunningham dans son bureau, et qu'il s'enquière de ce que ce dernier a fait depuis le lycée, notamment lorsqu'il pose des questions sur sa famille, ses enfants, il montre surtout qu'avant d'avoir besoin de lui pour entraîner son équipe de basket-ball, il ne s'est guère préoccupé de son ex-élève, pourtant prometteur.
Un peu plus loin, le coach assistant, à qui Cunnigham demande pourquoi il n'a pas naturellement pris le poste qu'il occupe, lui parle de sa mère malade. Mais à aucun moment celui-ci ne s'intéresse au propre sort de Cunningham. Même quand il apprend, par un autre entraîneur, qu'il est manifestement alcoolique.
L’aumônier de l'équipe ne montrera pas plus d'intérêt, sauf à le sermonner sur son langage sur le terrain, incompatible avec les règles de l'école.
À aucun moment, ces individus, qui gravitent pourtant dans un environnement catholique, ne s'intéressent à ce type, venu les sortir du pétrin. Et qui s'y trouve aussi.
L'acmé de cette progression sera atteinte lorsque Jack Cunningham sera viré de son poste d'entraîneur malgré le réel succès de son travail auprès des jeunes de l'équipe.
D'autant qu'en parallèle on en apprend plus sur cet homme, et qu'on le voit aider des jeunes à trouver leur place. Le contraste est saisissant.
D'un côté un homme, devenu alcoolique pour des raisons qu'on apprend au fur et à mesure, lequel s'investit dans sa mission d'entraîneur. Et dont l'empathie pour ses jeunes joueurs, malgré ce qui l'accable, le pousse à déborder de son rôle.
Et de l'autre une institution, sûre de ses règles, dont l'amour du prochain ne va pas jusqu'à s'intéresser à ceux dont il ont pourtant un criant besoin.
Bien entendu la réserve fait partie du personnage principal et du processus scénaristique du film. Reste qu’aucun de ceux qui gravitent dans le giron du lycée catholique, ne montrent d’intérêt pour l'entraîneur. Contrairement au reste de son entourage clairsemé.
Même dans le bistro où Jack Cunningham se pochtronne sévèrement, il se trouve toujours un type pour le ramener chez lui. Idem chez ses jeunes joueurs, qui lui dédient le dernier match.
Bref un tel faisceaux de présomptions me fait dire que ce sous-texte ne compte pas pour des prunes. Même sa relative discrétion est en soi, à mon avis, un indice.
Regarder ou pas ce film n'a tenu qu'au plaisir d'y retrouver l'acteur Ben Affleck. Dont je m'intéresse au travail depuis a peu près The Town, auquel j'ajoute un film antérieur de sa filmographie : Hollywoodland.
Live by night est par exemple, à mes yeux, une très belle réussite.
Or donc, maintenant « The Way Back », dont ce qu'on peut en lire ici ou là ne m'aurait sûrement pas intéresser sans lui.
Bien m'en a pris, l'acteur y fait montre d'un jeu époustouflant, lequel vaut largement l'échappée de ma zone de confort qu'il m'a obligé à faire.
En toute évidence, Ben Affleck est donc élu à l'unanimité, Most Valuable Player de « The Way Back ». Et très efficace remède contre le confinement.
Ben Affleck grâce à l'intensité de son jeu, contrebalance heureusement l’excessive dose de « pathos » que le réalisateur Gavin O'Connor et son scénariste Brad Ingelsby, y ont injecté. Il n'est cependant pas le seul à jouer juste.
Tous le reste du casting, dont on peut dire sans risque de se tromper qu'il occupe pourtant des seconds rôles, tant la présence d'Affleck est écrasante, apporte la nécessaire vraisemblance qu'un tel film demande.
Au-delà des apparences ; le faux film de sport, le deuil, l’alcoolisme, autour duquel les propres problèmes de Ben Affleck n'ont pas manqués d'être évoqués. « The Way Back » m'a frappé par la description, à charge, de la charité chrétienne. Et pour le coup la charité d'obédience catholique.
[TW : révélations sur ce qui fait de ce film ce qu'il est]
Ainsi, lorsque le Père Devine reçoit Cunningham dans son bureau, et qu'il s'enquière de ce que ce dernier a fait depuis le lycée, notamment lorsqu'il pose des questions sur sa famille, ses enfants, il montre surtout qu'avant d'avoir besoin de lui pour entraîner son équipe de basket-ball, il ne s'est guère préoccupé de son ex-élève, pourtant prometteur.
Un peu plus loin, le coach assistant, à qui Cunnigham demande pourquoi il n'a pas naturellement pris le poste qu'il occupe, lui parle de sa mère malade. Mais à aucun moment celui-ci ne s'intéresse au propre sort de Cunningham. Même quand il apprend, par un autre entraîneur, qu'il est manifestement alcoolique.
L’aumônier de l'équipe ne montrera pas plus d'intérêt, sauf à le sermonner sur son langage sur le terrain, incompatible avec les règles de l'école.
À aucun moment, ces individus, qui gravitent pourtant dans un environnement catholique, ne s'intéressent à ce type, venu les sortir du pétrin. Et qui s'y trouve aussi.
L'acmé de cette progression sera atteinte lorsque Jack Cunningham sera viré de son poste d'entraîneur malgré le réel succès de son travail auprès des jeunes de l'équipe.
D'autant qu'en parallèle on en apprend plus sur cet homme, et qu'on le voit aider des jeunes à trouver leur place. Le contraste est saisissant.
D'un côté un homme, devenu alcoolique pour des raisons qu'on apprend au fur et à mesure, lequel s'investit dans sa mission d'entraîneur. Et dont l'empathie pour ses jeunes joueurs, malgré ce qui l'accable, le pousse à déborder de son rôle.
Et de l'autre une institution, sûre de ses règles, dont l'amour du prochain ne va pas jusqu'à s'intéresser à ceux dont il ont pourtant un criant besoin.
Même dans le bistro où Jack Cunningham se pochtronne sévèrement, il se trouve toujours un type pour le ramener chez lui. Idem chez ses jeunes joueurs, qui lui dédient le dernier match.
Bref un tel faisceaux de présomptions me fait dire que ce sous-texte ne compte pas pour des prunes. Même sa relative discrétion est en soi, à mon avis, un indice.
Regarder ou pas ce film n'a tenu qu'au plaisir d'y retrouver l'acteur Ben Affleck. Dont je m'intéresse au travail depuis a peu près The Town, auquel j'ajoute un film antérieur de sa filmographie : Hollywoodland.
Live by night est par exemple, à mes yeux, une très belle réussite.
Or donc, maintenant « The Way Back », dont ce qu'on peut en lire ici ou là ne m'aurait sûrement pas intéresser sans lui.
Bien m'en a pris, l'acteur y fait montre d'un jeu époustouflant, lequel vaut largement l'échappée de ma zone de confort qu'il m'a obligé à faire.
En toute évidence, Ben Affleck est donc élu à l'unanimité, Most Valuable Player de « The Way Back ». Et très efficace remède contre le confinement.
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